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La guerre du Golfe 3 Illustration Brase d'Anjou
2 participants
Page 1 sur 1
La guerre du Golfe 3 Illustration Brase d'Anjou
Mercredi 5 septembre 1990
10.00
Je suis à mon bureau en discussion avec deux employés qui doivent trouver de la moquette.
Pas un coin de moquette : 500m² pour la salle de banquet de la villa de la famille d’un ministre.
Il va falloir trouver rapidement fournisseur et transporteur.
Les clients saoudiens sont charmants mais ils ont un défaut : Ils sont toujours pressés d’obtenir ce qu’ils veulent.
En plus ils adorent la cardamome. Et j’ai horreur de ça.
Je dis à mon démarcheur que le prix n’est pas un critère.
Je lui demande d’en retenir trois :
Le dessin choisi par le client, la qualité du produit, la réputation du fournisseur.
Le téléphone sonne.
J’interromps la discussion d’un simple « c’est OK ? ». Un hochement de tête et ils quitte mon bureau. Mes démarcheurs sont des types formidables. D’une efficacité parfois… surprenante. Mais il est vrai que par rapport à l’Irak il y a une contrainte qui a généralement disparu : Le prix.
Je décroche :
« Commissaire lieutenant Alain Desclaux à l’appareil.
- Bonjour commissaire.
- Bonjour monsieur. Est-ce que je peux passer vous voir demain en début d’après-midi ?
- Aucun problème.
- je ne sais pas où sont vos bureaux ».
Avant que je ne commence à expliquer il poursuit :
« Quatorze heures au consulat vous serait possible ?
- Entendu.
- A demain Monsieur
- A demain commissaire. »
Je reprends mes occupations professionnelles.
Totoche est à la villa.
C’est la BC format Maigret qui me tient compagnie.
Jeudi 6 septembre1990
14.00
J’arrive devant la résidence.
Deux P4 sont là avec leur chauffeur.
Je n’ai pas besoin de sonner, le gardien m’attend.
J’entre et je me trouve avec le Consul et le commissaire… en civil.
« Monsieur le consul , lieutenant. »
Nous passons dans une pièce plus petite où se trouvent une table et quelques chaises.
Ouf, pas de jardin ! Il doit faire 35 ou 36 degré à l’ombre.
Le consul s’asseoit. Il nous invite à faire de même.
« Mon cher William le lieutenant va vous exposer la situation »
Il se tourne vers Desclaux qui sort un carnet de la poche de sa chemise.
- Voilà, j’ai là une première liste d’achats à effectuer.
J’aimerais pouvoir repartir ce soir pour Yanbu avec certains d’entre-eux plus particulièrement.
Ils seront envoyés demain par Transall au GSL à CRK et à Miramar.»
Je le regarde et il finit par réaliser que je ne comprends rien à ce qu’il me raconte.
Il démarre une explication. Je le coupe.
- Nous allons essayer de gagner du temps. De quoi avez-vous besoin ? »
Et là je suis abasourdi par la liste qu’il me présente.
Cela va des ordinateurs portables à des caméras vidéo en passant, oui, par les fameuses machines à écrire.
Ajoutez-y des chevalets de conférence, du papier hygiénique, du matériel et du mobilier de bureau, de la moquette (sic), etc…
Bref un bric-à-brac incroyable.
Je suis sidéré
- Je ne crois pas que nous puissions acheter tout cela cet après-midi.
Quelles sont les priorités ?
- Les ordinateurs, les caméras vidéo et les machines à écrire et si possible les chevalets avec des blocs et des feutres de diverses couleurs.
- Les ordinateurs portables : De quel type ?
- Robustes et dernier modèles
- Les caméras :
- Là aussi les plus performantes possible. Avec un zoom maximum et la meilleure capacité en faible lumière.
Elles sont destinées à filmer lors de reconnaissance en hélicoptère.
- Je peux vous emmener chez les meilleurs fournisseurs de Djeddah pour les deux.
