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sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
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sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
Samedi 15 Octobre 1983
Il m’a fallu donner quelques explications chez moi.
Je vais avoir un nouveau poste. Une promotion. Mieux payé.
Pas de contestation.
Mais je dois prendre connaissance du dossier du poste.
Pas de contestation.
Il va me falloir travailler un peu pendant les congés.
Pas de commentaire.
Dans mon bureau, je sors ma blague du porte-document et le met dans un tiroir.
Demain sera un autre jour.
Je m’asseois dans mon fauteuil.
Impossible de libérer mon esprit de la journée du 14.
Je ressors le porte-document et prends les deux dossiers avec les fiches.
Et là, je découvre ce qui m’attend.
Au vrai, c’est assez tortueux comme combine.
Mais bon, ils ne savent pas faire simple. Cela, je l’ai compris.
Schématiquement, la France loue cinq super-étendards, à l’Irak.
Il semble que cet appareil ne soit plus fabriqué. Alors on loue les nôtres !
Cela s’appelle ‘’l’opération Sugar’’. Sérieux !
On avait tous entendu parler de cette histoire de Mirage qui ne pouvaient pas tirer les missiles.
Mais rien précis.
Là c’est clair. Les Super-Etendards sont en Irak.
Et eux ils peuvent tirer les missiles.
On l’a su en 1982. Les Britanniques n’ont pas apprécié qu’un missile français, tiré par un super-étendard de l’armée argentine, envoie parle fond un de leurs destroyers.
Mers el Kébir n’était pas loin.
Personnellement, je croyais que ces machines étaient prévues pour être sur un porte-avion.
Une des fiches m’éclaire sur la situation exacte :
Les appareils sont sous l’autorité des Irakiens pour leur utilisation.
La France fournit l’assistance technique pour la maintenance et l’armement des appareils
D’où l’opération ‘’Sugar Assistance’’. Sérieux !
Les différentes fiches décrivent ma place dans la gestion de cette affaire.
Plus je lis, plus je palis.
Toutes les installations, tous les équipements tous les matériels, tous les armements concernant ses appareils seront livrés aux Irakiens par et sous le contrôle de la France. Et la suite me le démontre : dans cette histoire, la France, ce serait moi ! Sérieux ?
Ma société est chargée par les autorités militaires françaises de la gestion pratique des opérations de commande, de transit et de livraison. En liaison directe avec les autorités militaires irakiennes.
Après ils font ce qu’ils veulent.
En tout cas ils le font sans nous.
Les fiches me donnent des renseignements précis, détaillés.
Sauf que pour l’instant, je ne vois pas bien comment je vais pouvoir opérer.
Une dernière fiche m’éclaire un peu.
Elle mentionne: la mise en place du dispositif et des procédures seront précisées lors d’une prochaine réunion.
D’où les propos de Jo ‘’ On te fera signe d’ici quelques jours pour une nouvelle réunion’’.
Je suis tellement perturbé que je n’ai même pas allumé ma pipe.
Basta.
Assez pour aujourd’hui. Je suis en congé, non ?
A table.
Café.
Mais ma petite cervelle refuse de se laisser distraire.
J’essaie les astuces habituelles. Notamment une bonne bouffarde.
Je reprends la vieille écume et la garnis d’une bonne bolée de 6.
Ça marche… à moitié.
Dimanche 16 Octobre 1983
Ma femme a organisé une journée en Camargue.
Journée chez des amis qui ont une manade dans le parc naturel.
Balade à cheval, ferrade, daube de taureau au mas avec les gardians.
La totale.
Jean fume la pipe, comme son père.
Je lui propose du 6. Il accepte, allume son brûle gueule et… dévalise ma blague !
Je repars sans un brin de 6.
Nous rentrons tard dans la nuit
J’ai vraiment décroché.
Lundi 17 Octobre 1983
Retour à la réalité.
Je m’occupe du deuxième dossier :
Les fiches des militaires irakiens.
