La pipe italienne ou à quand la pipe française ?

Tu as parfaitement raison, et c'est ce qui permet de se regarder dans une glace le matin...

C'est beau ça, honnêtement !

Bonjour à tous,

je viens de lire ce post, et je vais me permettre de contribuer au débat :
Il me semble que la pipe "francaise" vit la même destinée que tout produit francais.

De par mon métier, je cotois beaucoup de PMI/PME francaises et autant en international, et je parcours le monde pour trouver les meilleurs sociétés dans le secteur industriel.

Après plusieurs années, je peux vous dire une chose sûr et certaines, en France, nous avons le talent, les savoirs faires, la passion. Bref, nous avons tous les ingrédients pour affronter une compétition internationale sans avoir à rougir de notre façon de travailler.
Il y a une espèce de mode où l'on veut opposer les jeunes aux anciens, la tradition au moderne, l'international au local bien de chez nous, bref, ..., nous aimons bien pleurer sur notre sort...
Qui est responsable ... question compliquée...
Une chose est sûre dans tout cela, c'est que nous sommes de mauvais vendeur, de très mauvais vendeur, et ce toutes générations confondues.

Notre force, c'est notre histoire, et il faut s'appuyer dessus pour vendre notre avenir.
Un très bon exemple est ce qui se pratique dans l'Aubrac, avec les forges de Laguiolle (www.forge-de-laguiole.com - visitez leur site).

Après, il y a l'aspect économique et qualité...on peut trouver de très bonnes pipes Saint Claude avec une très belles bruyères pour quelques dizaines d'euros...par contre...il faut être connaisseur (par exemple j'ai plusieurs Jeantet qui sont très bien). Mais, il faut faire de la qualité, sinon c'est perdu. Parce que, en cette période, si un jeune veut se lancer dans le fumage de la bouffarde, il n'ira pas acheter une pipe étrangère, parce que c'est cher, et que les bureaux de tabac en vendent peu.

En parlant des bureaux de tabac, souvent les vendeurs sont ignorants et ont besoin d'informations sur les tabacs, les pipes,.... L'e cigarette ne rafle pas tout...loin de là.

Ensuite, il y a ce problème franco francais, des guerres de clochet. On aime bien de faire la guerre entre nous...et bien pendant ce temps, c'est diviser pour régner ! Nos confrères d'autres pays s'associent et présentent une offre cohérente...comme les italiens.

Ici (à toulouse), nous avons un exemple de l'alliance des vins de Fronton et du Gaillac et du Cahors. Plutôt que se concurrencer entre vin du Sud Ouest , et bien on travaille ensemble, et çà marche ! (http://www.vinovalie.fr/index.html)

Bref, si les fabricants jeunes ou vieux, avec la confrérie, et les fans francais de pipes travaillent ensemble et vont dans le sens d'une modernité en s'inspirant de ce qui se fait dans d'autres secteurs....

Eh bien, il y aura encore du travail à Saint Claude, et nous pourrons acheter notre bouffarde en France !

A vous lire,

gilbux31 a écrit:Bonjour à tous,

je viens de lire ce post, et je vais me permettre de contribuer au débat :
Il me semble que la pipe "francaise" vit la même destinée que tout produit francais.

De par mon métier, je cotois beaucoup de PMI/PME francaises et autant en international, et je parcours le monde pour trouver les meilleurs sociétés dans le secteur industriel.

Après plusieurs années, je peux vous dire une chose sûr et certaines, en France, nous avons le talent, les savoirs faires, la passion. Bref, nous avons tous les ingrédients pour affronter une compétition internationale sans avoir à rougir de notre façon de travailler.
Il y a une espèce de mode où l'on veut opposer les jeunes aux anciens, la tradition au moderne, l'international au local bien de chez nous, bref, ..., nous aimons bien pleurer sur notre sort...
Qui est responsable ... question compliquée...
Une chose est sûre dans tout cela, c'est que nous sommes de mauvais vendeur, de très mauvais vendeur, et ce toutes générations confondues.

Notre force, c'est notre histoire, et il faut s'appuyer dessus pour vendre notre avenir.
Un très bon exemple est ce qui se pratique dans l'Aubrac, avec les forges de Laguiolle (www.forge-de-laguiole.com - visitez leur site).

Après, il y a l'aspect économique et qualité...on peut trouver de très bonnes pipes Saint Claude avec une très belles bruyères pour quelques dizaines d'euros...par contre...il faut être connaisseur (par exemple j'ai plusieurs Jeantet qui sont très bien). Mais, il faut faire de la qualité, sinon c'est perdu. Parce que, en cette période, si un jeune veut se lancer dans le fumage de la bouffarde, il n'ira pas acheter une pipe étrangère, parce que c'est cher, et que les bureaux de tabac en vendent peu.

En parlant des bureaux de tabac, souvent les vendeurs sont ignorants et ont besoin d'informations sur les tabacs, les pipes,.... L'e cigarette ne rafle pas tout...loin de là.

