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Les tribulations d'un Québécois en Gaule
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Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Après t'avoir répondu sur la Grèce cher Passeur, bouffarde éteinte, les yeux se fermant, je vais aller me mettre à l'horizontale... Je lirais le troisième épisode de tes tribulations dans la matinée... Ne m'en veut surtout pas...
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
La suite ! La suite !
sebaca- Villageois
- Messages : 691
Date d'inscription : 15/02/2015
Age : 35
Localisation : Montpellier
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Je t'imagine bien, cher Passeur, coincé entre les personnages de Bicot et des Simpson, pointant de ton regard acerbe et critique l'espace qui t'entoure... Quel talent pour rendre aussi vivant ce voyage !
Et pour rebondir sur un avis que je partage, un rôle tenu par le grand Jules Muraire ne peut être aussi bien interprété par un suivant... Comme pour toi, c'est mon avis et je le partage !
Et pour rebondir sur un avis que je partage, un rôle tenu par le grand Jules Muraire ne peut être aussi bien interprété par un suivant... Comme pour toi, c'est mon avis et je le partage !
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
ça quoi ça serait bien, tu sais quoi ?
Le nombre de chapitres ( avec un titre ) pour nous donner une idée de combien de temps va durer le feuilleton de l'été.
Frère Cadfael- Tête connue
- Messages : 1775
Date d'inscription : 13/09/2014
Age : 65
Localisation : Région parisienne
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
J'adore ! Continu Passeur tu as un lecteur supplémentaire !
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"Meurent les biens/ Meurent les parents/ Et toi, tu mourras de même/ Mais je sais une chose/ qui jamais ne meurt/ Le jugement porté/ Sur chaque mort."
Havamàl (Les dits du Très-Haut)
Yvain- Hameau des hobbits
- Messages : 1637
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 30
Localisation : Paris
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Le plus longtemps possible cher Frère car, avec son inspiration, sa plume affutée, son humour et force détails, il est des moments où je me tiens les côtes pour ne pas exploser ma ceinture abdominale...Frère Cadfael a écrit:ça quoi ça serait bien, tu sais quoi ?
Le nombre de chapitres ( avec un titre ) pour nous donner une idée de combien de temps va durer le feuilleton de l'été.
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Je ne le sais pas, mon bon frère Cadfael, le nombre de chapitres. Pas davantage que je ne sais, en prenant la plume fontaine, combien de fois j'aurai à renflouer son réservoir avant d'avoir terminé le roman sur lequel je pioche... Avec un peu de chance, d'ici la fin de l'été, nous avons le temps d'en voir la fin. Après tout, il nous reste encore presque trois mois. Imagine, 90 jours, 90 chapitres...Frère Cadfael a écrit:ça quoi ça serait bien, tu sais quoi ?
Le nombre de chapitres ( avec un titre ) pour nous donner une idée de combien de temps va durer le feuilleton de l'été.
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Suspens, suspens très cher Passeur ! Excellent !
As-tu déjà choisi le titre de ton roman ?
As-tu déjà choisi le titre de ton roman ?
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
J'en ai deux sur lesquels je planche actuellement, outre ce journal de voyage... Et j'en ai un troisième qui commence à prendre forme dans ma tête... Oui, Mélu prétend que je travaille même en dormantHarmoblues a écrit:Suspens, suspens très cher Passeur ! Excellent !
As-tu déjà choisi le titre de ton roman ?
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Il ne faut pas que je traîne à en lire les 1ers chapitres ou je serai bientôt noyé sous des pages mais bon, comme c'est apparemment plaisant selon vos dires, ça va se lire tout seul.
Invité- Invité
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
eh oui. J'en ai aussi dans la bibliothèque de la salle de bain, avec quelques crayons et stylos-bille, et j'en ai aussi dans la voiture, avec crayon mine parce qu'en hiver, l'encre ça gèle. Paré à toute éventualitéHarmoblues a écrit:Le bloc note sur le chevet au cas où...
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Les tribulations d'un Québécois... au Pays des Ancêtres
Les tribulations d'un Québécois... au Pays des Ancêtres
Ça y est, maintenant, je suis vraiment au Pays de mes Ancêtres. Je viens tout juste de passer à la douane, ce qui s’est fait avec une déconcertante facilité. Pas de fouille, pas de question. Et dire que j’avais mentalement préparé toutes les réponses à toutes les questions qu’on pourrait éventuellement me poser! Non je ne regrette pas. Je ne regrette d’ailleurs rien si ce n’est que j’aurais aimé que Mélu soit avec moi. Mais c’est son choix.