Tous bassistes. Tous avec des formations d’ingénieurs. Tous de familles connues pour leur proximité avec le pouvoir. Quasiment toutes de Tikrit et de sa province.
Certains remarquablement jeunes.
Tous sont allés au combat.
Les grades s’étalent étonnamment de général (dont je suppose qu’il sera le patron de cette affaire) à un sous-lieutenant de vingt-trois ans dont le CV sur ma fiche est vide.
Bizarre.
Deux ou trois autres noms m’ont également interpelé.
Le Général est pour moi un illustre inconnu. (J’apprendrai plus tard qu’il était en fait général d’aviation et patron de la base aérienne de Qayarra où étaient basé les super-étendard. En prime un des patrons de l’IQAF).
Dans mon travail en Irak je n’ai jamais eu jusqu’ici affaire aux militaires.
Essentiellement aux administrations. Paperasse.
Pour le reste, j’étais comme le plus grand nombre abonné à radio ‘’Tu savais que’’.
Des militaires français font du ‘’conseil technique’’ en Irak. Ca se dit.
Mais où ? Combien ? Ce n’est pas publié dans les journaux !
Je passe ma journée à revoir les fiches des deux dossiers. Essayer de rapprocher les éléments.
Tout ce que j’y gagne c’est un début de migraine.
Dix-sept heures.
Stop !
Finir ma soirée tranquille.
Possible? Possible si Charles Bourseul puis Graham Bell étaient morts au berceau.
Malheureusement pour moi, ils ont survécu.
Et le second porte la lourde responsabilité d’avoir popularisé le moyen d’enquiquiner les gens de loin.
Et donc….
Le téléphone sonne !
« - William ? C’est Jo
- Déjà ! Je croyais que tu m’avais dit que tu me ferais signe d’ici quelques jours. Si je comprends bien, pour toi, quelques égale trois. Moins un samedi et un dimanche. Ce qui pour moi fait UN.
- Je suis désolée. Les choses semblent un peu se précipiter ici. »
Oh ! Que je n’aime pas ça. Mais que je n’aime pas ça !
« Une réunion est prévue pour le jeudi vingt à quatorze heures.
Il est probable qu’il y en aura une autre le vendredi vingt et un.
Prévois deux jours à Paris.
Je ferai mettre le billet à dispo à Air Inter à Fréjorgues. Open société.
Contacte-les pour fixer ton départ et préviens-moi. On viendra te prendre à l’aéroport.
Tu as pu regarder les fiches ?
- Oui. Et j’ai un wagon de questions.
- Je m’en doute. Bonne soirée. A jeudi.
- Bonne soirée. ». Et je raccroche.
C’est de l’humour ?
A l’occasion, il faudra que je leur explique à tous, du Boss à Mercien, ce que veut dire l’expression ‘’En congé’’.
Bi…Bon.
La soirée va exploser au moment où je vais expliquer que je dois aller à Paris jeudi.!
Même si je mets ‘’peut-être’’ avant de dire deux jours.
Alors, je ne me presse pas de propager la nouvelle.
Une bonne pipe et un bon whisky devraient m’aider à subir l’orage.
Le repas est, disons… morose.
Elles comprennent. Mais quand même. Si on ne peut plus avoir quelques jours tranquilles en famille…
Je renchéris avec la plus grande véhémence.
En réalité je n’arrête pas de penser à toute cette histoire.
Mardi 18 Octobre 1983
Ma femme pas, très contente, dit qu’elle a l’intention d’aller passer la journée à Aigues-Mortes.
Elle sait que j’ai horreur de cet endroit où les gens se marchent sur les pieds autour de la place et de l’église dédiée à ce ''cher'' Saint Louis – 400 000 besants d’or à payer au sultan pour le faire libérer .- Et d’où il repartit pour aller mourir de la peste à Tunis. Il aurait mieux fait de rester sous son chêne.
Où tout le monde va admirer la tour de Constance. On y enfermait les protestants. Fort peu de ceux qui s’extasient savent pourquoi on l’appelle ainsi.
