Le sage et ses pipes (poème)

LE SAGE ET SES PIPES


Lorsque je lis Pindare,
Je fume le cigare.
Mais quand je lis Chrysippe,
Je préfère la pipe.

Pour lire La Bruyère,
J’ai ma pipe en bruyère,
Pour méditer sur Hume,
J’ai ma pipe en écume.

Pour lire Allighieri
J’ai ma Savinelli.
Mais si je lis Churchill,
Je choisis ma Dunhill.

Pour lire Virginia
Wolf… j’ai du Virginia.
Pour lire Rabelais,
Je brûle du Burley

Pour composer une Ode,
Je me rends à Saint-Claude.
Pour un simple quatrain,
Je reste à Cogolin.

Lorsque la rime est bonne *
J’allume ma Chacom.
Mais quand elle est ratée,
J’allume ma Jeantet.

De bringue à Pernambouc,
J’arbore ma chibouque.
De retour à Chimay,
J’allume un calumet.

Pour embrasser Naïs,
J’ai ma pipe en maïs.
Pour embrasser Hélène
J’ai celle en porcelaine.

Si la fille est gaillarde,
J’exhibe ma bouffarde.
Mais si elle est bégueule,
Je sors mon brûle-gueule.

Aucune circonstance
N’altère ma constance
Dès lors qu’entre mes lippes
J’emploie la bonne pipe.

Jaufré Cantolys



* : « Lorsque la rime est bonne » : ici ce n’est évidemment pas le cas (c'est parce que ma pipe s'était éteinte)

Merci, sympa ce poème pipesque !

:ee1:C'est fort plaisant avec ma Charatan's... Ok

bravo Jaufré

Si quelqu'un a une idée de musique pour le mettre en chanson? J'avais pensé à l'air de Fernande, mais le rythme ne colle pas...

Jaufré Cantolys a écrit:LE SAGE ET SES PIPES


Lorsque je lis Pindare,
Je fume le cigare.
Mais quand je lis Chrysippe,
Je préfère la pipe.

Pour lire La Bruyère,
J’ai ma pipe en bruyère,
Pour méditer sur Hume,
J’ai ma pipe en écume.

Pour lire Allighieri
J’ai ma Savinelli.
Mais si je lis Churchill,
Je choisis ma Dunhill.

Pour lire Virginia
Wolf… j’ai du Virginia.
Pour lire Rabelais,
Je brûle du Burley

Pour composer une Ode,
Je me rends à Saint-Claude.
Pour un simple quatrain,
Je reste à Cogolin.

Lorsque la rime est bonne *
J’allume ma Chacom.
Mais quand elle est ratée,
J’allume ma Jeantet.

De bringue à Pernambouc,
J’arbore ma chibouque.
De retour à Chimay,
J’allume un calumet.

Pour embrasser Naïs,
J’ai ma pipe en maïs.
Pour embrasser Hélène
J’ai celle en porcelaine.

Si la fille est gaillarde,
J’exhibe ma bouffarde.
Mais si elle est bégueule,
Je sors mon brûle-gueule.

Aucune circonstance
N’altère ma constance
Dès lors qu’entre mes lippes
J’emploie la bonne pipe.

Jaufré Cantolys



* : « Lorsque la rime est bonne » : ici ce n’est évidemment pas le cas (c'est parce que ma pipe s'était éteinte)

Celui-là je viens de le trouver
Excellent!
Peut-être une petite idée pour l'accompagnement
La valse à Pierrot

JAUFRÉ


J'avais loupé ce poème que je trouve génial ! ! !

Coté musique, je dis p'têt une co...rie mais
pourquoi pas l'air de "Cécilia" de Jo Dassin ?

Jaufré Cantolys a écrit:LE SAGE ET SES PIPES


Lorsque je lis Pindare,
Je fume le cigare.
Mais quand je lis Chrysippe,
Je préfère la pipe.

Pour lire La Bruyère,
J’ai ma pipe en bruyère,
Pour méditer sur Hume,
J’ai ma pipe en écume.

