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Pipa entomologica
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Monsieur De Mesmaeker
Jaufré Cantolys
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Pipa entomologica
Voilà un bien joli - et original - cadre à papillons que m'a offert mon frère pour mon anniversaire. Les virevoltants aglais urticae servent de volutes à une élégante pipe Chacom (intitulée Pipe philosophale) dont les teintes brunes et noires répondent aux élytres d'une admirable lucane de l'espèce Hexartrius Deyrollei.
Un seul regret: la boîte est étanche et scellée (préservation des insectes oblige) - ce qui m'interdit à tout jamais de fumer la pipe. Le plaisir des yeux avant tout!
Un seul regret: la boîte est étanche et scellée (préservation des insectes oblige) - ce qui m'interdit à tout jamais de fumer la pipe. Le plaisir des yeux avant tout!
Re: Pipa entomologica
Très original, ça me te vous nous a un petit air "cabinet de curiosité" qui n'est point désagréable
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"Petit fumeur mais grand collectionneur. Nostalgique inconsolable de l'ancien Balkan Sobrani Smoking Mixture des années 70"
Monsieur De Mesmaeker- La bande des joyeux loufoques
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Date d'inscription : 08/05/2019
Localisation : Touraine
Pipa entomologica
original en effet, un peu surréaliste...il y a du belge la dessus la poésie des papillons s'envolant en volutes le scarabée représentant le pétuneur volontaire…
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araki- Tête connue
- Messages : 1473
Date d'inscription : 06/03/2018
Age : 61
Localisation : Namur et amoureux du travail de Félicien rops
Re: Pipa entomologica
Joli !!!
Espérons seulement que la pipe, lors de sa capture, n'ai pas trop souffert avec l'acétate d'éthyle .....
Espérons seulement que la pipe, lors de sa capture, n'ai pas trop souffert avec l'acétate d'éthyle .....
Invité- Invité
Re: Pipa entomologica
Jaufré Cantolys a écrit:
Voilà quelques temps que mon tabac « Vallée du Mont d’Or » avait un goût amer. Ça ne venait certainement pas du tabac : il est d’habitude excellent. Je me dis : c’est toi qui le fumes mal. Il est vrai que depuis deux mois, je rentrais du turbin assez stressé, et j’avais pris la mauvaise habitude, le soir, du fumer mon petit bol de Semois à la va-vite, comme on fume une cigarette. Le tabac à pipe, ça n’aime pas qu’on le prenne pour du tabac à cigarette. Disons qu’il s’en offense vite. C’est un tabac susceptible. Alors il me le faisait payer à sa façon, avec ce petit goût amer, pour ne pas dire infect.
Du coup, en ce Jeudi de l’Ascension, je lui ai dit : « Aujourd’hui c’est ton jour, je te bichonne. » Je prends mon petit sac-à-dos, et hop ! Me voilà parti à travers la garrigue. Arrivé de l’autre côté du plateau, je m’assois sur une dalle calcaire juste en contrebas, avec vue sur l’étang rose de Lavalduc, juste en face des collines de Saint-Blaise. Je sors ma pipe (ma Pierre Morel Senior, celle à gros foyer), j’ouvre ma blague à tabac (bien remplie de Vallée du Mont d’Or), et je bourre le fourneau consciencieusement. Puis je me cale bien les fesses entre deux touffes de romarin, j’allume, et vas-y que je te fume. Le ciel est bleu. Une légère brise me caresse le visage. Et là, je retrouve le goût de mon bon vieux tabac, avec sa croustillante odeur de paille et de crottin, qui me remplit le nez et enfume mon palais. « Ben voilà ! que je lui dis. T’as fini de bouder ! On est pas bien, tous les trois, là ensemble, la pipe, toi et moi ? »
Juste sous nos pieds, il y avait un petit chêne blanc. Soudain, me voilà arraché à ma méditation par un bourdonnement sourd. Je crois que c’est une grosse mouche, mais en fait non : c’est un gros scarabée vert émeraude. Il fait plusieurs fois le tour du chêne et finalement, il vient se poser sur une petite branche. Je m’approche pour voir. Il est en train d’escalader péniblement une brindille. Sur la brindille juste au dessus, j’aperçois un autre scarabée, de forme similaire mais de couleur plus terne. J’en déduis que c’est une femelle (car en général dans le monde animal, les couleurs vives sont l’apanage du mâle). Alors je comprends le petit manège du mâle : il veut se hisser jusqu’à la femelle pour copuler. Mais avec sa grosse carapace, faire l’équilibriste sur les brindilles n’a rien de facile. La femelle est occupée à contempler l’étang. Tant bien que mal, il arrive à l’approcher par derrière. Le dénouement est proche... Mais alors, coup de théâtre : elle se retourne d’un bloc, sort ses griffes et se met à le repousser vivement ! Surpris, le mâle est obligé de battre en retraite. Elle le poursuit, réussit à le déséquilibrer et le voilà qui tombe deux branches plus bas. Pas découragé, il reprend son ascension. Par un long détour, il parvient à nouveau à l’aborder par derrière. Mais là encore, elle fait volte face et repousse farouchement ses assauts. En un quart d’heure, le mâle fait au moins dix tentatives. Ma pipe s’est éteinte depuis longtemps.