Il vous en faut combien ?
Et là j’ai un choc
- six caméras et dix portables. Il me faudrait aussi une quinzaine de chevalets et un lot de feutres. Disons vingt par chevalet dans un premier temps
- Et vous voudriez cela pour ce soir ?
- Si possible oui. Les machines à écrire seraient aussi les bienvenues.
- Là c’est plus compliqué. D’abord, si on en trouve elles seront en clavier qwerty.
Il n’a pas l’air de comprendre.
- L’Arabie est un pays anglophone. Sur les ordinateurs vous pourrez choisir la langue mais les claviers seront en QWERTY.
Il faudra marquer les touches en AZERTY
Pour les machines à écrire c’est impossible. Je vais voir ce que je peux faire mais je ne vous garantis rien.
Pardonnez-moi, mais pourquoi n’avez-vous pas amené tout ce matériel de France ?
- Les bateaux sont en mer depuis pas mal de temps et en fait ils arrivent du golfe sans escale via Bab el Mandeb.
Les moyens aériens sont mobilisés à d’autre tâches et d’après les données que l’on m’a fourni, il est possible de s’approvisionner dans le pays.
Je suis donc venu ici avec une importante somme d’argent liquide pour régler les achats. »..
J’aimerais bien rencontrer ‘’on’’ pour lui demander où il a pris ses renseignements.
Dire que je trouve cela fantaisiste comme manière de procéder est peu dire.
Est-ce qu’il sait ce que veut dire Bab el Mandeb en arabe ? J’en doute.
Plus tard, quand je saurai ce qu’il s’est passé pendant cette période à Yanbu, je comprendrai. Mais dans l’instant j’avoue que je suis plutôt inquiet pour l’organisation de l’armée française.
« L’argent est sécurisé dans le coffre du consulat.
Je vais prendre le montant nécessaire pour régler les achats. »
Le consul semble soudain réaliser quelque chose.
« Les fonds sont en francs, il va falloir les changer en rials.
Et là, c’est plus fort que moi: J’éclate de rire.
10.00
Je suis à mon bureau en discussion avec deux employés qui doivent trouver de la moquette.
Pas un coin de moquette : 500m² pour la salle de banquet de la villa de la famille d’un ministre.
Il va falloir trouver rapidement fournisseur et transporteur.
Les clients saoudiens sont charmants mais ils ont un défaut : Ils sont toujours pressés d’obtenir ce qu’ils veulent.
En plus ils adorent la cardamome. Et j’ai horreur de ça.
Je dis à mon démarcheur que le prix n’est pas un critère.
Je lui demande d’en retenir trois :
Le dessin choisi par le client, la qualité du produit, la réputation du fournisseur.
Le téléphone sonne.
J’interromps la discussion d’un simple « c’est OK ? ». Un hochement de tête et ils quitte mon bureau. Mes démarcheurs sont des types formidables. D’une efficacité parfois… surprenante. Mais il est vrai que par rapport à l’Irak il y a une contrainte qui a généralement disparu : Le prix.
Je décroche :
« Commissaire lieutenant Alain Desclaux à l’appareil.
- Bonjour commissaire.
- Bonjour monsieur. Est-ce que je peux passer vous voir demain en début d’après-midi ?
- Aucun problème.
- je ne sais pas où sont vos bureaux ».
Avant que je ne commence à expliquer il poursuit :
« Quatorze heures au consulat vous serait possible ?
- Entendu.
- A demain Monsieur
- A demain commissaire. »
Je reprends mes occupations professionnelles.
Totoche est à la villa.
C’est la BC format Maigret qui me tient compagnie.
Jeudi 6 septembre1990
14.00
J’arrive devant la résidence.
Deux P4 sont là avec leur chauffeur.
Je n’ai pas besoin de sonner, le gardien m’attend.
J’entre et je me trouve avec le Consul et le commissaire… en civil.
« Monsieur le consul , lieutenant. »
Nous passons dans une pièce plus petite où se trouvent une table et quelques chaises.
