À l'attaque !

Zut, un paysan ? Ahaha, je sens la bravoure 

Pressé de connaître la conclusion de l'attaque

Ric, je ne connais les "thunderflash" que par des (jeunes) amis, qui jouent à la guéguerre (airsoft), et pour moi, c'est un gros pétard fumigène coloré, mais qu'en est-il dans la "vraie" armée? Certainement pas un pétard je suppose...
Si tu peux m'éclairer, merci
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En tout cas, merci pour cette aventure haletante, n'ayons pas peur des mots.
Repos, vous pouvez fumer ! ! ! 

Si tu peux m'éclairer, merci

C'était à mon époque une sorte de gros pétard extrêmement bruyant,
en simulation de combat, manœuvres ou autre, ça représentait un blindicide...

Bien amicamement
Ric

OK! Donc pas très éloigné de la version airsoft!
D'ailleurs cet ami en avait allumé u, dans un terrain vague derrière chez moi, outre le "bang", l'épaisse fumée violette avait attiré du monde, mais à distance...
Entre ça, et les lanternes chinoises je me suis fait considérer comme un doux dingue.

Depuis un an que j'ai un excellent drone, avec mon épaule cassée, quand il volera (à moins de 30 m, c'est déjà interdit en ville), je vais voir débouler les flics*
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*De toute façon, je n'essayerais qu'en présence de quelqu'un de véloce, des fois qu'il m'échapperait, je ne pourrais pas lui courir après).
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J'attends la suite de tes aventures, comme les copains!

Amitiés...

Notre course effrénée nous emporte jusqu'à cet ennemi conventionnel dans sa salopette, bleue.
Il est le seul à être sorti du char qui est la à 30 ou 40 mètres dans le jour naissant, Charly m’avait précisé qu’il y avait 3 ou 4 hommes dans le modèle de blindé en question.

Un pugilat homérique s’engage entre 5 ou 6 fusillés d’assaut Belges et un tankiste Teuton, il ne fait pas encore bien clair et il se débat violemment le bougre, l’ennemi ne peut que succomber sous le nombre. Les 4 spectateurs et moi encourageons nos valeureux compagnons, honneur de nos forces armées. Dans un immense éclat de rire devant cette pantomime je me tiens les côtes en hurlant stupidement :
– « Hardi les gars, tapez lui sur la tête ça lui fera les pieds »
Et il hurle l’Allemand qui commence à s’effondrer après une admirable résistance
-– « Nein, nein, camaraden, nein… »
Il n’en dira pas plus, un de mes sbires le bâillonne tandis que les autres le ligotent avec leurs ceinturons. Enfin le calme revient dans le jour qui n’en fini pas de se lever. Un de mes héros dit soudain :
-- « Mais qu’est ce qu’il chlingue ce type ! »
-- « Il a du faire dans son froc pendant l’empoignade. » observe un autre et nous sommes là, tous les 11 regardant avec une ironie compatissante le prisonnier qui maintenant entravé et réduit au silence gémit à nos pieds.

L’excitation du combat s’éteint, notre grande victoire semble soudain perdre de son ampleur historique !
-- « Tien ! Ils portent des bottes en caoutchouc les tankistes Allemand ? »
-- « Et les autres Allemands, ils ne bougent pas ! M’étonnais-je à haute vois, Bon ! Encerclez moi ce blindé les gars, ils sont encore deux ou trois là dedans !»

Laissant là notre prisonnier gémissant nous avançons prudemment vers l’objectif dans le jour qui se lève enfin.

Et la devant nous la vérité éclate comme une gifle en pleine face, que dis-je comme un coup de poing à la mâchoire, comme un crochet à l’estomac, notre blindé est une épandeuse à purin !


À suivre

Mdr la boulette

Ahaha, qui a été vérifier l'intérieur du blindé ? 

Et donc le prisonnier couché là par terre, c’est un fermier ! Nous nous regardons incrédules et stupéfaits.

Puis comme une lame de fond qui emporte tout sur son passage, au même instant avec une violence surprenante et libératrice, un rire incroyable nous secoue, nous rions à en pleurer, nous nous tapons sur les épaules et le dos, les uns et les autres, un rire qui ne s'arrête plus, qui coupe le souffle et finit par faire mal, mais un rire incontrôlable. Trois se retrouvent à plat ventre et martèlent le sol du poing. Cinq sont à genoux les bras croisés se compressant l’abdomen. Deux sont encore debout, s’appuyant l’un sur l’autre, ils finissent par vaciller et s’effondrent dans un hurlement qui tient du fou rire et du cri de douleur. Quant à moi je suis assis à même le sol et me donne des claques sur les cuisses en pleurant de rire, cherchant par moment à retrouver une respiration normale.
Je ne sais plus combien de temps nous avons mis à retrouver un peu de calme et de sérieux.
-- « Mon dieu ! Et le prisonnier ? » Criais-je.