A force d’observer la scène, je réfléchis et finis par élaborer une stratégie. La femelle se méfie : en approchant à petit pas, le mâle n’arrivera jamais à la surprendre. Il faut qu’il reprenne son envol, qu’il décrive de grands cercles autour d’elle, puis qu’il les resserre petit à petit, puis qu’il fonde sur elle en une fois, comme un aigle fond sur sa proie. C’est ça, la bonne stratégie ! Si j’étais un scarabée, c’est exactement ce que je ferais. Mais l’autre est buté. Il recommence inlassablement ses ascensions, l’une après l’autre, pour se faire refouler sauvagement à chaque fois. J’ai envie de lui gueuler : « Envole toi, crénom ! Atterris-lui directement de dessus ! » Mais il ne veut rien entendre. Il faut dire que je ne sais pas bien parler le scarabée. Pour un peu, j’aurais presque envie de prendre sa place et de lui montrer comment faire. J’en ai complètement oublié mon tabac « Vallée du Mont d’Or ».
A la fin, mon pote le scarabée déclare forfait. Il reprend son envol, tournoie un moment dans les airs, et s’en va se poser sur une autre branche. La bataille est perdue. Je m’assoie, je m’apprête à rallumer ma pipe. Mais le meilleur reste à venir ! Mon gaillard n’est pas sur la branche depuis une minute, que vrombit dans le ciel un autre scarabée. Il arrive à grands coups d’ailes, et c’est un mâle : je le reconnais à son vert vif. Il passe au dessus de la femelle sans la voir, aperçoit le premier mâle, et là, sans se poser de question, il lui tombe dessus. Le premier mâle n’a pas le temps de protester : il sent six puissantes pattes s’agripper à ses élytres, et le gros dard velu de son congénère venir lui tâter l’abdomen. En vain agite-t-il ses antennes, tente-t-il de déséquilibrer son fardeau… L‘autre, je vous l’assure, est bien accroché. C’est à mourir de rire. Alors je lui dis : « Tu vois, grand couillon, je te l’avais bien dit ! C’est comme ça qu’il fallait faire. Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute ? »
Je rentrai chez moi fort content de cette aventure.
Mais le soir, mon Vallée du Mont d’Or avait à nouveau un goût amer.
Jaufré Cantolys.
Octave a écrit:Donc bientôt les scarabées seront de couleur arc en ciel?
william1941 a écrit:Jaufray, ça semble clair: ton tabac n'aime pas que tu joues à l' entomologiste voyeur. Il doit avoir eu l'impression que tu te fichais de lui.
Retourne au bord du lac, emmène pipe et tabac, oublie un peu les scarabées. Même dorés.
Explique bien à ton tabac que tu n'es là que pour lui.
Mets ta pipe dans la confidence.
Et tout devrait rentrer dans l'ordre.
Il devrait se laisser séduire ton tabac. Il a l'air de bonne composition
Et mon conseil pour finir:
A l'avenir, ami, ne le bouscule pas.
Manifestement, il n'aime pas ça.
Moi, par contre, tes scarabées m'ont bien fait marrer.
Pierrot Gourmand a écrit:Quelle prose ami Jaufré, cela change des rôles auxquelles tu nous as habitué, et c'est agréable. Sans conviction dans ma comparaison car mes lectures de cet auteur remonte à très longtemps, mais j'avais l'impression d'être dans du Pagnol, à contempler ainsi la vie calme de la Provence.
Merci, et je rejoins William, la prochaine fois, n'emmene pas ton tabac pour finalement t'occuper d'un autre sujet, c'est comme emmener sa femme en sortie pour se rabibocher et finalement passer son temps à parler avec un ami qu'on croise .
@Octave
Jaufré Cantolys a écrit:william1941 a écrit:Jaufray, ça semble clair: ton tabac n'aime pas que tu joues à l' entomologiste voyeur. Il doit avoir eu l'impression que tu te fichais de lui. Retourne au bord du lac, emmène pipe et tabac, oublie un peu les scarabées. Même dorés. Explique bien à ton tabac que tu n'es là que pour lui. Mets ta pipe dans la confidence.
Et tout devrait rentrer dans l'ordre. Il devrait se laisser séduire ton tabac. Il a l'air de bonne composition
Et mon conseil pour finir: A l'avenir, ami, ne le bouscule pas. Manifestement, il n'aime pas ça.
Eh oui, William, c'est exactement la morale qu'il faut tirer de cette histoire! L'anecdote des scarabées, finalement, n'est qu'un divertissement pour la mettre en valeur. Moi aussi ils m'ont bien fait marrer!Ouh là, ça sent le vécu, ça Pierrot!Pierrot Gourmand a écrit:je rejoins William, la prochaine fois, n'emmene pas ton tabac pour finalement t'occuper d'un autre sujet, c'est comme emmener sa femme en sortie pour se rabibocher et finalement passer son temps à parler avec un ami qu'on croise .
Jaufré Cantolys a écrit:Ah, ça y est, je viens enfin de comprendre! (depuis ce matin je cherchais en vain la contrepèterie...)Octave a écrit:Donc bientôt les scarabées seront de couleur arc en ciel?