Où les remparts rénovés par ce cher Violet-Leduc ressemblent un décor de cinéma tellement ils ont l’air tout neufs.
Mais il y a une foultitude de boutiques, de galeries, de créateurs de couture et de restaurants.
Le compte en banque va encore souffrir.
Je ne peux pas trop protester.
C'est exprès.
Elle sait que je n’irai pas.
Je vais passer ma journée à flâner dans ma ville et à réfléchir à mon prochain travail.
Pas de voiture.
Je prends un taxi et me fais conduire à Fréjorgues.
Au comptoir Air Inter ils ont bien reçu le demande de billet open Fréjorgues-Paris.
Je demande un départ pour le jeudi matin.
L’employée ma propose 07.30 ou 09.00.
Je me dis que 09.00 suffit. Option retenue.
Je repars avec mon billet.
Je passe ma journée à flâner dans la ville. Il y a cent mille choses à voir.
Une choucroute aux Négociants
Un tour au Jardin des Plantes.
Et je reviens tranquillement à la maison.
J’ai embarqué Totoche. Elle est toute joice. Du 6 au fourneau et du soleil. Le bonheur intégral
D’ailleurs ce 6 il va falloir que je fasse attention.
Je mise sur deux cents grammes par pot.
Il y en a un qui est out et le deuxième est bient entamé
Je ne me vois pas appelant Rolite pour lui en demander.
Quoi que, hein ? Entre fumeur de pipe ?
Non ? ça ne se fait pas ?
Bi… Bon.
Mercredi 19 Octobre 1983
Je continue à étudier ces fiches. Essayer de deviner comment tout cela s’emboîte avec ce qui m’a été dit à la réunion du quatorze.
Je ne vois toujours pas comment je vais pouvoir gérer cette affaire.
Espérons que la réunion de demain sera plus constructive.
J’ai beau tourner les choses dans tous les sens, le seul résultat est que j’ai presque fini le deuxième pot de 6.
Et cela ne me remonte guère le moral.
Le seul reste agréable de mon voyage aux Etats-Unis est en train de partir en fumée.
Oui, c’est vrai il y a aussi les dollars.
Mais c’est infumable.
Enfin, je pense. Je n’ai jamais essayé. Mais rien que l’odeur…
Jeudi 20 Octobre 1983.
10.30. Hall d’arrivée d’Orly West.
Mercien est là.
Après les salutations d’usage nous rejoignons une voiture. Nous quittons Orly.
Nous n’allons pas vers le siège.
Je demande à Mercien :
« Où va-t-on ?
- George V »
Il a l’air encore plus en colère que d’habitude.
Pourquoi ? Mystère.
Arrivée devant le George V
Un groom s’approche, voit que je suis assis à l’avant, retourne monter la garde à côté du portier.
Mercien manque à tous ses devoirs :
Il me laisse sortir seul de la voiture et récupérer mon sac à l’arrière.
Dès que j’ai fermé la portière il démarre.
???
Je suis devant l’entrée de l’hôtel, sans trop savoir quoi faire.
J’entends « William ! »
Je me retourne.
La tête de Jo s’encadre dans la fenêtre de la portière avant d’une limousine noire garée quelques mètres en retrait.
Je m’approche.
Il y a un homme d’une cinquantaine d’années assis à l’arrière.
Manifestement un Irakien.
Un chauffeur sort prestement, prend mon sac de voyage et vient m’ouvrir la porte.
Le gars me tend la main en disant ; « Je vous en prie »
Je m’assoie.
Il dit son nom et sa fonction à l’Ambassade d’Irak en France.
La voiture démarre.
Et nous prenons la direction de la rue de la Faisanderie.
Arrivée à l’Ambassade d’Irak….
La suite serait délectable
Malheureusement je ne puis
Pas la dire et c’est regrettable
Ça vous aurait fait rire un peu.
Ou pas…
Les Irakiens essayaient de fabriquer des dispositifs leur permettant de placer des exocets sous d’autres appareils.
