Le piège 18 l'illustrationest de Brase d'Anjou

william1941 Mer 30 Nov 2022 - 3:25

Alors Chapelier leur lance :
« Quelle est la date de la mort de Déprisieux ?
Celle de la mort de Kléber ? »
Huit policiers se jettent sur leur dossier et commencent à le feuilleter.
Chapelier les arrête.
« Vous ne connaissez pas les détails de votre dossier.
Comment voulez-vous savoir ce qu’il manque ?
Comprenons-nous bien :
Nous avons déjà une masse d’informations.
Elles n’ont pas permis ni à la DGSE, ni à Delabre de trouver les coupables.
Donc, pour trouver il nous faut savoir ce qu’il n’y a pas dans le dossier.
Ok ?
Et pour savoir ce qu’il manque, il faut savoir ce qu’il y a.
Il faut le savoir comme si nous l’avions trouvé nous-même.
Je n’ai pas dormi pendant ces deux jours.
Je peux déjà vous dire que dans les dossiers il y a les quatièmes et les heures de la mort. Jamais le jour. Pourquoi ?
Et devant leur air surpris :
Oui, vous savez, le jour : lundi, mardi, mercredi etc
Il n’y a rien dans les compte-rendus d’autopsie sur le contenu de leur estomac. Pourquoi ?
Il n’y a rien sur leurs vêtements. Pourquoi ?
Rien sur leur téléphone. Juste cette phrase: l’examen de l’appareil n’a rien montré de suspect.
Etc… , etc…
Vous l’avez compris, il faut boucher tous les trous.
Et n’oubliez-pas de vous intéresser à leurs loisirs.
Les retraités ça a des loisirs. Que faisait-ils le dimanche avant leur mort ?
Quoi, où, avec qui ? à quelle heure ? etc…
Une semaine.
Dans une semaine vous m’aurez ramené toutes les informations qui manquent et nous pourront établir des hypothèses.
De mon côté, je vais tirer quelques sonnettes pour essayer d'en savoir un peu plus sur leur période active.
Au boulot »
Chacun repart vers son bureau.
En se levant, l’inspectrice Pelettier, la plus jeune de l’équipe demande :
« Patron, qu’est-ce que la date avait à voir avec la mort de la mule ? »
Chapelier le regarde longuement et lui dit : « C’est vous le flic. »
Et il continue vers son bureau.

Il s’installe, sort sa pipe et la prépare soigneusement.
Il l’allume puis regarde la salle de sa brigade

Lambert et Grenier sont en train d’organiser le travail de leur groupe.
Tout en mangeant avec le patron, ils ont préparé les choses.

Le piège 18 l'illustrationest de Brase d'Anjou 1810

Chapelier les regarde quelques minutes tout en fumant.
Puis il prend son téléphone et compose un numéro.
La discussion dure plusieurs minutes.
Il prend des notes tout en parlant.
Il raccroche.
Réfléchit à nouveau pendant un moment.
Le même scénario de reproduit.
Lorsque cette deuxième communication est terminée, il regarde la feuille.
Il la plie en quatre. La met dans sa serviette.

Il regarde la salle des inspecteurs.
Un sourire discret.
C’est parti.
Ses limiers sont en train de s’approprier l’affaire.
Comment le sait-il ?
Ils sont calés dans leur fauteuil semblant rêvasser ou somnoler.
De temps en temps l’un d’entre-eux plonge dans la paperasse du dossier. Feuillette rapidement. Saisit une page.
La consulte attentivement.
Note quelque chose.
Repose la feuille.
Recommence à réfléchir
.
Chapelier sait que ce soir ou demain, ils vont commencer à échanger.
Grenier et Lambert connaissent leur boulot.
Il n’y a plus qu’à attendre.