Octave a écrit:
Octave a écrit:Je précise, ça veut dire je t'ai bien eu (sans le vouloir). Très très sympa ta prose, lue avec beaucoup d'intérêt.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Pipa entomologica
J'ai réuni dans ce fil diverses contributions relatives à la pipe et aux insectes. A compléter avec le temps...
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Pipa entomologica
Pipe, tabac et cigale
Attraper les cigales est un art difficile. Leurs yeux globuleux vous voient arriver de loin et quelque soit l’angle d’approche. Il existe un angle mort cependant : juste par en dessous. Il faut avancer prudemment, le dos baissé (les cigales ont toujours la tête dirigée vers le haut) sans dévier à droite ni à gauche, ne serait-ce que de quelques degrés.
A cet art, j’étais passé maître en mon adolescence. J’en usais pour épater les filles (on épate les filles comme on peut...) Au début, je m’astreignais au silence, craignant par mon bruit de les mettre en alerte (pas les filles, les cigales). Mais je découvris dans un ouvrage de Jean-Henri Fabre que les cigales sont sourdes comme des pots. Cela peut paraître surprenant de la part d’insectes qui passent leur vie à chanter. Plus exactement, les mâles chantent pour épater les femelles (eh oui, on y revient toujours!). A quoi bon, dira-t-on, s’égosiller pour des femelles qui n’entendent goutte ? Imaginez Roxane sourde : Cyrano aurait l’air couillon! Eh bien, les scientifiques ont résolu le mystère : les cigales sont sourdes sur toutes les fréquences, sauf celle qui correspond à la stridulation du mâle. Fabre en a fait l’expérience (qu’il relate en ses Souvenirs). Avec un sien ami qui jouait de l’hélicon, il s’approcha discrètement d’un pin ou stridulait une cigale, en respectant l’angle mort pour ne point être vu. Parvenu à moins d’un mètre, il demanda à son ami de souffler dans l’instrument du plus fort qu’il pût. Celui-ci s’exécuta : tous les passereaux s'envolèrent un kilomètre à la ronde, mais la cigale continua son chant comme si de rien n’était.
La cigale, donc, malgré son œil de lynx, est sourde comme un toupin. Fort de ce fait, je me suis demandé récemment comment la cigale se comportait vis-à-vis de l’odorat. Nous sent-elle arriver, même si elle ne nous voit pas, même si elle ne nous entend pas ? Pour en avoir le coeur net, je partis l’été dernier en expédition avec un ami, comme moi fumeur de pipe. Lui fumait de l’Anglais, moi du Semois. A l’orée de la garrigue, nous avisâmes un pin où grésillait une cigale. Je dis à mon ami de rester en arrière, et je m’approchai comme un indien, pile dans l’angle mort, pipe au bec et bouffardant comme un diable. J’avais pris soin de me placer sous le vent, afin que ma fumée se dirigeât massivement vers l’insecte. Celui-ci continua de cymbaliser à tue-tête, comme si de rien n’était. « Affaire conclue ! m’écriai-je. La cigale est insensible aux odeurs. Allons publier cette découverte dans la revue Nature ! - Attends ! » rétorqua mon compagnon. Il s’approcha à son tour, toujours dans l’angle mort, tirant d’amples bouffées de son Latakia chypriote. Que croyez-vous qu’il arrivât ? Eh bien, la cigale se tût ! Elle se souda à l’écorce pour se rendre invisible. « Gros pataud ! grommelai-je. Tu as dévié de l’angle mort, tu t’es fait repérer. - Que nenni, protesta-t-il. C’est parce qu’elle a senti mon Latakia. » Nous réitérâmes alors l’expérience, en inversant les rôles : je lui passai mon Semois, et il me passa son Anglais. La cigale continua de chanter à l’approche de mon ami, et se tût quand vint mon tour.
La conclusion scientifique de cette expérience coulait de source : de même que la cigale à une ouïe sélective, conçue pour n’entendre que la cymbalisation du mâle à l’exclusion de tout autre son – de même elle possède un odorat sélectif. Elle fuit les Anglais et n’aime que le Semois.
C’est sans doute pour ça qu’on trouve des cigales en Belgique.
Ce n'est certes pas notre ami Ric qui professera le contraire, hein Ric?
Attraper les cigales est un art difficile. Leurs yeux globuleux vous voient arriver de loin et quelque soit l’angle d’approche. Il existe un angle mort cependant : juste par en dessous. Il faut avancer prudemment, le dos baissé (les cigales ont toujours la tête dirigée vers le haut) sans dévier à droite ni à gauche, ne serait-ce que de quelques degrés.
