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La conscience de Jaha 5 L'illustration est de Brase d'Anjou
3 participants
Page 1 sur 1
La conscience de Jaha 5 L'illustration est de Brase d'Anjou
- Jaha, est ce que je peux te demander d’emmener mon argent avec toi?
- Ta demande m’honore Selim, mais je vais devoir refuser.
- Pourquoi Jaha?
- Parce que, mon ami, s’il m’arrivait quoi que ce soit tu perdrais ton argent.
- Et que veux-tu qu’il t’arrive. Tu ne pars pas sur le bateau de ton capitaine?
- Qu’Allah me protège d’une telle sottise !
- Donc le risque est bien faible n’est-ce pas?
- Vu de cette façon, effectivement.
Combien veux-tu me confier?
- Cent trente mille maravédis »
- Ah oui! Il vaut mieux qu’ils ne tombent pas dessus.
Mais il te faudra attendre 15 jours pour que je retourne à la ville les récupérer.
- Ce n’est pas grave. J’aurai économisé soixante-cinq mille maravédis.
- D’accord Selim. Apporte-moi l’argent demain avant la diligence.
- Ecoute, je n’ai pas douté un seul instant que tu accepterais d’aider un vieil ami.
J’ai l’argent avec moi. »
Selim tend à Jaha une grosse bourse en cuir qu’il sort de dessous son burnous.
« Si tu veux les recompter… »
Jaha prend la bourse, fait mine de la soupeser, sourit.
« Le compte y est. »
Et il la lance sur le divan.
« Merci encore Jaha
- Merci de ta confiance Selim.
Me confier une pareille somme sans trace…
Cela me touche. Vraiment.
Mais je te demande la plus totale discrétion.
Surtout vis-à-vis de ta femme.
- Si ma femme savait que j’ai cette somme, elle me rendrait fou avec ses demandes de bijoux et de cadeaux pour sa famille. Tu n’as rien à craindre de ce côté-là.
Quant à moi, tu sais que je ne suis pas bavard. Et je n’ai pas intérêt à ce que tu fais pour moi atterrisse chez le collecteur ou au café ce qui reviendrait au même
- Bien sûr Selim. Je sais que tu es un homme de confiance.
- Comme toi Jaha.»
Jaha le reconduit à la porte de sa maison.
Après le départ de Selim, il allume sa chibouque et prend une zlabia.
Il a été surpris par le montant de la somme apportée par Selim.
Elle représente presque le double de la somme dont il a besoin pour ses rouleaux de tissu.
Selim a certainement dû vendre une bonne partie de ses olives récemment et n’a pas eu le temps de réinvestir son argent.
Il reste qu’Ali, Souleiman et Ahmed, eux aussi, ont sans doute déjà été avertis par leurs femmes.
Souleiman et Ahmed ne sont pas assez intimes avec Jaha pour venir l’importuner en pleine nuit.
Mais il reste Ali.
Jaha n’a plus trop envie de le voir arriver.
Il vient de décider qu’il s’en ira dès demain par la diligence qui part à cinq heures pour la ville.
Le transport de l’argent de Selim l’inquiète un peu.
Finalement il décide de le serrer dans plusieurs bourses et de le répartir dans les poches de ses vêtements.
Il va dans sa chambre et prépare un sac pour le voyage
Sa femme entre et lui demande ce qu’il fait.
« Je me méfie de la venue des collecteurs.
Je ne suis pas sûr qu’ils ne viennent pas plutôt.
Je pars demain matin.
Je reviendrais la semaine prochaine.
- Que voulait Selim ?
- Tu le sais très bien puisqu’il a fallu que tu rapportes à tes mégères ce que je t’avais confié.
Et bien sûr il m’a fallu l’éconduire. Voilà les conséquences de tes bavardages:
J’ai dû refuser un service à un ami. Et il est vexé.
Tu n’es décidément pas digne de ma confiance.
Laisse-moi me reposer. Je dois me lever tôt demain matin. »
Il lui tourne le dos et ne la regarde même pas quitter la chambre.
Il s’agit de bien marquer son mécontentement.