Nous courons vers lui, qui nous regarde effrayé ne comprenant forcément rien à ce qui vient d’arriver, on lui enlève le bâillon, on le libère de ses entraves, tout le monde parle en même temps, on présente des excuses, on explique que c’est une terrible erreur, on lui demande pardon, tout cela dans une langue qu’il ne comprend pas.  Maintenant il a vraiment peur, ça ce lit sur son visage, il tremble même un peu.

Soudain l’un d’entre nous a une idée géniale, il lui offre un bâton de chocolat et c’est comme un signal, nous fouillons nos poches et voici maintenant notre victime éberluée qui reçoit des paquets de chewing-gum, de cigarettes, d’autres chocolats et même deux boîtes de ration de survie.

Notre homme est assis par terre, ses cadeaux dans les mains, un sourire timide et incrédule sur les lèvres, le regard encore méfiant.
Et la je marque le point final de cette comédie, n’ayant plus rien à lui donner, je tombe à genoux face à lui et lui fait l’accolade avec de grande claque dans le dos puis me relève. Et les autres en font autant, chacun à son tour s’agenouille pour faire l’accolade au fermier toujours assis sur le sol. Ensuite nous partons pour rejoindre le camion et notre sergent qui souffre depuis des heures.

A l’approche du MAN le rire nous reprend et il nous faut un gros quart d’heure pour expliquer à Charles Martin que sa section et moi avons attaqué une épandeuse à purin. Il en rigole de bon cœur, je réembarque les héros encore hilares dans la caisse, ferme la ridelle, remet le casier de bières raisonnablement entamé sous mon siège, je lance le moteur et entame une marche arrière de 300 mètres car le sentier est trop étroit pour pouvoir faire demi tour sur place.

Arrivé à la route nous constatons que le fermier et son épandeuse ne sont plus là, une rapide inspection des lieux me révèle qu’il est parti avec ses cadeaux, cela me soulage un peu, ce type là aura un sacré souvenirs à raconter plus tard à ses petits enfants.

Je remonte derrière mon volant et démarre pour rejoindre le bivouac du bataillon. Charly souffre réellement mais malgré ça il me regarde en coin avant de se mettre à rire :
-- « Ric, tu es quand même un sacré numéro, aller attaquer une épandeuse à purin »
-- « Bof, tu sais la forme de cet engin dans la pénombre c’était trompeur »
-- « Mmmouai… J’imagine, et le blindé vous ne l’avez pas aperçu bien entendu ? »
-- « Non chef, pas de blindé ennemi. Que vas-tu dire à ton capitaine ? »
-- « La vérité mon vieux, la stricte vérité, c’est la seule solution parce que mes sbires ne pourrons pas se taire et qu’il faut bien justifier l’emploi des tunderflash ! »
-- « Tu ne crains pas d’être ridicule dans cette histoire ? »
-- « Ridicule moi ? Ma foi non, je suis incapable de marcher, c’est indéniable ! Ridicule ? Non Ric, pas moi... Mais toi mon vieux, toi ! »

Hehe he!

Merci Ric!

J'ai bien rigolé avec toi dans cette histoire !

Ahaha génial, mer I Richard pour cette histoire rocambolesque ! C'était à vivre et tu l'as vécu. Ça donne envie de retrouver ce paysan ou sa famille pour connaître leur version


Et alors as tu eu l'air ridicule aux yeux des autres gradés ? En tout cas merci encore !!! 

Et alors as tu eu l'air ridicule aux yeux des autres gradés ?

Pas trop, non... d'autant que je n'étais qu'un sous officier faisant fonction.
Par contre l'officier commandant le peloton maintenance m'a remercié car
l'histoire a déridé notre colonel grognon au point de laisser la maintenance
travailler en paix...

Sympa et marrante cette histoire 
Bien écrite et agréable à lire également 

merci Ric pour cette histoire  

je me joins aux copains pour te remercier. Bravo Ric

LOULOU ET PAPAALINO