GL Pease - Robusto

Hello, qui connaît ? Pas grand-monde visiblement.

A selection of fine, ripe Virginia tobbacos, is enhanced with the perfect measure of maduro cigar leaf to provide an alluring spice, the suggestion of the richness of a great cigar, and a creamy smoke.

Ben dis-donc.

A little Cyprian Latakia adds roundness (d'où la crème, peut-être ?) and smoothes the edges (oui, c'est un peu le principe de la rondeur, Monsieur Du Pléonasme), while fine oriental tobaccos (je note que les vorginia et les orientaux sont "fine", mais ni le maduro ni le latakia) fill in the gaps (tout ça c'est rond, mais avec des trous remplis aux orientaux, donc. Une sorte de meule d'emmental fourrée).

Complex and full flavored, yet very gentle on the tongue (oui oui, la crème, les ronds, les bords arrondis), Robusto is perfect with afternoon coffee, as a delicious finish to a wonderful meal, or as a stout and stalwart companion throughout the day.

A fumer uniquement après la finale de Top Chef si vous êtes bénévole de la Croix-Rouge, si j'ai bien compris.

Bon, je vais en rester au stalwart companion, et ça me donne envie d'une stout aux notes de café tout en m'autorisant un contresens qui m'apparaît excellent.

Ma boîte étant datée du 26 octobre 2012, je vais attendre son dixième anniversaire.

Robusto se présente sous la forme d'un tabac en flakes partiellement émiettés, ce qui se révèle plus rigolo que pratique, le passage sous la presse digitale demeurant indispensable.

Mes lecteurs (ô, lecteurs!) connaissent mon méchant travers à moquer les descriptifs des boîtes de tabac, me livrant ainsi à un jeu de mise en abyme en proposant moi-même des descriptions ridicules. Ils savent aussi mon peu d'attachement à la fort saine production de Greg Pease, trop tristoune pour mes railleuses papilles.

Cependant,
je suis bien obligé de reconnaître
me reconnaître
dans ce que je reconnais
comme la reconnaissance
d'une bonne connaissance.
J'avoue partager l'idée de déceler la personnification du stalwart companion, si vous préférez.

Ce tabac m'étonne tout d'abord par une belle générosité sans être entêtant : tous les goûts sont immédiatement présents, de manière franche, mais pas agressive.
Agressive n'est pas le mot.
Ce serait plutôt, sans provocation.
Sans qu'un ingrédient vedette gâche le spectacle de ses paillettes dorées.

Alors, vous demandez-vous, alors, on a la composition, mais Munch, qu'est-ce que ça sent là-dedans ? Mmh ?
Eh bien, c'est finalement très simple : un équilibre de noix zé noisettes, châtaigne grillée, purée de potimarron.
Toute la douceur réconfortante des intérieurs en automne.
Du tabac, voilà.
C'est ça :
du tabac.

Mais, le latakia, les orientaux, la feuille de cigare ?
Eh bien,
non,
rien.
On sent bien que c'est pas du 100% Virginia,
mais bon...
A peine,
par-ci
par-là,
dans un tout harmonieux,
on ne s'en rend pas compte.

Je ne retrouve pas la sensation de crémeuse rondeur vantée par Greg Pease, dont j'aime à écrire le prénom qui m'évoque Achille Talon, bien que ce Greg-ci ressemble plutôt à Lefuneste, qui est un cuistre.

Je décèle plutôt un côté anguleux (hop, un côté anguleux ? oui, c'était juste pour essuyer mes chaussures boueuses sur le paillasson de la géométrie) ; ça n'est pas très précis dans ma tête, mais une saveur délicate d'épices empêche l'ensemble de s'avachir.  Comme le citron dans une sauce, peut-être, osons des comparaisons.

En fermant les yeux très fort, les amoureux des complexités se régaleront, mais je préfère le fumer sans souci esthétique. non pas que ça me fatigue, mais comme un bon vieux bol de gris, c'est un tabac qui accompagne à merveille des moments de vie.

C'est la quintessence du bon-tabac-dans-ma-tabatière.

C'est dit.

BobyLaGanache a écrit:Merci pour cette revue qui m'évoque certains tabacs, qui deviennent presque plus intéressants et savoureux que l'image désirée de la prod.
Mon foie si tu veux bien refaire un petit point à mi boîte je suis curieux !

Je ne fais jamais de revue à moins de mi-boîte, généralement c'est plutôt quand je commence à voir le fond.
Je n'ai pas fait ici d'exception

Encore Munch STP

J'ai aimé les flakes anguleux.
"Je ne retrouve pas la sensation de crémeuse rondeur vantée par Greg Peas"
Forcément. La rondeur anguleuse: pas facile.
Même en fermant très fort les yeux.