Je reconnais cependant que, parmi toutes ses objections, ça prenait quand même quelqu’un pour s’occuper de Zeus. Pour les chats, plusieurs de mes amies, tantes, on ne se serait pas fait prier pour venir à la maison pour s’occuper des chats, mais Zeus fait peur à Madeleine, par exemple. Comme c’est un reproducteur, il a des comportements qui ne correspondent pas à ceux d’un chien castré. Avec ses 65 kg, je le vois mal se lever sur ses pattes arrière, par exemple, pour souhaiter la bienvenue à Madeleine... En fait, c’est plutôt elle que je vois mal capable de supporter sa charge affective débordante.
Quoi qu’il en soit, c’est un voyage qui s’annonce fertile en rebondissements. Après l’avion, je dois maintenant me hâter parce que j’ai maintenant un train à prendre. On a beau dire que le train est rapide en France, y a quand même des limites. Moi, je ne suis pas un TGV. Et je dois prendre un train qui m’emmènera vers une autre gare « La Part Dieu ». Et qu’est-ce qu’on fait quand on n’est pas croyant? Et merde, comme c’est le même édifice, gare et aéroport, je n’ai évidemment pas pu allumer une bouffarde. Heureusement pour moi, mon tabac n’est pas dans mes poches. Je transpire tellement qu’il serait détrempé. Je ne savais pas que je pouvais avoir autant d’eau dans le corps. Je sais en tout cas que les pores de ma peau ne sont pas obstruées.
Au moins je vais me préparer, transférer quelques-unes de mes bouffardes, récupérer un briquet et un peu de tabac. Comme ça dès que j’aurai une chance, j’allume. J’ai encore ce goût de la gomme à mâcher anti-tabac en bouche et ça m’écœure. Rien à voir avec une gomme tel qu’on les conçoit normalement. Ni sucré, ni salé. Avec ce goût, j’ai l’impression d’avoir léché le fond d’un cendrier. Je suis au bord de la nausée. Et pourtant, je ne l’ai mâchée qu’environ une demi-heure avant de m’en débarrasser. (J'apprendrai plus tard, à mon retour, qu'il eut fallu que je lise les instructions , ce qui m'eut permis de savoir qu'on ne devait mâcher que deux ou trois fois, puis placer la gomme au fond de la bouche, attendre encore quelques minutes et reprendre. Ouais, sauf que je ne croyais pas, moi, qu'il fallait lire une encyclopédie instructionnelle pour mâcher une gomme...!)
Au fait, il faut que je règle ma montre. Plus six heures. Merde, je n’ai pas de temps à perdre. Surtout avec cette foutue valise. Minute, voyons voir si la sangle peut être réparée. Heureusement pour moi, j’aurais tout aussi bien pu la jeter. Voyons voir... bon, ce n’est pas grand-chose. Tout au plus le mousqueton est plus décoratif qu’autre chose... Il a assez de force pour trimballer une valise vide, mais dès qu’on y met une paire de chaussettes, il plie. En vitesse, donc, je me penche et me sers du plancher pour recourber le mousqueton dans le sens inverse.
Si j’ai un peu de temps en cours de route, je trouverai un cordonnier et je ferai changer cette babiole. Pour le moment, faut que je me grouille le cul si je veux être à la gare en temps. Sinon, si dieu a sa part, moi je resterai sur le quai d’embarquement. Au moins cet aéroport me semble nettement préférable à PET. Architecture plus fonctionnelle pour les voyageurs plutôt que pour le personnel.
Tiens, voilà le train qui arrive. Taaaa! (c’est l’abréviation de tabarnak qui marque généralement la surprise.) Le ministre des transports à Ottawa devrait venir voir en France ce que c’est qu’un train. Dire que Bombardier , un des plus gros constructeurs de trains au monde est une compagnie québécoise. Je suppose qu’ils n’ont pas encore eu assez de subventions des deux niveaux de gouvernement. Crisse d’assistés sociaux corporatifs!
