DUNHILL - Early Morning Pipe (EMP)

Dubhe a écrit:

altotrad a écrit:Hier soir, après un bon dîner, j'ai choisi ce tabac.
 Je ne l'avais pas repris car assez "dur" l'estomac vide.

Tu le fumes beaucoup trop vite. Ce tabac comme tous les anglais doivent être fumés très très lentement. En ce sens, ils sont parfaits pour culotter une pipe.

Si tu fais la même chose avec du NightCap,   .

Essaye aussi l'EMP avec du Russian Earl Grey (thé) ou un vieux Single Malt de Speyside ou d'Islay. 

Pour la Room note, c'est normal. Ma fille appelle l'EMP, "ton truc d'égoïste qui pue". J'espère  seulement qu'elle ne parle que du tabac ! 

Pour lui faire plaisir, alterne avec du Kentucky Bird, mais dans une autre pipe dédiée spécifiquement pour éviter le cross-over.

Je comprend bien le problème du fumage trop vite. Cependant, je décris les étapes: 

-bourrage: pas loin d'une demi douzaine de pincée de tabac juste pour un tiers de foyer
léger tassement à la fin puis vérification du bon passage d'air, sans du tout forcer.
-allumage: briquet pipe, 1 ou 2 bouffées puis léger tassement avec le tasse braise. Ensuite une bonne heure de fumage, avec pas loin de 6 à 7 réallumages (si ce n'est pas plus).
J'aspire très peu de fumée, j'en restitue " à l'envers" pour maintenir le foyer.
Voila comment je procède.

Charge brin par brin et ne tasse qu'une fois arrivé en haut que de la hauteur de l'ongle de ton petit doigt. Recharge et ainsi de suite.

Une fois ta pipe allumée, c'est à dire lorsque de la fumée sort du tuyau alors que tu la tiens à la main, ralentis fortement la fréquence des bouffées. Tu verras elle ne s'éteindra pas et tu tireras le meilleur de ce tabac.

très bien merci, je vais procéder comme ça

Frère Cadfael a écrit:Mais comme disait feu Jeanne d'Arc du haut de ses 5 stères , "peu me chaut". ( elle est pas affreuse celle-là ???)

Non, je ne trouve pas... Juste à point ! 

Frère Cadfael a écrit:Une question subsidiaire se pose à moi, et ce depuis longtemps, et je souhaite la partager avec mes compagnons aguerris:
           Doit-on s'attendre forcément à une phase de plaisir moyen lors d'un culottage ???
Allez, là-dessus, bonne marée haute !!!

bien à vous,
votre Cadfael.

Ma foi, la question est intéressante... Si je me base sur le vécu, je dirais qu'à la lumière de mes bouffardes, il m'est arrivé, suivant la matière, la forme et le tabac choisis, d'avoir des périodes de culottage goûteuses et donc heureuses. Ceci dit, cela n'est pas arrivé très souvent et comme par hasard uniquement sur des bruyères d'excellente qualité et anciennes.
En clair, je peux, sur la quantité de pipes trônant dans les étagères citer les Peterson, Chacom, Comoy, BC, Ropp, Bayle, GBD et quelques autres pré 1985... Après, en cherchant bien, il y en a surement d'autres après cette année là mais pas énormément.
Très curieusement d'ailleurs, à part le goût qui arrive en bouche dès l'allumage, un certain nombre de pipes neuves collent à la main en chauffant... Mauvaise qualité de verni sans doute...

Dubhe a écrit:Charge brin par brin et ne tasse qu'une fois arrivé en haut que de la hauteur de l'ongle de ton petit doigt. Recharge et ainsi de suite.

Une fois ta pipe allumée, c'est à dire lorsque de la fumée sort du tuyau alors que tu la tiens à la main, ralentis fortement la fréquence des bouffées. Tu verras elle ne s'éteindra pas et tu tireras le meilleur de ce tabac.

J'ai procédé comme ça hier soir.
je du rallumer au moins 10 x la pipe toujours chaude mais pas brûlante.
je crois bien que "chui pas doué"

Ce n'est pas possible. Si ce n'est pas le bourrage qui est en cause. C'est ton tabac qui est trop humide et le fait que tu ne solidarises pas les couches avec ton tasse-braises. Sors ton tabac 20 minutes de ta blague avant fumage. Il doit être souple et non humide. Allumes et fûmes comme indiqué. Lorsque la pipe commence à ralentir, tu tasses légérement les cendres de la couche supérieure. Puis pour redonner un coup de flammes, d'un coup rapide, tu aspires, souffles et aspires. Si ça ne prend pas, tu refermes la paume de ta main sur le haut du fourneau et tu aspires doucement, puis un peu plus vite. Ta pipe va redémarrer.

Enfin, si rien ne vient. Tu grattes la couche supérieure de cendres de tabac que tu vides et tu rallumes avec ton briquet ou une allumette.

