Je suis retourné à Samara 5 illustration brase d'anjou

william1941 Mar 25 Aoû 2020 - 1:44

Mardi 27 Septembre 1983
Bzzz, bzzz, bzzz, J’ouvre un œil, puis l’autre. Je décroche. A tâtons.
« - Bonjour monsieur. Il est six heures. Souhaitez-vous un petit déjeuner ?
- Je l’ai demandé pour six heure trente.
- Bien Monsieur. Bonne journée. »
Cling.
Je me lève. Salle de bain.
Six heures trente, mon petit déjeuner arrive.
En peignoir de bain, je regarde d’un œil suspicieux le garçon qui vient d’entrer avec son chariot .
Je commence à me méfier des surprises. Mais il se borne à me souhaiter bon appétit et s’en va.
Le petit déjeuner est du même registre que l’en-cas de la veille. Il en reste bien plus que j’en ai mangé.
Je m’habille avec mes nouveaux vêtements. Ils me vont parfaitement. Surpris ? Non ? Moi non plus.
Finalement je décide de ne pas aller en chaussettes. En costume ce ne serait pas correct. Je garde mes Bailly
Je vide mon sac et mets dedans le reste des vêtements que l’on m’a fourni.
Les miens ont souffert du voyage.
Je les mets tous en paquet au pied du lit. J’ajoute un petit mot dessus : « J’aimerais bien les récupérer. Merci . ». Dans mon sac, je finis de ranger porte-document et petites affaires personnelles. Ah oui, les dollars. Je ne sais pas trop quoi en faire. Finalement, je les mets dans le porte-document. Il est vide depuis que Jo a repris le dossier Mercien. A Dieu vat ! En même temps, cet argent n’est pas à moi hein ! Je mets Totoche et la blague dans la poche de la veste du costume. Je décide de m’allonger quelques minutes. En attendant la voiture.
Bzzz, Bzzz, je sursaute, je m’étais rendormi.
- Votre voiture est arrivée monsieur. Bonne journée.
Veste, sac, serviette, clef, ascenseur, réception.
Un gaillard qui doit frôler les deux mètres avec les kilos de muscles qui vont avec est près du comptoir.
Je pose mon sac, donne ma clef au préposé, me retourne le bras tendu vers le sol pour récupérer mon bagage…
Il est déjà à cinq mètres de là, tenu en main par Hercule. Je me lance à sa poursuite.
Il va jusqu’à une limousine noire, ouvre la porte arrière et me fait signe de m’installer.
Bagage dans le coffre. En route.
Il n’a pas dit un mot. Moi non plus.

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Je réfléchis. Ou plutôt, j’essaie.
Aéroport. Nous descendons dans les entrailles d’un immense parking souterrain.
Il gare la voiture en marche arrière, ouvre la bouche pour la première fois :
« Nous attendons quelqu’un.
- Je sais. »
Quelques secondes après une jeune femme en uniforme d’hôtesse d’Air France s’approche de la voiture.
J’ouvre la porte, Avant que j’ai sorti un pied : « Non, ne bougez pas »
Je reste avec la main à la poignée.
Je ne suis pas très rassuré, coincé à l’arrière d’une voiture dans un parking souterrain, avec un colosse au volant et cette, manifestement, fausse hôtesse de l’air. Et s’il n’y avait pas qu’au cinéma hein?
Avant que j’ai envisagé de me sauver, elle est entrée de l’autre côté.
Une main sur mon bras : « fermez la porte.
Elle me tend l’autre main ouverte. Avant que j’ai pu dire ‘’l’autre‘’ elle assène :
« Votre passeport et votre billet d’avion»
Décidément c’est une lubie chez les femmes avec qui j’ai affaire en ce moment.
Je sors mon passeport de la poche intérieure de la veste de mon nouveau costume, récupère le billet dans la serviette où je l’avais rangé : « voilà »
Elle les prend, ouvre le passeport. Coup d’œil, elle le referme, le met avec le billet d’avion dans son sac à main, d’où elle sort …
Un passeport et un billet d’avion ?
Gagné !
« Vous voyagerez sous le nom de Jacques Fortrain . »
Là, je dois avoir subitement la tête du gars à qui on annonce que sa femme attend des triplés !
Je l’ouvre et je commence à me dire que quelque chose ne va pas :
C’est un passeport qui a l’air normal. Enfin presque.
Comme sur le précédent déjà, il y a ma photo et ma signature. Bon, ça, j’ai l’habitude n’est-ce pas ? Plus le tampon de la police des Pays-Bas à l’heure de mon arrivée hier soir, et un visa de tourisme US!
Je regarde le billet. Il est toujours pour Atlanta, Toujours en première classe. Mais au nom de Fortrain Jacques.
Je commence à en voir assez.
« Vous pouvez m’expliquer ?
- Quoi ?
Je montre le passeport.
- Quand vous allez vous présenter à l’enregistrement il vaudra mieux que le nom sur le passeport et sur le billet soient les mêmes n’est-ce pas ?
- Oui…
Mais… - Quand vous passerez la police pour embarquer il faudra bien que le tampon de votre arrivée hier soit sur votre passeport ?
- Oui… .
Mais… - Et quand vous allez arriver à Atlanta, il vous faudra bien un visa pour entrer aux Etats -Unis ?
- Oui mais… - Eh bien voilà. On vous attendra à Atlanta. Bon voyage monsieur Fortrain. »
Je ne demande rien pour le billet. J’ai compris tout seul. Non mais !
Elle sort de la voiture et me laisse avec le colosse.
Eh bien voilà !
Ben voyons !
Le colosse sort de la voiture, m’ouvre la porte : « Venez s’il vous plaît. »
Poli, mais ferme le monsieur.