Waow! De l’espace, de l’éclairage, en voulez-vous, en v’là! À côté de ça, on voyage, nous, en trains à bestiaux. Et dire que c’est un pays qui a été fondé sur le train... enfin, ça explique bien des choses, l’un n’a pas davantage évolué que l’autre. Les deux sont demeurés au XIXe siècle. Bon, voyons voir combien de temps avant d’arriver à saint Claude...
Comment ça, autocar, c’est des autobus, ça? Et comment se fait-il que je n’avais pas vu sur ce foutu billet que ce n’était pas uniquement un voyage de train, qu’il y avait aussi une partie en autobus? Une heure de train, dix minutes pour prendre ma correspondance, juste dix minutes, puis deux heures d’autobus. Au moins j‘arrive à trois heures et demie, le temps d’arriver à l’hôtel, vers 4 heures, j’aurai le temps de me reposer avant le souper. (Les Belges et les Helvètes le savent, mais vous, Français, pendant que vous dînez, nous on soupe. Chez nous le dîner, c’est à midi que ça se prend.)
— Monsieur, monsieur...
— Quoi? Oui?
— Vous dormiez, vous êtes arrivé à Bourg-en-Bresse.
J’ai difficulté à réaliser, parce que je dormais effectivement. En outre, chez nous « bourg », ça se prononce « bourg », pas « bourgue ». Trop de fatigue accumulée, je suppose. J’attrape ma valise et, sous le coup, la sangle lâche à nouveau. Bordel de merde d’hostie de câlice de tabarnak! (Je sais bien, va : chassez le naturel...) Tu t’organises pour ne pas revenir au Québec, toi!
Je récupère donc cette #&?%*@$ de valise dans mes bras et cours tant bien que mal, ne sachant même pas où aller. J’arrive finalement, évidemment en sueur, devant un comptoir où deux hommes sont en grande conversation. Poli, j’attends qu’on me remarque. Mais comme on ne me remarque pas, je commence à piétiner.
— Monsieur?
— J’aimerais savoir, l’autobus pour saint Claude, s’il-vous-plaît.
— Dehors sur votre droite, s’il n’est pas encore parti.
— Crisssssse, fais-je en baissant le ton pour éviter qu’on entende, mais je ne suis pas certain d’avoir réussi à éviter les témoins. Merci beaucoup. Je l’ai ajouté par pure politesse parce que j’aurais nettement préféré envoyer ces deux homme sur les roses.
Évidemment, j’arrive dehors et constate que mon autobus vient de quitter son stationnement. J’en pleurerais de rage tellement la fatigue commence à se faire lourde sur mes épaules. Et je vois un panneau indicateur à l’emplacement de l’autobus. Prochain départ : 16h40. C’est dire que s’il n’y a pas de retard, je ne serai à saint Claude qu’à 18h35.
Contre mauvaise fortune, faisons bon cœur, il y a un banc pour m’assoir afin de tuer le temps. Tellement démoralisé que je ne songe même pas à profiter de la situation pour allumer une pipe. Elle, au moins, réussirait à me calmer. C’est une chose que j’ai apprise parmi les premières, quand j’ai commencé à bouffarder il y a... oh il y a longtemps! Et comme je n’arrive pas à me calmer, je sens le vieil ours refaire surface en moi.
Au bout d’une demi-heure, c’est le cas de le dire, j’allume. À peu de chose près, il y a 24 heures que je n’ai pas fumé. Parce qu’on ne fume pas dans la voiture de ma tante. Même avec mon statut privilégié à ses yeux, je ne le lui demanderais pas. Enfin, chose que nous savons tous, sitôt ma pipe allumée, évidemment pleine de CBR, je sens le calme revenir. J’en profite d’ailleurs allègrement, parce que je sais que c’est une des dernières fois, sinon LA dernière fois que je fume cette pipe, ma Paronelli « Stripteased ». Parce que c’est cette pipe que j’ai décidé de laisser à la Confrérie. Je ne la laisse pas parce qu’elle est en bout de vie, loin de là. Je la fume toujours avec un véritable plaisir.
Ça y est, maintenant, je suis vraiment au Pays de mes Ancêtres. Je viens tout juste de passer à la douane, ce qui s’est fait avec une déconcertante facilité. Pas de fouille, pas de question. Et dire que j’avais mentalement préparé toutes les réponses à toutes les questions qu’on pourrait éventuellement me poser! Non je ne regrette pas. Je ne regrette d’ailleurs rien si ce n’est que j’aurais aimé que Mélu soit avec moi. Mais c’est son choix.