A cet art, j’étais passé maître en mon adolescence. J’en usais pour épater les filles (on épate les filles comme on peut...) Au début, je m’astreignais au silence, craignant par mon bruit de les mettre en alerte (pas les filles, les cigales). Mais je découvris dans un ouvrage de Jean-Henri Fabre que les cigales sont sourdes comme des pots. Cela peut paraître surprenant de la part d’insectes qui passent leur vie à chanter. Plus exactement, les mâles chantent pour épater les femelles (eh oui, on y revient toujours!). A quoi bon, dira-t-on, s’égosiller pour des femelles qui n’entendent goutte ? Imaginez Roxane sourde : Cyrano aurait l’air couillon! Eh bien, les scientifiques ont résolu le mystère : les cigales sont sourdes sur toutes les fréquences, sauf celle qui correspond à la stridulation du mâle. Fabre en a fait l’expérience (qu’il relate en ses Souvenirs). Avec un sien ami qui jouait de l’hélicon, il s’approcha discrètement d’un pin ou stridulait une cigale, en respectant l’angle mort pour ne point être vu. Parvenu à moins d’un mètre, il demanda à son ami de souffler dans l’instrument du plus fort qu’il pût. Celui-ci s’exécuta : tous les passereaux s'envolèrent un kilomètre à la ronde, mais la cigale continua son chant comme si de rien n’était.
La cigale, donc, malgré son œil de lynx, est sourde comme un toupin. Fort de ce fait, je me suis demandé récemment comment la cigale se comportait vis-à-vis de l’odorat. Nous sent-elle arriver, même si elle ne nous voit pas, même si elle ne nous entend pas ? Pour en avoir le coeur net, je partis l’été dernier en expédition avec un ami, comme moi fumeur de pipe. Lui fumait de l’Anglais, moi du Semois. A l’orée de la garrigue, nous avisâmes un pin où grésillait une cigale. Je dis à mon ami de rester en arrière, et je m’approchai comme un indien, pile dans l’angle mort, pipe au bec et bouffardant comme un diable. J’avais pris soin de me placer sous le vent, afin que ma fumée se dirigeât massivement vers l’insecte. Celui-ci continua de cymbaliser à tue-tête, comme si de rien n’était. « Affaire conclue ! m’écriai-je. La cigale est insensible aux odeurs. Allons publier cette découverte dans la revue Nature ! - Attends ! » rétorqua mon compagnon. Il s’approcha à son tour, toujours dans l’angle mort, tirant d’amples bouffées de son Latakia chypriote. Que croyez-vous qu’il arrivât ? Eh bien, la cigale se tût ! Elle se souda à l’écorce pour se rendre invisible. « Gros pataud ! grommelai-je. Tu as dévié de l’angle mort, tu t’es fait repérer. - Que nenni, protesta-t-il. C’est parce qu’elle a senti mon Latakia. » Nous réitérâmes alors l’expérience, en inversant les rôles : je lui passai mon Semois, et il me passa son Anglais. La cigale continua de chanter à l’approche de mon ami, et se tût quand vint mon tour.
La conclusion scientifique de cette expérience coulait de source : de même que la cigale à une ouïe sélective, conçue pour n’entendre que la cymbalisation du mâle à l’exclusion de tout autre son – de même elle possède un odorat sélectif. Elle fuit les Anglais et n’aime que le Semois.
C’est sans doute pour ça qu’on trouve des cigales en Belgique.
Ce n'est certes pas notre ami Ric qui professera le contraire, hein Ric?
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Pipa entomologica
( Enfin une approche scientifique de l'odorat des cigales ! )
Daymonts- Tête connue
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Re: Pipa entomologica
Et pi t'être l'odeur feu de bois du Latakia
Les cigales doivent se dire :"P...n ça crame dans le coin! "
OK
Les cigales doivent se dire :"P...n ça crame dans le coin! "
OK
Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Re: Pipa entomologica
Jaufré a écrit:C’est sans doute pour ça qu’on trouve des cigales en Belgique.
Ce n'est certes pas notre ami Ric qui professera le contraire, hein Ric?
Certes, ami Jaufré mais les cigales sont en Gaume et nul
part ailleurs !
Et plus précisément à Torgny, qui bénéficie d'un
micro-climat...
on y trouve des plantes de type méditerranéen,
on y cultive la vigne et les étés très chauds on
peut y entendre des cigales !
La Semois prend sa source à Arlon, passe par Étalle,
Tintigny, Chiny et Florenville avant d'aller en Ardenne
puis en France. C'est dans la partie ardennaise de
la Semois qu'on cultive le tabac.
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Ric le Gaumais- Tête connue
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Re: Pipa entomologica
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Re: Pipa entomologica
Mon bon Ric, avec un petit montage photoshop tu vas nous arranger ça
Invité- Invité
Re: Pipa entomologica
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Ric le Gaumais- Tête connue
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Re: Pipa entomologica
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PetuneurBreton
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Re: Pipa entomologica
PIPE, TABAC ET LUCIOLES
On l’appelait le père La Pipe - parce qu’il l’avait toujours au bec. On l’appelait aussi le Père Coccinelle - parce qu’il en avait plein son jardin. Il les élevait pour les offrir à des paysans bio (qui s’en servaient pour lutter contre les pucerons). C’était un grand entomologiste. Ses vivariums fourmillaient de scarabées et de carabes de toutes les couleurs – notamment ce fameux Calosome Sycophante aux nuances d’arc-en-ciel, qui faisait mon admiration étant gamin. Mais sa grande spécialité, c’étaient les lucioles. Il découchait souvent la nuit – non pour aller voir sa maîtresse (en dépit des soupçons de sa femme) – mais pour observer lesdits insectes. Un jour qu’il fumait sa pipe, il nous raconta l’histoire suivante :
« Les enfants, avez-vous déjà vu des lucioles ?