Ils essayaient donc d’importer, a notre insu, des pièces supplémentaires et des outillages pour fabriquer des adaptations pour l’emport d’exocet qui soient compatibles avec leurs autres appareils d’origine soviétique : Mig, Sukhoï,. Et aussi des Falcon 50. La France entre temps avait adapté les exocets sur les Mirage FI
Ils essayaient aussi de récupérer des systèmes de guidage supplémentaires pour les étudier et, certainement, les imiter pour les installer sur des missiles de leur cru.
L’ingénierie irakienne était très avancée.
Ils avaient des ingénieurs de très haut niveau issus des plus grandes écoles de pays européens.
Mais tout cela est aujourd’hui connu. Absolument public.
Et je suis donc retourné à Samara. Deux ans!
Je n’ai plus jamais entendu parler des dollars d’Atlanta .
Il y a encore aussi des jours où je me demande si je n’ai pas une tête de grand blond.
Ma femme et ma fille ont trouvé qu’au final ce fut une excellente opération.
Va comprendre !
Il m’a fallu donner quelques explications chez moi.
Je vais avoir un nouveau poste. Une promotion. Mieux payé.
Pas de contestation.
Mais je dois prendre connaissance du dossier du poste.
Pas de contestation.
Il va me falloir travailler un peu pendant les congés.
Pas de commentaire.
Dans mon bureau, je sors ma blague du porte-document et le met dans un tiroir.
Demain sera un autre jour.
Je m’asseois dans mon fauteuil.
Impossible de libérer mon esprit de la journée du 14.
Je ressors le porte-document et prends les deux dossiers avec les fiches.
Et là, je découvre ce qui m’attend.
Au vrai, c’est assez tortueux comme combine.
Mais bon, ils ne savent pas faire simple. Cela, je l’ai compris.
Schématiquement, la France loue cinq super-étendards, à l’Irak.
Il semble que cet appareil ne soit plus fabriqué. Alors on loue les nôtres !
Cela s’appelle ‘’l’opération Sugar’’. Sérieux !
On avait tous entendu parler de cette histoire de Mirage qui ne pouvaient pas tirer les missiles.
Mais rien précis.
Là c’est clair. Les Super-Etendards sont en Irak.
Et eux ils peuvent tirer les missiles.
On l’a su en 1982. Les Britanniques n’ont pas apprécié qu’un missile français, tiré par un super-étendard de l’armée argentine, envoie parle fond un de leurs destroyers.
Mers el Kébir n’était pas loin.
Personnellement, je croyais que ces machines étaient prévues pour être sur un porte-avion.
Une des fiches m’éclaire sur la situation exacte :
Les appareils sont sous l’autorité des Irakiens pour leur utilisation.
La France fournit l’assistance technique pour la maintenance et l’armement des appareils
D’où l’opération ‘’Sugar Assistance’’. Sérieux !
Les différentes fiches décrivent ma place dans la gestion de cette affaire.
Plus je lis, plus je palis.
Toutes les installations, tous les équipements tous les matériels, tous les armements concernant ses appareils seront livrés aux Irakiens par et sous le contrôle de la France. Et la suite me le démontre : dans cette histoire, la France, ce serait moi ! Sérieux ?
Ma société est chargée par les autorités militaires françaises de la gestion pratique des opérations de commande, de transit et de livraison. En liaison directe avec les autorités militaires irakiennes.
Après ils font ce qu’ils veulent.
En tout cas ils le font sans nous.
Les fiches me donnent des renseignements précis, détaillés.
Sauf que pour l’instant, je ne vois pas bien comment je vais pouvoir opérer.
Une dernière fiche m’éclaire un peu.
Elle mentionne: la mise en place du dispositif et des procédures seront précisées lors d’une prochaine réunion.
D’où les propos de Jo ‘’ On te fera signe d’ici quelques jours pour une nouvelle réunion’’.
Je suis tellement perturbé que je n’ai même pas allumé ma pipe.
Basta.
Assez pour aujourd’hui. Je suis en congé, non ?
A table.
Café.
Mais ma petite cervelle refuse de se laisser distraire.