Je reconnais cependant que, parmi toutes ses objections, ça prenait quand même quelqu’un pour s’occuper de Zeus. Pour les chats, plusieurs de mes amies, tantes, on ne se serait pas fait prier pour venir à la maison pour s’occuper des chats, mais Zeus fait peur à Madeleine, par exemple. Comme c’est un reproducteur, il a des comportements qui ne correspondent pas à ceux d’un chien castré. Avec ses 65 kg, je le vois mal se lever sur ses pattes arrière, par exemple, pour souhaiter la bienvenue à Madeleine... En fait, c’est plutôt elle que je vois mal capable de supporter sa charge affective débordante.
Quoi qu’il en soit, c’est un voyage qui s’annonce fertile en rebondissements. Après l’avion, je dois maintenant me hâter parce que j’ai maintenant un train à prendre. On a beau dire que le train est rapide en France, y a quand même des limites. Moi, je ne suis pas un TGV. Et je dois prendre un train qui m’emmènera vers une autre gare « La Part Dieu ». Et qu’est-ce qu’on fait quand on n’est pas croyant? Et merde, comme c’est le même édifice, gare et aéroport, je n’ai évidemment pas pu allumer une bouffarde. Heureusement pour moi, mon tabac n’est pas dans mes poches. Je transpire tellement qu’il serait détrempé. Je ne savais pas que je pouvais avoir autant d’eau dans le corps. Je sais en tout cas que les pores de ma peau ne sont pas obstruées.
Au moins je vais me préparer, transférer quelques-unes de mes bouffardes, récupérer un briquet et un peu de tabac. Comme ça dès que j’aurai une chance, j’allume. J’ai encore ce goût de la gomme à mâcher anti-tabac en bouche et ça m’écœure. Rien à voir avec une gomme tel qu’on les conçoit normalement. Ni sucré, ni salé. Avec ce goût, j’ai l’impression d’avoir léché le fond d’un cendrier. Je suis au bord de la nausée. Et pourtant, je ne l’ai mâchée qu’environ une demi-heure avant de m’en débarrasser. (J'apprendrai plus tard, à mon retour, qu'il eut fallu que je lise les instructions , ce qui m'eut permis de savoir qu'on ne devait mâcher que deux ou trois fois, puis placer la gomme au fond de la bouche, attendre encore quelques minutes et reprendre. Ouais, sauf que je ne croyais pas, moi, qu'il fallait lire une encyclopédie instructionnelle pour mâcher une gomme...!)
Au fait, il faut que je règle ma montre. Plus six heures. Merde, je n’ai pas de temps à perdre. Surtout avec cette foutue valise. Minute, voyons voir si la sangle peut être réparée. Heureusement pour moi, j’aurais tout aussi bien pu la jeter. Voyons voir... bon, ce n’est pas grand-chose. Tout au plus le mousqueton est plus décoratif qu’autre chose... Il a assez de force pour trimballer une valise vide, mais dès qu’on y met une paire de chaussettes, il plie. En vitesse, donc, je me penche et me sers du plancher pour recourber le mousqueton dans le sens inverse.
Si j’ai un peu de temps en cours de route, je trouverai un cordonnier et je ferai changer cette babiole. Pour le moment, faut que je me grouille le cul si je veux être à la gare en temps. Sinon, si dieu a sa part, moi je resterai sur le quai d’embarquement. Au moins cet aéroport me semble nettement préférable à PET. Architecture plus fonctionnelle pour les voyageurs plutôt que pour le personnel.
Tiens, voilà le train qui arrive. Taaaa! (c’est l’abréviation de tabarnak qui marque généralement la surprise.) Le ministre des transports à Ottawa devrait venir voir en France ce que c’est qu’un train. Dire que Bombardier , un des plus gros constructeurs de trains au monde est une compagnie québécoise. Je suppose qu’ils n’ont pas encore eu assez de subventions des deux niveaux de gouvernement. Crisse d’assistés sociaux corporatifs!
Waow! De l’espace, de l’éclairage, en voulez-vous, en v’là! À côté de ça, on voyage, nous, en trains à bestiaux. Et dire que c’est un pays qui a été fondé sur le train... enfin, ça explique bien des choses, l’un n’a pas davantage évolué que l’autre. Les deux sont demeurés au XIXe siècle. Bon, voyons voir combien de temps avant d’arriver à saint Claude...