J’ai reçu un paquet inattendu.
Je l’ai ouvert avec précaution (sait-on jamais – une de mes remarques a pu déplaire. Et aujourd’hui le manuel du parfait fabricant de bombe artisanale traîne partout sur internet)
Là, j’ai découvert une quantité remarquable de ces feuilles de plastiques garnies de bulles d’air que les enfants (et même des adultes) aiment faire exploser en les écrasant.
Le risque d'explosion était donc réel
Au milieu, un sachet sous vide contenant un produit quasi noir.
Et ce mot :
« …un tabac bien trop costaud pour moi !
J’espère que tu pourras en faire quelque chose… »
J’ai été intriqué car l’auteur du mot n’est pas une demoiselle.
J’ai donc tourné cette proposition dans ma tête :
Que peut on faire avec du tabac ?
D’aucun me diront « bien des choses en somme »
N’étant pas Cyrano, le champ des possibilités c’est rapidement réduit.
J’ai donc opté pour celle qui tenait la corde dans cette course au « quelque chose », et qui résultait d’une logique certes élémentaire, mais qui me semblait valable : le fumer.
Et voilà donc ce qui arriva.
Je me munis de mes ciseaux de bureau qui font partie d’un ensemble ciseaux / coupe-papier offert il y a… longtemps par le Directeur de la Saudi Bank de Jeddah , et les utilisais pour sectionner d’un geste lent mais sûr le bord du sachet.
Un petit pschiiit me confirma que le contenu avait bien voyagé dans un vide relatif et donc que l’une de ces machines domestiques que le monde moderne met à notre disposition avait parfaitement fonctionné protégeant le contenu de toute dilapidation de vapeur d’eau ou d’odeur.
J’ai introduit mon appendice (allons soyons sérieux) nasal dans l’ouverture.
Une odeur pleine et entière de tabac- oui de tabac pas de ses parfums qui accompagnent généralement l’ouverture des sachets.
A priori donc c’était bien du tabac. J’ai donc décidé de concrétiser mon idée première : Le fumer.
Totoche était sur mon bureau.
Elle avait tout observé.
J’ai même eu l’impression qu’elle s’étirait et soulevait un peu son fourneau vers le sachet. Sans doute une illusion d’optique…
Et pourtant je suis sûr de l’avoir entendu me dire « je peux en avoir « 
Je l’ai regardée.
Je suis prêt à jurer qu’elle frétillait dans le cendrier.
Comment résister à ma vieille amie.
Vous devinez la suite…
 
 
Emiettage pour un bon bol (Totoche a un estomac surprenant) car le tabac avait été compressé par la mise sous vide.
Je remets mon nez dans le tabac émietté.
Toujours cette bonne odeur de tabac brun mais… il y a d’autres odeurs qui se manifestent. Ne me demandez pas lesquelles. Je suis incapable de les séparer. Le fait est qu’il y en a.
J’attrape Totoche dans le cendrier (si, si, elle frétille je le sens bien dans ma main. Tu ne me crois pas ? Tu n’as jamais senti dans la main la petite vibration de ta pipe quand elle est contente que tu l’aies choisie pour essayer un nouveau tabac ? Je ne sais pas qui je dois plaindre : Toi ou tes pipes.)
Bref.
J’ai garni Totoche copieusement avec en tête cette idée simple :
Ça ressemble à du tabac, ça sent le tabac. Donc ce doit être du tabac.
Allumette.
Allumage.
Premières aspirations…
Ça a le goût de tabac
OUI. C’est du tabac
Je poursuis donc mon fumage.
Surprise, j'ai l’impression de retrouver mon caporal rouge chéri !
Mais non.
Il est différent.
Voyons un peu ce qu’il va se passer en continuant.
Vingt minutes plus tard voilà où j’en étais :
Le caporal rouge c’est un tabac simple brut, sans fantaisie.
Là je me retrouve avec un caporal rouge embourgeoisé, même anobli.
Oui c’est cela exactement
Un peu comme la boxe qui servait de distraction aux nobles anglais, jusqu’à ce qu’ils la codifient, se mettent à la pratiquer eux-mêmes et qu’elle devienne… le noble art.
Voilà. C’est ça !
Ne me demandez pas quelles sont les règles -pardon les compléments- de l’objet tabac, je ne sais pas les reconnaître.
Mais elles forment une sorte d’habillage qui transforme mon tabac de gueux en un tabac d’aristocrate averti.
 
Je ne sais pas si j’abandonnerai mon caporal. Je suis plutôt un tenant de la Révolution Française.
Mais là, je me dis simplement qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Et que ce n’est pas parce que c’est bon que ce n’est pas pour le peuple d’en bas.
Voilà.


Ah oui, le nom:
Robusto de GL PEASE
 
Merci Vincent de m’avoir fait découvrir ce tabac… Et d’avoir saboté ma tentative de sevrage.
 
NB : il fera partie de mes prochains achats Baumertiens

Belle revue William !
C'est un chouette tabac.
Alors, cette rongeur anguleuse ?
https://www.alanoblebouffarde.com/t15416-gl-pease-robusto#426445

Munch a écrit:Belle revue William !
C'est un chouette tabac.
Alors, cette rongeur anguleuse ?
https://www.alanoblebouffarde.com/t15416-gl-pease-robusto#426445

Alors?
Holà! faut pas trop m'en demander hein!
Moi au-delà de c'est du tabac/ce n'est pas du tabac, c'est du brun/ce n'est pas du brun, il a des trucs en plus/ il n'y a pas de truc en plus, j'aime/j'aime pas, faut pas trop m'en demander. Je ne suis pas un Saint Hubert.
Par contre j'ai bien aimé ta revue.
C'est un vrai passage à tabac humoristique.