- Tu veux dire des vers luisants ? répondions-nous.
- Ou, c’est ça, des vers luisant.
- Bien sûr qu’on en a vus ! C’est comme des vers, qui brillent quand il fait nuit. On dirait des étoiles qui seraient tombées par terre.
- Ce ne sont pas des vers, mais des coléoptères. Savez-vous pourquoi ils brillent dans la nuit ?
- Non, dis-le nous !
- Les mâles clignotent pour signaler leur présence aux femelles. Quand la femelle est séduite, elle se met à clignoter à son tour, ce qui permet au mâle de la localiser et de s’approcher d’elle.
- Comme un poème d’amour en langage morse, en quelque sorte ?
- Exactement. Les mâles ont cependant un petit problème : leur signal lumineux est moins puissant que celui des femelles.
- Ah !
- Parfois, ils ont beau clignoter, leur lumière passe inaperçue aux yeux de ces belles.
- Quel dommage ! Et alors ?
- Alors, certaines espèces ont trouvé la parade : les mâles synchronisent leurs signaux de manière à clignoter tous ensemble. Ça les rend plus visibles.
- Et après ?
- Après, c’est chacun pour soi. L’union fait la force, mais ça ne dure qu’un temps. Mais laissez moi vous conter une histoire qui m’est arrivée un jour – ou plus exactement une nuit. »
Le Père Coccinelle prenait le temps de bien bourrer sa pipe, puis d’en tirer plusieurs bouffées. Nous étions tout ouïe. Alors il reprenait :
« Une nuit que je promenais dans les champs, j’avisai sur un arbre le clignotement caractéristique d’une luciole. Puis d’une autre. Puis d’encore une autre. Il y en avait une dizaine en tout sur cet arbre, chacune clignotant à son rythme. Je m’assis sur une pierre pour les observer. J’allumai ma pipe et me mis à tirer quelques bouffées, lentement, en prenant soin de bien aspirer, puis exhaler la fumée, sans me presser. C’était du Old Dublin, mon tabac préféré. Au bout d’un moment, les lucioles commencèrent à se synchroniser. Je continuai à tirer sur ma pipe. D’autres lucioles apparurent sur les branches : dix, vingt, trente… J’aspirais, j’expirais. Quarante, cinquante… A la fin, c’étaient bien cent lucioles qui clignotaient toutes ensemble sur la masse sombre de l’arbre. Un vrai sapin de Noël ! Le spectacle était magnifique. Je m’en souviendrai toute ma vie.
- J’imagine ! nous écriions-nous.
- Mais attendez, le meilleur est pour la fin ! Sans m’en rendre compte, je m’étais mis à tirer plus rapidement sur ma pipe. Le battement des lucioles s’accéléra. Puis, m’avisant qu’elle chauffait, je me mis à ralentir. Les lucioles ralentirent. Alors je compris : c’était sur la lueur de mon fourneau qu’elles s’étaient synchronisées ! Avant que j’arrive, chacune clignotait pour son compte. J’avais allumé ma bouffarde : elles s’étaient alignées sur moi ! Elles m’avaient pris pour le mâle dominant. La respiration de ma pipe dans la nuit leur servait de métronome !
- Ça alors ! Et alors, qu’est-ce que tu as fait ensuite ?
- Je me suis retourné. Et là, dans le champ, derrière moi, j’ai vu quantité de femelles (que je reconnus à leur lumière verte et puissante) qui se mettaient à répondre.
- Magnifique !
- Alors j’ai senti que j’étais de trop. En parfait gentleman – quoique les faveurs de ces dames me revinssent de droit - j’ai laissé la place à ces messieurs. »
Et il ajoutait avec une pointe de regret :
« La Mère Coccinelle m’attendait à la maison. Vous savez comme elle est jalouse. »
C'était généralement à ce moment-là de l'histoire que sa pipe s’éteignait.
On l’appelait le père La Pipe - parce qu’il l’avait toujours au bec. On l’appelait aussi le Père Coccinelle - parce qu’il en avait plein son jardin. Il les élevait pour les offrir à des paysans bio (qui s’en servaient pour lutter contre les pucerons). C’était un grand entomologiste. Ses vivariums fourmillaient de scarabées et de carabes de toutes les couleurs – notamment ce fameux Calosome Sycophante aux nuances d’arc-en-ciel, qui faisait mon admiration étant gamin. Mais sa grande spécialité, c’étaient les lucioles. Il découchait souvent la nuit – non pour aller voir sa maîtresse (en dépit des soupçons de sa femme) – mais pour observer lesdits insectes. Un jour qu’il fumait sa pipe, il nous raconta l’histoire suivante :
« Les enfants, avez-vous déjà vu des lucioles ?
- Tu veux dire des vers luisants ? répondions-nous.
- Ou, c’est ça, des vers luisant.
- Bien sûr qu’on en a vus ! C’est comme des vers, qui brillent quand il fait nuit. On dirait des étoiles qui seraient tombées par terre.