J’essaie les astuces habituelles. Notamment une bonne bouffarde.
Je reprends la vieille écume et la garnis d’une bonne bolée de 6.
Ça marche… à moitié.
Dimanche 16 Octobre 1983
Ma femme a organisé une journée en Camargue.
Journée chez des amis qui ont une manade dans le parc naturel.
Balade à cheval, ferrade, daube de taureau au mas avec les gardians.
La totale.
Jean fume la pipe, comme son père.
Je lui propose du 6. Il accepte, allume son brûle gueule et… dévalise ma blague !
Je repars sans un brin de 6.
Nous rentrons tard dans la nuit
J’ai vraiment décroché.
Lundi 17 Octobre 1983
Retour à la réalité.
Je m’occupe du deuxième dossier :
Les fiches des militaires irakiens.
Tous bassistes. Tous avec des formations d’ingénieurs. Tous de familles connues pour leur proximité avec le pouvoir. Quasiment toutes de Tikrit et de sa province.
Certains remarquablement jeunes.
Tous sont allés au combat.
Les grades s’étalent étonnamment de général (dont je suppose qu’il sera le patron de cette affaire) à un sous-lieutenant de vingt-trois ans dont le CV sur ma fiche est vide.
Bizarre.
Deux ou trois autres noms m’ont également interpelé.
Le Général est pour moi un illustre inconnu. (J’apprendrai plus tard qu’il était en fait général d’aviation et patron de la base aérienne de Qayarra où étaient basé les super-étendard. En prime un des patrons de l’IQAF).
Dans mon travail en Irak je n’ai jamais eu jusqu’ici affaire aux militaires.
Essentiellement aux administrations. Paperasse.
Pour le reste, j’étais comme le plus grand nombre abonné à radio ‘’Tu savais que’’.
Des militaires français font du ‘’conseil technique’’ en Irak. Ca se dit.
Mais où ? Combien ? Ce n’est pas publié dans les journaux !
Je passe ma journée à revoir les fiches des deux dossiers. Essayer de rapprocher les éléments.
Tout ce que j’y gagne c’est un début de migraine.
Dix-sept heures.
Stop !
Finir ma soirée tranquille.
Possible? Possible si Charles Bourseul puis Graham Bell étaient morts au berceau.
Malheureusement pour moi, ils ont survécu.
Et le second porte la lourde responsabilité d’avoir popularisé le moyen d’enquiquiner les gens de loin.
Et donc….
Le téléphone sonne !
« - William ? C’est Jo
- Déjà ! Je croyais que tu m’avais dit que tu me ferais signe d’ici quelques jours. Si je comprends bien, pour toi, quelques égale trois. Moins un samedi et un dimanche. Ce qui pour moi fait UN.
- Je suis désolée. Les choses semblent un peu se précipiter ici. »
Oh ! Que je n’aime pas ça. Mais que je n’aime pas ça !
« Une réunion est prévue pour le jeudi vingt à quatorze heures.
Il est probable qu’il y en aura une autre le vendredi vingt et un.
Prévois deux jours à Paris.
Je ferai mettre le billet à dispo à Air Inter à Fréjorgues. Open société.
Contacte-les pour fixer ton départ et préviens-moi. On viendra te prendre à l’aéroport.
Tu as pu regarder les fiches ?
- Oui. Et j’ai un wagon de questions.
- Je m’en doute. Bonne soirée. A jeudi.
- Bonne soirée. ». Et je raccroche.
C’est de l’humour ?
A l’occasion, il faudra que je leur explique à tous, du Boss à Mercien, ce que veut dire l’expression ‘’En congé’’.
Bi…Bon.
La soirée va exploser au moment où je vais expliquer que je dois aller à Paris jeudi.!
Même si je mets ‘’peut-être’’ avant de dire deux jours.
Alors, je ne me presse pas de propager la nouvelle.
Une bonne pipe et un bon whisky devraient m’aider à subir l’orage.
Le repas est, disons… morose.