Comment ça, autocar, c’est des autobus, ça? Et comment se fait-il que je n’avais pas vu sur ce foutu billet que ce n’était pas uniquement un voyage de train, qu’il y avait aussi une partie en autobus? Une heure de train, dix minutes pour prendre ma correspondance, juste dix minutes, puis deux heures d’autobus. Au moins j‘arrive à trois heures et demie, le temps d’arriver à l’hôtel, vers 4 heures, j’aurai le temps de me reposer avant le souper. (Les Belges et les Helvètes le savent, mais vous, Français, pendant que vous dînez, nous on soupe. Chez nous le dîner, c’est à midi que ça se prend.)
— Monsieur, monsieur...
— Quoi? Oui?
— Vous dormiez, vous êtes arrivé à Bourg-en-Bresse.
J’ai difficulté à réaliser, parce que je dormais effectivement. En outre, chez nous « bourg », ça se prononce « bourg », pas « bourgue ». Trop de fatigue accumulée, je suppose. J’attrape ma valise et, sous le coup, la sangle lâche à nouveau. Bordel de merde d’hostie de câlice de tabarnak! (Je sais bien, va : chassez le naturel...) Tu t’organises pour ne pas revenir au Québec, toi!
Je récupère donc cette #&?%*@$ de valise dans mes bras et cours tant bien que mal, ne sachant même pas où aller. J’arrive finalement, évidemment en sueur, devant un comptoir où deux hommes sont en grande conversation. Poli, j’attends qu’on me remarque. Mais comme on ne me remarque pas, je commence à piétiner.
— Monsieur?
— J’aimerais savoir, l’autobus pour saint Claude, s’il-vous-plaît.
— Dehors sur votre droite, s’il n’est pas encore parti.
— Crisssssse, fais-je en baissant le ton pour éviter qu’on entende, mais je ne suis pas certain d’avoir réussi à éviter les témoins. Merci beaucoup. Je l’ai ajouté par pure politesse parce que j’aurais nettement préféré envoyer ces deux homme sur les roses.
Évidemment, j’arrive dehors et constate que mon autobus vient de quitter son stationnement. J’en pleurerais de rage tellement la fatigue commence à se faire lourde sur mes épaules. Et je vois un panneau indicateur à l’emplacement de l’autobus. Prochain départ : 16h40. C’est dire que s’il n’y a pas de retard, je ne serai à saint Claude qu’à 18h35.
Contre mauvaise fortune, faisons bon cœur, il y a un banc pour m’assoir afin de tuer le temps. Tellement démoralisé que je ne songe même pas à profiter de la situation pour allumer une pipe. Elle, au moins, réussirait à me calmer. C’est une chose que j’ai apprise parmi les premières, quand j’ai commencé à bouffarder il y a... oh il y a longtemps! Et comme je n’arrive pas à me calmer, je sens le vieil ours refaire surface en moi.
Au bout d’une demi-heure, c’est le cas de le dire, j’allume. À peu de chose près, il y a 24 heures que je n’ai pas fumé. Parce qu’on ne fume pas dans la voiture de ma tante. Même avec mon statut privilégié à ses yeux, je ne le lui demanderais pas. Enfin, chose que nous savons tous, sitôt ma pipe allumée, évidemment pleine de CBR, je sens le calme revenir. J’en profite d’ailleurs allègrement, parce que je sais que c’est une des dernières fois, sinon LA dernière fois que je fume cette pipe, ma Paronelli « Stripteased ». Parce que c’est cette pipe que j’ai décidé de laisser à la Confrérie. Je ne la laisse pas parce qu’elle est en bout de vie, loin de là. Je la fume toujours avec un véritable plaisir.
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
...et je vous préviens, demain je prends congé, c'est mon férié à moi. Et pour les curieux, n'oubliez pas que je suis né le jour de la Saint-Thomas. Ne vous étonnez donc pas si vous constatez que je suis de mauvaise foi...
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Profites en bien cher Passeur et attention à ton foie ! Qu'il ne soit pas mauvais lui aussi !
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
excellent!!! ahhhh faudrait pas que ça s'arrête.