- Ce ne sont pas des vers, mais des coléoptères. Savez-vous pourquoi ils brillent dans la nuit ?
- Non, dis-le nous !
- Les mâles clignotent pour signaler leur présence aux femelles. Quand la femelle est séduite, elle se met à clignoter à son tour, ce qui permet au mâle de la localiser et de s’approcher d’elle.
- Comme un poème d’amour en langage morse, en quelque sorte ?
- Exactement. Les mâles ont cependant un petit problème : leur signal lumineux est moins puissant que celui des femelles.
- Ah !
- Parfois, ils ont beau clignoter, leur lumière passe inaperçue aux yeux de ces belles.
- Quel dommage ! Et alors ?
- Alors, certaines espèces ont trouvé la parade : les mâles synchronisent leurs signaux de manière à clignoter tous ensemble. Ça les rend plus visibles.
- Et après ?
- Après, c’est chacun pour soi. L’union fait la force, mais ça ne dure qu’un temps. Mais laissez moi vous conter une histoire qui m’est arrivée un jour – ou plus exactement une nuit. »
Le Père Coccinelle prenait le temps de bien bourrer sa pipe, puis d’en tirer plusieurs bouffées. Nous étions tout ouïe. Alors il reprenait :
« Une nuit que je promenais dans les champs, j’avisai sur un arbre le clignotement caractéristique d’une luciole. Puis d’une autre. Puis d’encore une autre. Il y en avait une dizaine en tout sur cet arbre, chacune clignotant à son rythme. Je m’assis sur une pierre pour les observer. J’allumai ma pipe et me mis à tirer quelques bouffées, lentement, en prenant soin de bien aspirer, puis exhaler la fumée, sans me presser. C’était du Old Dublin, mon tabac préféré. Au bout d’un moment, les lucioles commencèrent à se synchroniser. Je continuai à tirer sur ma pipe. D’autres lucioles apparurent sur les branches : dix, vingt, trente… J’aspirais, j’expirais. Quarante, cinquante… A la fin, c’étaient bien cent lucioles qui clignotaient toutes ensemble sur la masse sombre de l’arbre. Un vrai sapin de Noël ! Le spectacle était magnifique. Je m’en souviendrai toute ma vie.
- J’imagine ! nous écriions-nous.
- Mais attendez, le meilleur est pour la fin ! Sans m’en rendre compte, je m’étais mis à tirer plus rapidement sur ma pipe. Le battement des lucioles s’accéléra. Puis, m’avisant qu’elle chauffait, je me mis à ralentir. Les lucioles ralentirent. Alors je compris : c’était sur la lueur de mon fourneau qu’elles s’étaient synchronisées ! Avant que j’arrive, chacune clignotait pour son compte. J’avais allumé ma bouffarde : elles s’étaient alignées sur moi ! Elles m’avaient pris pour le mâle dominant. La respiration de ma pipe dans la nuit leur servait de métronome !
- Ça alors ! Et alors, qu’est-ce que tu as fait ensuite ?
- Je me suis retourné. Et là, dans le champ, derrière moi, j’ai vu quantité de femelles (que je reconnus à leur lumière verte et puissante) qui se mettaient à répondre.
- Magnifique !
- Alors j’ai senti que j’étais de trop. En parfait gentleman – quoique les faveurs de ces dames me revinssent de droit - j’ai laissé la place à ces messieurs. »
Et il ajoutait avec une pointe de regret :
« La Mère Coccinelle m’attendait à la maison. Vous savez comme elle est jalouse. »
C'était généralement à ce moment-là de l'histoire que sa pipe s’éteignait.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Pipa entomologica
Jaufré je decouvre ton post et je lis avec grand plaisir chacune de tes petites histoires.
c'est frais, champêtre et magnifiquement bien écrit.merci !
c'est frais, champêtre et magnifiquement bien écrit.merci !
Matthieu1980- Nouvelle tête
- Messages : 108
Date d'inscription : 09/06/2020
Re: Pipa entomologica
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Ric le Gaumais- Tête connue
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Age : 72
Localisation : La Gaume (Lorraine belge)
Re: Pipa entomologica
Ah les lucioles
Ça fait des lustres que je ne voit pas
Ça fait des lustres que je ne voit pas
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Cdt
Natale
www.la-radica.com
Re: Pipa entomologica
Hormis le plaisir toujours renouvelé à lire Jaufré, sa prose m'a fait poser quelques questions, et poussé à rechercher grâce à ce merveilleux outil - si bien utilisé - , qu'est internet.
Tout d'abord, on parle de lucioles, mais n'est-ce pas un peu fourre tout comme terme, pour le lampyre, donc le "ver luisant", que, personnellement je n'ai pas vu depuis des années, dans mon gourbi situé à un "nœud routier urbain", où seule la lune se dégage de la lumière des vapeurs de sodium, bien orangées, même trop, mais on s'y habitue à force de rideaux et volets; Au passage, je me revois, plus jeune, convoyeur de voiliers, sous les tropiques, quand une nuée d’exocets martelaient le pont (Tandis que le chat du bord les trucidait allègrement) par un aimable alizé, sous un des plus beaux spectacles qu'il m'ait été donné de voir, cette voute étoilée qui en étonnerait plus d'un s'imaginant l'avoir bien vue... Non, il n'y a qu'en mer qu'on peut l'apprécier, quand on est à plusieurs centaines de kilomètres de la terre.
