Le piège 41 l'Illustration est de Brase d'Anjou

william1941 Sam 7 Jan 2023 - 15:45

A sept heures trente Chapelier arrive à la brigade.
Il a les traits tirés.
La journée du lundi a été longue.
Mardi ne s’annonce pas moins chargé.
Il a passé une partie de la nuit à réfléchir à la réunion qu’il va avoir tout à l’heure avec ses hommes.
Il en est venu à la conclusion qu’il était moins risqué de tout leur dire plutôt que de les laisser dans l’ignorance de la situation.
D’une part leur travail serait moins efficace et d’autre part ils se rendraient vite compte que leur enquête n’était pas logique.
Il s’installe à son bureau et se prépare une pipe L’allume.
Toujours avec autant de soin.
Il revoit les notes qu’il a prises, pour la forme, car il sait exactement ce qu’il va leur dire.
Et comment il va organiser la suite de l’enquête.
Il veut que ses inspecteurs ‘’oublient ‘’ ce qu’ils savent à partir des dossiers.
Ils devront reprendre leurs investigations à partir de la date de la mort de Deprisieux y compris pour Kléber.

Il cueille Lambert et Grindier à leur arrivée à huit heures trente.
Dans son bureau il les avertit de ce qu’il va dire à la réunion.
Lambert approuve en remarquant que cela rendra le travail de Grindier et de lui-même plus facile.
Grindier rajoute que les inspecteurs seront sans doute plus efficaces car leurs initiatives s’appliqueront à la situation réelle.

Pendant cette brève réunion, les six autres membres de la brigade sont arrivés et on rejoint la grande salle.

A neuf heures, Chapelier et les deux inspecteurs principaux sortent du bureau.
« Allons nous asseoir.
Prenez vos blocs. »
Lorsque tout le monde est installé, Chapelier se lève.
« Je vous demande de m’écouter attentivement.
Ne m’interrompez pas.
Prenez-des notes
Les questions, après.
Pas sur ce que nous allons faire mais sur ce que vous ai appris»
Et il leur donne toutes les informations sur la vraie situation d’enquête.
A l’exception des origines de ces informations.

Le piège 41 l'Illustration est de Brase d'Anjou Blocs_10

Les stylo courent sur les blocs-note.
« Des questions?»

Il y a un silence.

« Il faut d’abord digérer tout ça.
La DGSE semble nous prendre pour des idiots de service. -dit Lambert.
- Qu’en dit la Directrice? – demande Grindier
- Elle a été dupée comme nous et elle est totalement en support.
- Est-ce qu’on va continuer à enquêter sur chaque meurtre séparément ?
- C’est ce dont nous allons parler après.
Bien, nous pourrons revenir sur le sujet si vous avez d’autres questions plus tard.
Voyons maintenant quelle est la nouvelle situation de départ pour enquêter.
Premièrement nous allons mener une seule enquête en considérant que les deux meurtres ont une même cause.
Deuxièmement nous allons partir du principe que les deux victimes ont été assassinées en même temps et au même endroit.
Troisièmement nous ne savons rien des victimes.
Nous allons donc faire du porte-à-porte pour essayer de trouver des gens qui les connaissaient. Comme d’habitude.
Et enfin et comme dans les autres cas, je vais gérer l’enquête.
Et comme d’habitude Lambert et Grindier coordonneront vos recherches.
Toute la brigade travaille ensemble.

Et pour commencer vous allez me trouver des gens qui connaissaient les victimes.
Autour de leur domicile bien sûr mais aussi n’importe où ailleurs. Y compris à la DGSE si vous y arrivez.
Utilisez les photos des victimes et les noms séparément. Jamais les deux en même temps
- Pourquoi ? – demande Janfrain
- Devine.
- Parce que nous n’avons pas vu les corps et nous ignorons si les noms et les corps vont vraiment ensemble – lui lance Grindier
- Patron, on va mettre la puce à l’oreille de la DGSE si l’on fait ça – dit Le Guénnec.
- Tu crois ?
Autre chose : Les téléphones sont rechargés.
Partez du principe qu’ils ont sans doute été au mieux vidés, au pire trafiqués pour introduire des fausses données. Ouvrez l'œil sur les incohérences.
Comparaison avec les fadettes.
Lambert, tu les redemandes aux sociétés de téléphone.
Ça nous permettra de voir si celles que nous avons sont propres
Et tu les tannes pour qu’on les ait rapidement.
Voilà pour commencer.
Le point demain à dix-sept heures.
Une dernière chose :
Si quelqu’un d’autre que moi vous demande quoi que ce soit vous répondez que vous ne savez rien et que vous faites juste ce que l’on vous dit de faire. Même si l’on vous charrie sur le registre ‘’alors t’es juste un gentil toutou à son maîmaître’’.
Mais si cela se produit, surtout repérez bien qui vous a abordé et rapportez la chose IMMEDIATEMENT -je dis bien IMMEDAITEMENT. A moi-même, et si je ne suis pas joignable à Lambert ou à Grindier qui aviseront.
J’insiste. C’est très important que je sache tout de suite si l’on cherche à vous tirer le ver du nez.
Et bien sûr, je compte sur vous pour qu’il n’en sorte rien.
Vous êtes tous des grandes filles et des grands garçons.
Organisez-vous et au boulot.
Lambert, Grindier, dans mon bureau pour préparer les perquisitions des domiciles. »