Vois-tu la difficulté c'est qu'il y a plusieurs paramètres à gérer en même temps et que faute de te voir fumer, on ne sait quels sont tes défauts et comment y remédier. Si tu n'y arrives vraiment pas, essayes de trouver un vrai fumeur de pipe pour qu'il te montre comment faire.

Harmoblues a écrit:

Frère Cadfael a écrit:Mais comme disait feu Jeanne d'Arc du haut de ses 5 stères , "peu me chaut". ( elle est pas affreuse celle-là ???)

Non, je ne trouve pas... Juste à point ! 

  Nothing better !!!

altotrad a écrit:

Dubhe a écrit:Charge brin par brin et ne tasse qu'une fois arrivé en haut que de la hauteur de l'ongle de ton petit doigt. Recharge et ainsi de suite.

Une fois ta pipe allumée, c'est à dire lorsque de la fumée sort du tuyau alors que tu la tiens à la main, ralentis fortement la fréquence des bouffées. Tu verras elle ne s'éteindra pas et tu tireras le meilleur de ce tabac.

J'ai procédé comme ça hier soir.
je du rallumer au moins 10 x la pipe toujours chaude mais pas brûlante.
je crois bien que "chui pas doué"

Ce n'est pas que tu n'es pas doué, mais que tu ne sais pas encore.
Moi il m'a fallu 15 mois pour bien y arriver après avoir recommencé l'art du pétunage…
Suis tous les conseils de Dubhe, sois à l'écoute de ta pipe et de tes réactions, mais de façon détendue, et çà va venir c'est certain ! N'oublie surtout pas ses conseils concernant le tasse-braise, pour moi c'est primordial...

Tout à fait, comme le dit Tabadoc, il y a un rodage du fumeur, comme de la pipe.

Ensuite, il peut y avoir un problème mécanique résultant du perçage. Une très bonne fumeuse sera percée entre 4 et 4,3 mm et la lentille aura été ouverte au maximum par l'artisan pipier. 

Le standard de l'industrie est un perçage à 3,5 mm. C'est parfois un peu délicat. Mais le pire, c'est lorsque l'on tombe sur des pipes un peu anciennes percées à 2,5 ou à 2 mm. Là, il faut une maîtrise certaine pour dompter la bougresse, mais un bon fumeur y arrive. Il faut juste aimer la succion, bourrer parfaitement sa pipe et gérer parfaitement l'hygrométrie du tabac.

Mesure le diamètre du perçage, s'il est inférieur à 3,5 mm fait réaléser tout le canal (tige et tuyau) à 4 mm et ouvrir la lentille du tuyau par un pipier compétent. Tu gagneras en confort et en facilité d'utilisation, même avec un tabac trop humide ou dehors par grand vent ta pipe tirera correctement.

LMF et Watson te confirmeront mes dires, s'ils passent par là.

je mesure ça demain.
Mes 3 pipes réagissent pareilles. Cela vient de moi sans aucun doute

Ou alors, elles sont toutes les trois percées en trop petit diamètre ...

peut être

Dubhe a écrit:Ou alors, elles sont toutes les trois percées en trop petit diamètre ...

NON !!! Cadfael !!!    pas de commentaire

Ça vaut mieux ...

Sinon, que penses-tu de cet EMP rôti ?

Frère Cadfael a écrit:

Petit retour que j'aurais peut-être dû donner sur le fil "EMP au four", mais bon l'occasion fait le larron et c'est ce fil-ci qui s'est présenté le premier.
Donc, après ma cuisson de début de semaine, j'exhume mon EMP  "amélioré" de son bocal dans lequel, devenu bien gras, il attendait sagement sa prochaine combustion.

Tabac dont j'avais pris la peine de faire sécher une bonne pincée pour assurer une combustion honnête.

J'attaque gaillardement à la flamme de Zippo et j'attends le verdict de mes papilles...
Las, les prémices d'une déception me grimpent dans les neurones...

Qu'attendais-je donc ? une douce saveur crémeuse et c'est une acidité brutale qui me saisit...
                                  une ampleur en bouche et c'est une fumée furtive qui me caresse...

Que s'est-il donc passé?

Tout simplement, et j'aurais dû le deviner avant, le breuvage choisi pour accompagner toute dégustation pipesque doit être soigneusement choisi: L'erreur était totale et n'en faisant qu'à ma tête, j'avais choisi un café corsé (Maragogype), d'où l'acidité évoquée.
A ma décharge, ce n'était ni l'heure du thé, ni celle du Ouiski et je le regrette assez. Moralité, mieux vaut fumer seul que mal accompagné.
Heureusement, à force de persuasion, j'ai pu retrouver mes sensations anglaises en tétant doucement et en m'entêtant dans un rythme approprié.L'honneur est sauf et la muqueuse apaisée.