Au passage, un autre spectacle qui ne peut se décrire, est la phospho/fluorescence de la mer dans les lames, et surtout dans le sillage du bateau; On essaye d'imaginer la faune qui crée cela, ça dépasse l'entendement, mais on se tait, on écoute le vent, le bruissement de l'eau, c'est magnifique... Jusqu'à un collègue décide d'allumer la radio, pour "prendre RFI*, avoir la météo, et des nouvelles du pays, et là (je revois un instant précis, nous étions 3, en pleine nuit étoilée torse nu sous une température de rêve, pipe au bec), BADABOUM ! ! ! les nouvelles de France: "Vu les conditions verglaçantes et les embouteillages sur le périphérique parisien, la plus grande prudence est demandée"... Éclat de rire : "Ma pauvre louloute, si tu savais ce qu'on s'en tape! Tiens, tu me mettras une lichette de rhum dans mon thé, William".
C'était il y a plus de 30 ans, nous venions de quitter le Cap-Vert direction St-Barth, sur un beau ketch de 14m.
Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher. Ça, et un feu de bois, mes deux spectacles naturels dont je ne me lasserais jamais, même si je suis à la veille de remettre les pieds sur le pont d'un voilier.
Mais revenons à nos bestioles terrestres: Les vers luisants semblent disparaitre, mais les hannetons? Ce vieux compagnon de pensionnat que nous gardions dans des boîtes d'allumettes pour les faire bourdonner en classe (et dont je chassais furieusement les larves quand je me suis mis à jardiner), il y a combien de temps que vous n'en avez pas vu un? Perso, c'est si vieux que je ne me souviens plus...
Etais-je plus attentif, ou, y a t'il disparition de ces insectes?
Même les dernières fois où je suis "monté" la nuit dans des zones à pollution lumineuse très restreinte, par exemple, fin août, pour admirer la pluie des perséides, je ne me souviens pas avoir vu la moindre petite loupiote verte dans les orties qu'elles affectionnent pourtant.
Bon, les recherches m'ont appris cela, je vous laisse avec:
"La lumière froide émise par le ver luisant résulte d’un effet de bioluminescence : ce processus est le résultat de l’oxydation des molécules de luciférine dans les cellules, qui se fait sous le contrôle d'une enzyme, la luciférase. Le processus biochimique de confrontation des deux, luciférine et luciférase, produit une lumière froide plutôt dans les tons verts, ne dégageant aucune chaleur.".
C'est là: https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1427-ver-luisant-drole-luciole.html
Outre le fait que sous les tropiques, elles volent (c'est magnifique), je découvre cela:
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
* RFI= Radio France International
Tout d'abord, on parle de lucioles, mais n'est-ce pas un peu fourre tout comme terme, pour le lampyre, donc le "ver luisant", que, personnellement je n'ai pas vu depuis des années, dans mon gourbi situé à un "nœud routier urbain", où seule la lune se dégage de la lumière des vapeurs de sodium, bien orangées, même trop, mais on s'y habitue à force de rideaux et volets; Au passage, je me revois, plus jeune, convoyeur de voiliers, sous les tropiques, quand une nuée d’exocets martelaient le pont (Tandis que le chat du bord les trucidait allègrement) par un aimable alizé, sous un des plus beaux spectacles qu'il m'ait été donné de voir, cette voute étoilée qui en étonnerait plus d'un s'imaginant l'avoir bien vue... Non, il n'y a qu'en mer qu'on peut l'apprécier, quand on est à plusieurs centaines de kilomètres de la terre.
Au passage, un autre spectacle qui ne peut se décrire, est la phospho/fluorescence de la mer dans les lames, et surtout dans le sillage du bateau; On essaye d'imaginer la faune qui crée cela, ça dépasse l'entendement, mais on se tait, on écoute le vent, le bruissement de l'eau, c'est magnifique... Jusqu'à un collègue décide d'allumer la radio, pour "prendre RFI*, avoir la météo, et des nouvelles du pays, et là (je revois un instant précis, nous étions 3, en pleine nuit étoilée torse nu sous une température de rêve, pipe au bec), BADABOUM ! ! ! les nouvelles de France: "Vu les conditions verglaçantes et les embouteillages sur le périphérique parisien, la plus grande prudence est demandée"... Éclat de rire : "Ma pauvre louloute, si tu savais ce qu'on s'en tape! Tiens, tu me mettras une lichette de rhum dans mon thé, William".
C'était il y a plus de 30 ans, nous venions de quitter le Cap-Vert direction St-Barth, sur un beau ketch de 14m.
Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher. Ça, et un feu de bois, mes deux spectacles naturels dont je ne me lasserais jamais, même si je suis à la veille de remettre les pieds sur le pont d'un voilier.
Mais revenons à nos bestioles terrestres: Les vers luisants semblent disparaitre, mais les hannetons? Ce vieux compagnon de pensionnat que nous gardions dans des boîtes d'allumettes pour les faire bourdonner en classe (et dont je chassais furieusement les larves quand je me suis mis à jardiner), il y a combien de temps que vous n'en avez pas vu un? Perso, c'est si vieux que je ne me souviens plus...