Elles comprennent. Mais quand même. Si on ne peut plus avoir quelques jours tranquilles en famille…
Je renchéris avec la plus grande véhémence.
En réalité je n’arrête pas de penser à toute cette histoire.
Mardi 18 Octobre 1983
Ma femme pas, très contente, dit qu’elle a l’intention d’aller passer la journée à Aigues-Mortes.
Elle sait que j’ai horreur de cet endroit où les gens se marchent sur les pieds autour de la place et de l’église dédiée à ce ''cher'' Saint Louis – 400 000 besants d’or à payer au sultan pour le faire libérer .- Et d’où il repartit pour aller mourir de la peste à Tunis. Il aurait mieux fait de rester sous son chêne.
Où tout le monde va admirer la tour de Constance. On y enfermait les protestants. Fort peu de ceux qui s’extasient savent pourquoi on l’appelle ainsi.
Où les remparts rénovés par ce cher Violet-Leduc ressemblent un décor de cinéma tellement ils ont l’air tout neufs.
Mais il y a une foultitude de boutiques, de galeries, de créateurs de couture et de restaurants.
Le compte en banque va encore souffrir.
Je ne peux pas trop protester.
C'est exprès.
Elle sait que je n’irai pas.
Je vais passer ma journée à flâner dans ma ville et à réfléchir à mon prochain travail.
Pas de voiture.
Je prends un taxi et me fais conduire à Fréjorgues.
Au comptoir Air Inter ils ont bien reçu le demande de billet open Fréjorgues-Paris.
Je demande un départ pour le jeudi matin.
L’employée ma propose 07.30 ou 09.00.
Je me dis que 09.00 suffit. Option retenue.
Je repars avec mon billet.
Je passe ma journée à flâner dans la ville. Il y a cent mille choses à voir.
Une choucroute aux Négociants
Un tour au Jardin des Plantes.
Et je reviens tranquillement à la maison.
J’ai embarqué Totoche. Elle est toute joice. Du 6 au fourneau et du soleil. Le bonheur intégral
D’ailleurs ce 6 il va falloir que je fasse attention.
Je mise sur deux cents grammes par pot.
Il y en a un qui est out et le deuxième est bient entamé
Je ne me vois pas appelant Rolite pour lui en demander.
Quoi que, hein ? Entre fumeur de pipe ?
Non ? ça ne se fait pas ?
Bi… Bon.
Mercredi 19 Octobre 1983
Je continue à étudier ces fiches. Essayer de deviner comment tout cela s’emboîte avec ce qui m’a été dit à la réunion du quatorze.
Je ne vois toujours pas comment je vais pouvoir gérer cette affaire.
Espérons que la réunion de demain sera plus constructive.
J’ai beau tourner les choses dans tous les sens, le seul résultat est que j’ai presque fini le deuxième pot de 6.
Et cela ne me remonte guère le moral.
Le seul reste agréable de mon voyage aux Etats-Unis est en train de partir en fumée.
Oui, c’est vrai il y a aussi les dollars.
Mais c’est infumable.
Enfin, je pense. Je n’ai jamais essayé. Mais rien que l’odeur…
Jeudi 20 Octobre 1983.
10.30. Hall d’arrivée d’Orly West.
Mercien est là.
Après les salutations d’usage nous rejoignons une voiture. Nous quittons Orly.
Nous n’allons pas vers le siège.
Je demande à Mercien :
« Où va-t-on ?
- George V »
Il a l’air encore plus en colère que d’habitude.
Pourquoi ? Mystère.
Arrivée devant le George V
Un groom s’approche, voit que je suis assis à l’avant, retourne monter la garde à côté du portier.
Mercien manque à tous ses devoirs :
Il me laisse sortir seul de la voiture et récupérer mon sac à l’arrière.
Dès que j’ai fermé la portière il démarre.
???
Je suis devant l’entrée de l’hôtel, sans trop savoir quoi faire.
J’entends « William ! »
Je me retourne.
La tête de Jo s’encadre dans la fenêtre de la portière avant d’une limousine noire garée quelques mètres en retrait.