Pour lire Allighieri
J’ai ma Savinelli.
Mais si je lis Churchill,
Je choisis ma Dunhill.

Pour lire Virginia
Wolf… j’ai du Virginia.
Pour lire Rabelais,
Je brûle du Burley

Pour composer une Ode,
Je me rends à Saint-Claude.
Pour un simple quatrain,
Je reste à Cogolin.

Lorsque la rime est bonne *
J’allume ma Chacom.
Mais quand elle est ratée,
J’allume ma Jeantet.

De bringue à Pernambouc,
J’arbore ma chibouque.
De retour à Chimay,
J’allume un calumet.

Pour embrasser Naïs,
J’ai ma pipe en maïs.
Pour embrasser Hélène
J’ai celle en porcelaine.

Si la fille est gaillarde,
J’exhibe ma bouffarde.
Mais si elle est bégueule,
Je sors mon brûle-gueule.

Aucune circonstance
N’altère ma constance
Dès lors qu’entre mes lippes
J’emploie la bonne pipe.

Jaufré Cantolys



* : « Lorsque la rime est bonne » : ici ce n’est évidemment pas le cas (c'est parce que ma pipe s'était éteinte)

Je pensais à Milord

Bravo Jauffré, excellent

Peut-être sur le Vesoul de Jacques Brel  

Jaufré Cantolys a écrit:LE SAGE ET SES PIPES


Lorsque je lis Pindare,
Je fume le cigare.
Mais quand je lis Chrysippe,
Je préfère la pipe.

Pour lire La Bruyère,
J’ai ma pipe en bruyère,
Pour méditer sur Hume,
J’ai ma pipe en écume.

Pour lire Allighieri
J’ai ma Savinelli.
Mais si je lis Churchill,
Je choisis ma Dunhill.

Pour lire Virginia
Wolf… j’ai du Virginia.
Pour lire Rabelais,
Je brûle du Burley

Pour composer une Ode,
Je me rends à Saint-Claude.
Pour un simple quatrain,
Je reste à Cogolin.

Lorsque la rime est bonne *
J’allume ma Chacom.
Mais quand elle est ratée,
J’allume ma Jeantet.

De bringue à Pernambouc,
J’arbore ma chibouque.
De retour à Chimay,
J’allume un calumet.

Pour embrasser Naïs,
J’ai ma pipe en maïs.
Pour embrasser Hélène
J’ai celle en porcelaine.

Si la fille est gaillarde,
J’exhibe ma bouffarde.
Mais si elle est bégueule,
Je sors mon brûle-gueule.

Aucune circonstance
N’altère ma constance
Dès lors qu’entre mes lippes
J’emploie la bonne pipe.

Jaufré Cantolys



* : « Lorsque la rime est bonne » : ici ce n’est évidemment pas le cas (c'est parce que ma pipe s'était éteinte)

J'ai un penchant pour ce poème.
Je l'ai imprimé et je le relis de temps en temps
C'est vraiment réussi
Un vrai régal
Du coup quand j'entends Barbara chanter "si la photo est bonne" je me ds qu'il y peut-être quelque chose à prendre.
Et puis cette nuit j'ai regardé pour la xème fois "les temps modernes". et j'ai eu u petit choc en entendant le titine de Chaplin.
Ton texte pourrait presque être les paroles qu'il invente.

william1941 a écrit:Et puis cette nuit j'ai regardé pour la xème fois "les temps modernes". et j'ai eu u petit choc en entendant le titine de Chaplin. Ton texte pourrait presque être les paroles qu'il invente.

Ah! La Titine de Chaplin! Excellente, l'idée. Je n'ai pas trop le temps d'enregistrer en ce moment, mais je la retiens... Quant aux Temps Modernes, ce fut longtemps (et c'est peut-être encore) mon film préféré de toute l'histoire du cinéma. Voilà trente ans que je suis tombé amoureux (platonique) de la fille des rues, de son sourire farouche, de sa manière de croquer dans la banane volée... Et la scène finale, où les deux amants marchent main dans la main vers l'horizon, m'arrache des larmes à chaque fois.