Etais-je plus attentif, ou, y a t'il disparition de ces insectes?
Même les dernières fois où je suis "monté" la nuit dans des zones à pollution lumineuse très restreinte, par exemple, fin août, pour admirer la pluie des perséides, je ne me souviens pas avoir vu la moindre petite loupiote verte dans les orties qu'elles affectionnent pourtant.
Bon, les recherches m'ont appris cela, je vous laisse avec:
"La lumière froide émise par le ver luisant résulte d’un effet de bioluminescence : ce processus est le résultat de l’oxydation des molécules de luciférine dans les cellules, qui se fait sous le contrôle d'une enzyme, la luciférase. Le processus biochimique de confrontation des deux, luciférine et luciférase, produit une lumière froide plutôt dans les tons verts, ne dégageant aucune chaleur.".
C'est là: https://jardinage.lemonde.fr/dossier-1427-ver-luisant-drole-luciole.html
Outre le fait que sous les tropiques, elles volent (c'est magnifique), je découvre cela:
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
* RFI= Radio France International
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Mourir est un manque de savoir vivre...
L'auvergnat- Villageois
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Localisation : Puy de Dôme et Haut Cantal
Re: Pipa entomologica
ce n'est pas qu'une idée, beaucoup d'insectes et d'animaux se font de plus en plus rares, à cause de l'envahissement de l'être humain et de toutes les saloperies qu'il inflige à la terre, aux autres espèces animales, et même à sa propre espèce.
même nous, simples fumeurs, qui affectionnons nos tabacs qui pourtant :
utilisent une quantité énorme d'eau, des engrais, des pesticides, de bois pour le faire sécher, bien souvent des esclaves ou des hommes et femmes sous-payés, vivant dans des conditions inhumaines, et même des enfants dans les cultures, torse nu dans la nicotine... puis tout ça est acheminé par avion ou bateau de syrie, afrique, brezil etc, dans le pays 'blender' pour ensuite encore voyager par camion, avion, bateau dans tous les pays du monde......
Je vous laisse imaginer l'impact, et ce, uniquement pour du tabac, et je ne fais que résumer et j'en oublie sûrement.
Donc oui, pour revenir au sujet, toutes les espèces se meurent à cause de nous...
certains vont jusqu'à dire qu'on est en train de vivre la 6eme extinction de masse. et c'est nous même qui l'avons occasionnée. Je suis de leur avis.
même nous, simples fumeurs, qui affectionnons nos tabacs qui pourtant :
utilisent une quantité énorme d'eau, des engrais, des pesticides, de bois pour le faire sécher, bien souvent des esclaves ou des hommes et femmes sous-payés, vivant dans des conditions inhumaines, et même des enfants dans les cultures, torse nu dans la nicotine... puis tout ça est acheminé par avion ou bateau de syrie, afrique, brezil etc, dans le pays 'blender' pour ensuite encore voyager par camion, avion, bateau dans tous les pays du monde......
Je vous laisse imaginer l'impact, et ce, uniquement pour du tabac, et je ne fais que résumer et j'en oublie sûrement.
Donc oui, pour revenir au sujet, toutes les espèces se meurent à cause de nous...
certains vont jusqu'à dire qu'on est en train de vivre la 6eme extinction de masse. et c'est nous même qui l'avons occasionnée. Je suis de leur avis.
Matthieu1980- Nouvelle tête
- Messages : 108
Date d'inscription : 09/06/2020
Re: Pipa entomologica
Matthieu1980 a écrit:même nous, simples fumeurs, qui affectionnons nos tabacs qui pourtant :
utilisent une quantité énorme d'eau, des engrais, des pesticides, de bois pour le faire sécher, bien souvent des esclaves ou des hommes et femmes sous-payés, vivant dans des conditions inhumaines, et même des enfants dans les cultures, torse nu dans la nicotine... puis tout ça est acheminé par avion ou bateau de syrie, afrique, brezil etc, dans le pays 'blender' pour ensuite encore voyager par camion, avion, bateau dans tous les pays du monde......Je vous laisse imaginer l'impact, et ce, uniquement pour du tabac, et je ne fais que résumer et j'en oublie sûrement.
Je n'avais jamais pensé à ça... Pourtant je suis extrêmement sensible aux problématiques environnementales: je me suis mis à la permaculture, et je travaille en ce moment à réduire ma consommation de viande. Mon objectif à terme est de devenir végétarien, car je sais que la production de viande consomme 7 fois plus de terre (donc d'engrais, de pesticides, d'énergies fossiles, etc) que la production végétale. Vu que le tabac est un végétal, je pensais que fumer restait cohérent avec mon éthique. Apparemment je me suis trompé sur toute la ligne... Je vais donc songer à m'arrêter de fumer.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Pipa entomologica
Une vidéo intéressante
https://www.youtube.com/watch?v=jIA4NA2jadQ
https://www.youtube.com/watch?v=jIA4NA2jadQ
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Cdt
Natale
www.la-radica.com
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