- Ta demande m’honore Selim, mais je vais devoir refuser.
- Pourquoi Jaha?
- Parce que, mon ami, s’il m’arrivait quoi que ce soit tu perdrais ton argent.
- Et que veux-tu qu’il t’arrive. Tu ne pars pas sur le bateau de ton capitaine?
- Qu’Allah me protège d’une telle sottise !
- Donc le risque est bien faible n’est-ce pas?
- Vu de cette façon, effectivement.
Combien veux-tu me confier?
- Cent trente mille maravédis »
- Ah oui! Il vaut mieux qu’ils ne tombent pas dessus.
Mais il te faudra attendre 15 jours pour que je retourne à la ville les récupérer.
- Ce n’est pas grave. J’aurai économisé soixante-cinq mille maravédis.
- D’accord Selim. Apporte-moi l’argent demain avant la diligence.
- Ecoute, je n’ai pas douté un seul instant que tu accepterais d’aider un vieil ami.
J’ai l’argent avec moi. »
Selim tend à Jaha une grosse bourse en cuir qu’il sort de dessous son burnous.
« Si tu veux les recompter… »
Jaha prend la bourse, fait mine de la soupeser, sourit.
« Le compte y est. »
Et il la lance sur le divan.
« Merci encore Jaha
- Merci de ta confiance Selim.
Me confier une pareille somme sans trace…
Cela me touche. Vraiment.
Mais je te demande la plus totale discrétion.
Surtout vis-à-vis de ta femme.
- Si ma femme savait que j’ai cette somme, elle me rendrait fou avec ses demandes de bijoux et de cadeaux pour sa famille. Tu n’as rien à craindre de ce côté-là.
Quant à moi, tu sais que je ne suis pas bavard. Et je n’ai pas intérêt à ce que tu fais pour moi atterrisse chez le collecteur ou au café ce qui reviendrait au même
- Bien sûr Selim. Je sais que tu es un homme de confiance.
- Comme toi Jaha.»
Jaha le reconduit à la porte de sa maison.
Après le départ de Selim, il allume sa chibouque et prend une zlabia.
Il a été surpris par le montant de la somme apportée par Selim.
Elle représente presque le double de la somme dont il a besoin pour ses rouleaux de tissu.
Selim a certainement dû vendre une bonne partie de ses olives récemment et n’a pas eu le temps de réinvestir son argent.
Il reste qu’Ali, Souleiman et Ahmed, eux aussi, ont sans doute déjà été avertis par leurs femmes.
Souleiman et Ahmed ne sont pas assez intimes avec Jaha pour venir l’importuner en pleine nuit.
Mais il reste Ali.
Jaha n’a plus trop envie de le voir arriver.
Il vient de décider qu’il s’en ira dès demain par la diligence qui part à cinq heures pour la ville.
Le transport de l’argent de Selim l’inquiète un peu.
Finalement il décide de le serrer dans plusieurs bourses et de le répartir dans les poches de ses vêtements.
Il va dans sa chambre et prépare un sac pour le voyage
Sa femme entre et lui demande ce qu’il fait.
« Je me méfie de la venue des collecteurs.
Je ne suis pas sûr qu’ils ne viennent pas plutôt.
Je pars demain matin.
Je reviendrais la semaine prochaine.
- Que voulait Selim ?
- Tu le sais très bien puisqu’il a fallu que tu rapportes à tes mégères ce que je t’avais confié.
Et bien sûr il m’a fallu l’éconduire. Voilà les conséquences de tes bavardages:
J’ai dû refuser un service à un ami. Et il est vexé.
Tu n’es décidément pas digne de ma confiance.
Laisse-moi me reposer. Je dois me lever tôt demain matin. »
Il lui tourne le dos et ne la regarde même pas quitter la chambre.
Il s’agit de bien marquer son mécontentement.
Dernière édition par william1941 le Lun 14 Fév 2022 - 15:58, édité 1 fois
william1941- Poète, barde, troubadour...
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Re: La conscience de Jaha 5 L'illustration est de Brase d'Anjou
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william1941- Poète, barde, troubadour...
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