Je m’approche.
Il y a un homme d’une cinquantaine d’années assis à l’arrière.
Manifestement un Irakien.
Un chauffeur sort prestement, prend mon sac de voyage et vient m’ouvrir la porte.
Le gars me tend la main en disant ; « Je vous en prie »
Je m’assoie.
Il dit son nom et sa fonction à l’Ambassade d’Irak en France.
La voiture démarre.
Et nous prenons la direction de la rue de la Faisanderie.
Arrivée à l’Ambassade d’Irak….
La suite serait délectable
Malheureusement je ne puis
Pas la dire et c’est regrettable
Ça vous aurait fait rire un peu.
Ou pas…
Les Irakiens essayaient de fabriquer des dispositifs leur permettant de placer des exocets sous d’autres appareils.
Ils essayaient donc d’importer, a notre insu, des pièces supplémentaires et des outillages pour fabriquer des adaptations pour l’emport d’exocet qui soient compatibles avec leurs autres appareils d’origine soviétique : Mig, Sukhoï,. Et aussi des Falcon 50. La France entre temps avait adapté les exocets sur les Mirage FI
Ils essayaient aussi de récupérer des systèmes de guidage supplémentaires pour les étudier et, certainement, les imiter pour les installer sur des missiles de leur cru.
L’ingénierie irakienne était très avancée.
Ils avaient des ingénieurs de très haut niveau issus des plus grandes écoles de pays européens.
Mais tout cela est aujourd’hui connu. Absolument public.
Et je suis donc retourné à Samara. Deux ans!
Je n’ai plus jamais entendu parler des dollars d’Atlanta .
Il y a encore aussi des jours où je me demande si je n’ai pas une tête de grand blond.
Ma femme et ma fille ont trouvé qu’au final ce fut une excellente opération.
Va comprendre !
Dernière édition par william1941 le Ven 18 Sep 2020 - 14:19, édité 1 fois
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
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" La pipe est le périscope du rêveur "
Re: sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
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Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Re: sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
" La suite serait délectable
Malheureusement je ne puis
Pas la dire et c’est regrettable
Ça vous aurait fait rire un peu.
Ou pas…"
J'ajouterais que c'est vraiment dommage William
Malheureusement je ne puis
Pas la dire et c’est regrettable
Ça vous aurait fait rire un peu.
Ou pas…"
J'ajouterais que c'est vraiment dommage William
Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Re: sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
Merci pour les photos BraseBrase d'Anjou a écrit:" La suite serait délectable
Malheureusement je ne puis
Pas la dire et c’est regrettable
Ça vous aurait fait rire un peu.
Ou pas…"
J'ajouterais que c'est vraiment dommage William
Pour ceux que cela intéresse https://henridewaubertdegenlis.wordpress.com/2017/10/26/les-programmes-secrets-avec-lirak-les-pilotes-temoignent/
Si j'avais lu cela avant je n'aurais pas terminé sur le quatrain de Brassens
J'ai compris que le secret défense bon... C'est surtout pour les grands blonds.
Mais du coup, j'ai compris pas mal de choses. Notamment pouquoi 2 terrains quasi-clandestins étaient en activité, l'un au nord nord-ouest et l'autre à l'est sud est de Samara. on doit pouvoir en retrouver les emprises sur google earth.
Sugar n'était qu'un aspect marginal d'un ensemble beaucoup plus important. La vente par la France de matériels militaires sophistiqués à un pays en guerre. Du matériel qui pouvaiet peser sur l'issue du conflit. Gros profits et, non négligeable terrain d'espérimentation en live de nos technologies.
J'ai compris que le secret défense bon... C'est surtout pour les grands blonds.
william1941- Poète, barde, troubadour...
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william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: sugar assistance 4 Illustration Brase d'Anjou
intéressant!
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Dieu est un fumeur de havanes
C'est lui-même qui m'a dit Que la fumée envoie au paradis.
Serge Gainsbourg
Serge- Notable
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Date d'inscription : 02/07/2017
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