Invité- Invité
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Te lire me fatigue cher ami, une fatigue de type qui court pour te suivre !
Et merci, je me régale !
Crisse de câlice de valise de marde lâ lâ !
Et merci, je me régale !
Crisse de câlice de valise de marde lâ lâ !
Dernière édition par little smoke le Jeu 2 Juil 2015 - 21:57, édité 1 fois
____________________________________________________________________________________________________________________________
"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
Black Elk (Oglala Lakota)
little smoke- Légende
- Messages : 21987
Date d'inscription : 14/09/2013
Age : 49
Localisation : Suisse méridionale...
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Je comprends pourquoi le titre contient le mot "tribulations"... Que d'évènements plus ou moins heureux dans cet épisode... Et quelle torture de ne pouvoir allumer un fourneau durant 24h !
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Une vraie épreuve !
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
Black Elk (Oglala Lakota)
little smoke- Légende
- Messages : 21987
Date d'inscription : 14/09/2013
Age : 49
Localisation : Suisse méridionale...
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Quelle aventure passionnante tout de même
Avec surtout la découverte d'un autre monde si puis dire!
Avec surtout la découverte d'un autre monde si puis dire!
____________________________________________________________________________________________________________________________
"Mir wölle bleiwe wat mir sin"
Eifelbauer- Habitant récent
- Messages : 407
Date d'inscription : 15/10/2014
Age : 72
Localisation : Belgique
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Mais non, mon cher ami. Malgré quelques déboires desquels je prends plaisir à me remémorer, à l'exception bien entendu de la gomme anti-tabac, je t'assure que ce voyage, dans sa quasi totalité, me reste chaud au coeur et je n'en conserve presque uniquement de bons, voire de très bons souvenirs. Si j'ai parlé de tribulations, c'est qu'en certains moments, ce voyage me paraissait rocambolesque. Enfin, tu verras mon unique "déception" humaine dans ma prochaine livraison à laquelle je travaille actuellement.Harmoblues a écrit:Je comprends pourquoi le titre contient le mot "tribulations"... Que d'évènements plus ou moins heureux dans cet épisode... Et quelle torture de ne pouvoir allumer un fourneau durant 24h !
Je sais, j'avais dit que je n'écrirais pas aujourd'hui, et pourtant... eh oui, Mélu sera pas contente
____________________________________________________________________________________________________________________________
La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
Ahah ! Je rentre de plus en plus dans l'histoire ! Encore, encore, encore !
Le petit passage sur la pipe qui sera laissée à la confrérie laisse présager que l'histoire va prendre une tournure plus émotives ou je ne trouve pas le terme ...
Le petit passage sur la pipe qui sera laissée à la confrérie laisse présager que l'histoire va prendre une tournure plus émotives ou je ne trouve pas le terme ...
sebaca- Villageois
- Messages : 691
Date d'inscription : 15/02/2015
Age : 35
Localisation : Montpellier
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
C'est pas possible… plus on lit et plus on a envie de lire...
Invité- Invité
les tribulations d'un Quebecois en Gaule
Tabadoc a écrit:C'est pas possible… plus on lit et plus on a envie de lire...
Tout pareil ! j'ai toujours aimé les anecdotes où la pipe en faisait partie !
Invité- Invité
Re: Les tribulations d'un Québécois en Gaule
J'attends avec grande impatience la suite de ton récit mais je ne voudrais pas que ta chère Mélusine te gronde !Le Passeur a écrit:Mais non, mon cher ami. Malgré quelques déboires desquels je prends plaisir à me remémorer, à l'exception bien entendu de la gomme anti-tabac, je t'assure que ce voyage, dans sa quasi totalité, me reste chaud au coeur et je n'en conserve presque uniquement de bons, voire de très bons souvenirs. Si j'ai parlé de tribulations, c'est qu'en certains moments, ce voyage me paraissait rocambolesque. Enfin, tu verras mon unique "déception" humaine dans ma prochaine livraison à laquelle je travaille actuellement.Harmoblues a écrit:Je comprends pourquoi le titre contient le mot "tribulations"... Que d'évènements plus ou moins heureux dans cet épisode... Et quelle torture de ne pouvoir allumer un fourneau durant 24h !
Je sais, j'avais dit que je n'écrirais pas aujourd'hui, et pourtant... eh oui, Mélu sera pas contente
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