Enrique jette l'éponge

Arlan a écrit:Ce qu'il y a de terrible lorsqu'un artisan arrête, c'est que c'est également le patrimoine d'un pays qui disparaît un peu plus chaque jour.

Un artisan ne fait pas la mode, il créé, c'est une vue de l'esprit, c'est la vision d'un esprit qui s'exprime. Il écoute les gens, ressent leurs émotions et façonne un objet à leur image, à leur personnalité.

C'est cela qui fait une des composantes particulières de "l'animal" humain.

L'industrie ne fabrique  que des modes éphémères pour de la masse afin d'en soutirer du fric.

Et çà, ça n'a rien d'humain...

Arlan a écrit:

L'industrie ne fabrique  que des modes éphémères pour de la masse afin d'en soutirer du fric.

Et çà, ça n'a rien d'humain...

Arlan a écrit:Ce qu'il y a de terrible lorsqu'un artisan arrête, c'est que c'est également le patrimoine d'un pays qui disparaît un peu plus chaque jour.

Un artisan ne fait pas la mode, il créé, c'est une vue de l'esprit, c'est la vision d'un esprit qui s'exprime. Il écoute les gens, ressent leurs émotions et façonne un objet à leur image, à leur personnalité.

C'est cela qui fait une des composantes particulières de "l'animal" humain.

L'industrie ne fabrique  que des modes éphémères pour de la masse afin d'en soutirer du fric.

Et çà, ça n'a rien d'humain...

birdix a écrit:

Arlan a écrit:

L'industrie ne fabrique  que des modes éphémères pour de la masse afin d'en soutirer du fric.

Et çà, ça n'a rien d'humain...

Ce raisonnement est un peu réducteur non ?
L'industriel et l'artisan sont complémentaires et l'artisan ne pourrait exister sans l'industriel.
Et tous les deux ont besoin "du fric" pour pouvoir produire et quand le fric n'est pas là ils cessent l'un comme l'autre leur activité... malheureusement !

birdix a écrit:Weston, l'industriel prime par la quantité et le vrai artisan prime par la qualité : il y a donc une place pour chaqu'un et ce n'est pas l'industriel qui menace de disparition l'artisan. Ils existent beaucoup de raisons à la regrettable disparition d'un artisan, comme de nombreuses raisons expliquent la disparition récente de certaines marques.

Weston a écrit:
Si l'artisan disparaît c'est bien parce que l'industriel prend sa place que ce soit de sa volonté ou non, l'industrie a changé les mentalités et il est désormais difficile d'être un artisan de ce fait.

 le marché étant de plus en plus difficile. Le nombre d'amateurs a tendance à décroître plutôt qu'à augmenter. Parallèlement le nombre de pipiers ne cesse d'augmenter. Partager le gâteau, c'est très bien et la concurrence est plutôt saine, jusqu'à ce qu'on soit trop de personnes à vouloir manger ce gâteau."

Munch a écrit:C'est une catastrophe, je l'ai déjà dit, ses pipes sont mes préférées...

Mais faut vivre, heing.

birdix a écrit:Ce raisonnement est un peu réducteur non ?

Arlan a écrit:

birdix a écrit:Ce raisonnement est un peu réducteur non ?

Oh ! si peu !

Je travaille dans l'industrie, c'est tout.

Donc je pense connaître un minimum le sujet.

Quand tu as un artisan ferronnier d'art (je cite là un exemple concret, réel) qui planche pendant des semaines voire des mois sur un projet ( conception, croquis , dessin, techniques nouvelles à maîtriser, fabrication, etc...) qui expose sa création et qu'un type vient, prend des photos, refait les plans grosso-modo par ordi et les produits en série en Chine pour revenir les vendre sur la même zone que l'artisan, en disant voici une création style "Trucmuche" mais en mieux car 80% moins cher, je ne sais pas si l'artisan y trouverai, lui, une complémentarité.

OLAF a écrit:Je suis totalement d'accord avec Brunaros

little smoke a écrit:

Très loin de moi l'idée de vouloir polémiquer, je tiens cependant à tenter un très modeste éclairage sur le sujet qui nous occupe ici. Je ne suis de loin pas expert mais plutôt simple observateur passionné et client occasionnel. De quoi parle t-on? Du monde pipier français. De la situation d'un artisan français sur un marché mondial car David Enrique n'avait pas que des clients français (heureusement mais cela n'a pas suffit visiblement!).

De manière générale et globale je peux soutenir l'idée que l'industrie fait du tort à l'artisanat, mais dans ce cas précis qui nous intéresse, et au vu du contexte actuel en France, vouloir opposer l'industrie pipière française à la production de pipes par les quelques artisans pipiers français est tout simplement risible pour des raisons évidentes et simples: a part quelques rescapés comme Chacom et Butz-Choquin principalement à Saint-Claude (et peut être pour combien de temps encore?), une petite production presque familiale et plutôt bien érodée à Cogolin, l'industrie pipière française a connu des heures de gloire qui sont maintenant clairement derrière elle. Elle est même moribonde si on peut le dire! Ceux comme Chacom qui s'en sortent sont des rescapés qui ont fini par s'adapter. Alors affirmer que la pipe produite de manière industrielle puisse faire de l'ombre aux quelques rares artisans français est je le pense une erreur. La clientèle n'est pas forcément la même car le jeune novice ne va pas s'offrir comme première acquisition une pipe d'artisan pipier, il va plutôt se diriger vers une pipe produite industriellement ou alors vers une estate.

 

La mauvaise situation économique actuelle de la France y est pour beaucoup car en France il n'y a pas tant d'artisans pipiers que cela. La superficie de la France est supérieure à celle de l'Allemagne et le nombre d'artisans pipiers y est environ 10 fois inférieur! Les allemands qui fument la pipe organisent des événements, des pipeshows, des expos, des rencontres... C'est vivant et ça foisonne! En France, il ne se passe quasi rien et on a vite tendance à se tirer dans les pattes plutôt que de se serrer les coudes. La concurrence est souvent un diable que l'on aime peindre sur la muraille mais c'est avant tout une fausse excuse très française je crois!

Dernier point que je souhaite aborder, le rajeunissement de la population des fumeurs de pipes. Sur les foras, on constate une recrudescence des jeunes fumeurs de pipe, pareil chez Marie-Aurélie à la Pipe du Nord et dans bien des lieux comme la Confrérie de Saint-Claude qui voit plein de jeunes membres la rejoindre en partie grace aux foras... Je crois que la pipe commence son renouveau avec cette jeunesse qui s'y intéresse au travers d'une envie générale d'un retour aux sources, à des valeurs ancestrales, un besoin de nature, de calme, de retour en soi... Ce qui me fait penser que l'argument d'une population de fumeurs qui a tendance à diminuer voir à vieillir est pas si vrai que ça.

Le problème n'est pas qu'il n'y a pas assez de gâteaux pour tous car tous c'est pas tant de monde que ça en France, mais le vrai problème me semble être qu'il faudrait faire bien plus de gâteaux pour qu'il puisse y en avoir pour tous! L'industrie laisse petit à petit plus de place aux artisans dans le domaine précis de la pipe, il y a donc de la place mais il faut recréer un vrai marché et très vite aller chercher la clientèle bien au delà de la petite France mais comme le font tant d'autres, dans des événements à la portée mondiale!

Bon, c'est juste mon sentiment de fumeur de 42 balais qui voit quand même la jeunesse affluer avec plein de questions et d'envie... Ce serait con que les artisans ne soient pas au rendez-vous !