Ouf, pas de jardin ! Il doit faire 35 ou 36 degré à l’ombre.
Le consul s’asseoit. Il nous invite à faire de même.
« Mon cher William le lieutenant va vous exposer la situation »
Il se tourne vers Desclaux qui sort un carnet de la poche de sa chemise.
- Voilà, j’ai là une première liste d’achats à effectuer.
J’aimerais pouvoir repartir ce soir pour Yanbu avec certains d’entre-eux plus particulièrement.
Ils seront envoyés demain par Transall au GSL à CRK et à Miramar.»
Je le regarde et il finit par réaliser que je ne comprends rien à ce qu’il me raconte.
Il démarre une explication. Je le coupe.
- Nous allons essayer de gagner du temps. De quoi avez-vous besoin ? »
Et là je suis abasourdi par la liste qu’il me présente.
Cela va des ordinateurs portables à des caméras vidéo en passant, oui, par les fameuses machines à écrire.
Ajoutez-y des chevalets de conférence, du papier hygiénique, du matériel et du mobilier de bureau, de la moquette (sic), etc…
Bref un bric-à-brac incroyable.
Je suis sidéré
- Je ne crois pas que nous puissions acheter tout cela cet après-midi.
Quelles sont les priorités ?
- Les ordinateurs, les caméras vidéo et les machines à écrire et si possible les chevalets avec des blocs et des feutres de diverses couleurs.
- Les ordinateurs portables : De quel type ?
- Robustes et dernier modèles
- Les caméras :
- Là aussi les plus performantes possible. Avec un zoom maximum et la meilleure capacité en faible lumière.
Elles sont destinées à filmer lors de reconnaissance en hélicoptère.
- Je peux vous emmener chez les meilleurs fournisseurs de Djeddah pour les deux.
Il vous en faut combien ?
Et là j’ai un choc
- six caméras et dix portables. Il me faudrait aussi une quinzaine de chevalets et un lot de feutres. Disons vingt par chevalet dans un premier temps
- Et vous voudriez cela pour ce soir ?
- Si possible oui. Les machines à écrire seraient aussi les bienvenues.
- Là c’est plus compliqué. D’abord, si on en trouve elles seront en clavier qwerty.
Il n’a pas l’air de comprendre.
- L’Arabie est un pays anglophone. Sur les ordinateurs vous pourrez choisir la langue mais les claviers seront en QWERTY.
Il faudra marquer les touches en AZERTY
Pour les machines à écrire c’est impossible. Je vais voir ce que je peux faire mais je ne vous garantis rien.
Pardonnez-moi, mais pourquoi n’avez-vous pas amené tout ce matériel de France ?
- Les bateaux sont en mer depuis pas mal de temps et en fait ils arrivent du golfe sans escale via Bab el Mandeb.
Les moyens aériens sont mobilisés à d’autre tâches et d’après les données que l’on m’a fourni, il est possible de s’approvisionner dans le pays.
Je suis donc venu ici avec une importante somme d’argent liquide pour régler les achats. »..
J’aimerais bien rencontrer ‘’on’’ pour lui demander où il a pris ses renseignements.
Dire que je trouve cela fantaisiste comme manière de procéder est peu dire.
Est-ce qu’il sait ce que veut dire Bab el Mandeb en arabe ? J’en doute.
Plus tard, quand je saurai ce qu’il s’est passé pendant cette période à Yanbu, je comprendrai. Mais dans l’instant j’avoue que je suis plutôt inquiet pour l’organisation de l’armée française.
« L’argent est sécurisé dans le coffre du consulat.
Je vais prendre le montant nécessaire pour régler les achats. »
Le consul semble soudain réaliser quelque chose.
« Les fonds sont en francs, il va falloir les changer en rials.
Et là, c’est plus fort que moi: J’éclate de rire.
Dernière édition par william1941 le Sam 10 Oct 2020 - 20:05, édité 1 fois
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