Ensuite, il y a ce problème franco francais, des guerres de clochet. On aime bien de faire la guerre entre nous...et bien pendant ce temps, c'est diviser pour régner ! Nos confrères d'autres pays s'associent et présentent une offre cohérente...comme les italiens.

Ici (à toulouse), nous avons un exemple de l'alliance des vins de Fronton et du Gaillac et du Cahors. Plutôt que se concurrencer entre vin du Sud Ouest , et bien on travaille ensemble, et çà marche ! (http://www.vinovalie.fr/index.html)

Bref, si les fabricants jeunes ou vieux, avec la confrérie, et les fans francais de pipes travaillent ensemble et vont dans le sens d'une modernité en s'inspirant de ce qui se fait dans d'autres secteurs....

Eh bien, il y aura encore du travail à Saint Claude, et nous pourrons acheter notre bouffarde en France !

A vous lire,

Merci de ce long post qui résume parfaitement ma pensée. Bravo pour cette analyse.

J'ai l'impression d'assister à un dialogue de sourd!!!

le seul et vrai problème c'est que bien peu de jeunes veulent se lancer dans le métier de pipier.

Les Morel, voisins et autres sont en fin de carrière. Pour promouvoir un produit, il faut des fabriquants.

http://www.fumeursdepipe.net/telecha/L'Anatra.pdf   toujours sympas lire

Brunaros a écrit:
le seul et vrai problème c'est que bien peu de jeunes veulent se lancer dans le métier de pipier.

se lancer à 100% là-dedans, c'est impossible à moins d'être rentier.
Du coup ça prend du temps...

Je viens rejoindre l'autre toulousain.

On se vend mal. Et on s'apprécie si peu. C'est triste à dire mais c'est vrai.

Pierre est un monstre. David aussi, dans un style différent. Et nous sommes vaches avec ceux qui n'ont pas leur talent.
C'est vrai, pourquoi se faire chier avec du moins bon et plus cher ? Personne n'a dit que nous faisions du social.

Du coup, il y a peu de rayonnement international, ce qui reste la clé du gros succès puisque tout le monde sait bien, nous les premiers, que le monde des fumeurs francophones est insuffisant pour promouvoir des "petits".

Alors on se délecte avec raison des critiques d'Erwin, on cherche sans trouver un meilleur rapport qualité-prix que les Morel, et on se dit que notre petit moi consommateur a terminé ses errances.

Bref, pour vendre une pipe de par chez nous, il faut être le meilleur. Bon ne suffit pas.

Pas de panique.
Je parie que la relève est déjà dans les starting blocks chez Chacom ou BC, ou ici-même, et elle viendra quand l'avant-garde sera feue.

La vraie question est : saura-t-elle être aussi bonne que, par exemple, Trever Talbert, qui malgré son style si peu apprécié s'est trouvé une place de choix en ayant, grâce à son blog, trouvé des acheteurs avant même de faire des pipes ? Ou préfèrera-t-elle attendre d'être assez experte pour subir avec confiance les foudres du prochain Erwin ?

On verra.

L'union fait la force ! Comme le disait je ne sais plus qui : plutôt que se faire la guerre, pourquoi ne pas créer une "coopérative" de pipier un peu à la façon "Confrérie des Maîtres Pipiers" mais en moins nombriliste.

Ensuite, plutôt que de vendre de tout et n'importe quoi (et Ô mon Dieu tristement classique !) allant d'une pipe pas top à 30 € à du haut-de-gamme qui ne concurrence même pas les autres marques ou encore les maîtres-pipiers, pourquoi ne pas alléger les catalogues mais avec une vraie qualité (genre pas de mastic, ou encore arrêtez de nous refourguer ce foutu "système alu" !).

Et enfin, une aide de nos médias : qu'on arrête de taper sur le tabac ! OK, le tabac est nocif. Mais il ne faut pas confondre la cigarette et la pipe. Promouvoir la pipe permettra aussi de changer les mentalités. Non, je ne délire pas : si les gens découvrent plus la pipe ils se zennifieront, ce sera plus efficace que les radars sur la route par exemple.

Il serait bien aussi d'encourager cet artisanat mourant avec des subventions par exemple. Parce que comme dit plus haut, se former (ou plutôt être formé) prend beaucoup de temps voire des années. Pendant ce temps-là, si on n'est pas payé... il faut bien vivre aussi. La passion c'est bien, mais c'est pas ça qui remplit l'assiette ou nous offre un toit.

Et puis aussi, quand on parle de pipe, on parle quasiment toujours de Saint-Claude. Je rappelle que la pipe n'est pas indissociable de Saint-Claude : Pascal Piazzola était à Aviernoz, Courrieu est à Cogolin, Gérard Prungnaud (même s'il fait de l'argile) est à Saint-Quentin-la-Poterie, etc. Réduire la production Française à une petite commune de 10500 habitants marginalise la pipe elle-même indirectement. Par contre, rappeler qu'on peut produire partout permettrait de magnifier cette activité. Ce n'est que de la psychologie humaine.