Dubhe a écrit:Ça vaut mieux ...

Sinon, que penses-tu de cet EMP rôti ?

Une fois relu ça quoi j'en ai pensé, je creuse un peu.

Primo, gustativement parlant, j'ai comme une mémoire des papilles comparable à un poisson rouge.

Mes comparaisons sont donc approximatives, mais je puis dire:

• la cuisson n'a en rien dénaturé le produit
  
• je ne sais et m'interroge toujours sur l'incidence de la pipe sur la qualité de la dégustation.
  
• Le tabac est plus gras, la bonne hygrométrie est délicate à cibler et mon impression du jour est qu'il m'a manqué du temps de séchage.
  
• Mes sensations sont au moins équivalentes à l'EMP natif, un goût très équilibré et bien présent.
  
• Je cherche ce côté crémeux et ne désespère pas de le trouver.
  
• Faut vraiment que je fasse attention à que je bois en accompagnement, il y a des erreurs à ne pas renouveler.
  
• J'adore, mais je vais bientôt retourner à mes aros de prédilection, Winslow n°1 et KB, histoire de prendre du recul.
  

Concernant l'incidence de la bruyère sur le goût en phase de culottage, j'en ai déjà parlé dans un post. Il y a grosso modo, trois facteurs importants :

1) Le temps de séchage de l'ébauchon : minimum 1 an en cave et 1 an chez le pipier après étuvage. Plus la bruyère sera sèche et moins, tu auras cette sensation de goût boisé, vert, désagréable en bouche. Une ébauche qui a trainé une dizaine ou une vingtaine d'année dans le fond d'un atelier sera beaucoup plus agréable qu'une bruyère ayant subi un traitement industriel, tel un étuvage prolongé de 20 jours ou un mois avant d'être taillé.

2) L'origine du broussin d'Erica arborea. Une bruyère corse, sarde, ligure sera très douce et très agréable dès la première mise à feu. Une bruyère calabrèse ou andalouse sera un peu plus corsée. Enfin, une bruyère grecque, algérienne ou marocaine peut être très boisée et désagréable. Visuellement, tu as un repère. Plus la bruyère est claire et blonde, moins elle sera forte. Plus elle tirera sur l'orangé ou sur le rouge sombre et plus elle sera forte en bouche.

3) La partie du broussin d'où est extrait l'ébauchon ou l'ébauche et l'âge de la bruyère au moment de son extraction. Pour être mature, il ne faudrait extraire que des bruyères âgées de 50 à 100 ans. Par contre, si la tête est extraite d'un plateau (partie la plus proche de l'écorce) elle sera beaucoup plus douce qu'un ébauchon tiré d'une taille de second, de troisième ou de quatrième rang. En effet plus on se rapproche du coeur et plus la bruyère est ancienne et plus elle sera forte en bouche. Autre chose, une taille dans le droit fil du bois donnera un goût meilleur à ta pipe qu'une taille perpendiculaire. 

Ainsi, si tu veux une pipe gustativement qualitative, tu choisis :

Une bruyère la plus claire possible, corse ou italienne, flammée avec les yeux de perdrix orientés vers le bas et très peu visibles vers le haut. Malheureusement, c'est aussi les plus belles bruyères et donc les plus chères.

A l'inverse, si tu veux une pipe infâme en bouche à la première mise à feu, achète une Peterson bas de gamme en bruyère grecque la plus rouge possible avec des fibres de bois partant à l'horizontale ... Tu ne sera pas déçu  .

Ceci-dit ce désagrément ne dure que le temps du culottage. Après, le carbone protêge tes papilles.

à part le coq pour le symbole de la France, l'esthétique de la boîte ne me plaît pas vraiment mais peu importe, il se peut fort que ce soit mon prochain tabac à tester. Merci pour le test!

l'Ankou a écrit:à part le coq pour le symbole de la France, l'esthétique de la boîte ne me plaît pas vraiment mais peu importe, il se peut fort que ce soit mon prochain tabac à tester. Merci pour le test!

C'est un des tabacs "pratiques" pour commencer, car il permet de se faire la bouche au latakia sans faire le grand saut vers l'inconnu non plus. Maintenant, je serais capable de prendre du latakia en salade, plat principal, sorbet, n'importe quoi, tellement j'aime ça. Le Early Morning Pipe, j'en ai fumé un bon moment entre mes 19 et 21 ans. C'était moins hasardeux que bien des tabacs aromatiques. Mais ce n'est rien de "super culte" non plus. Les tabacs Dunhill, en général, sont des valeurs à peu près sûres, mais ce n'est jamais le grand voyage non plus.

Dubhe a écrit:Ce n'est pas possible. Si ce n'est pas le bourrage qui est en cause. C'est ton tabac qui est trop humide et le fait que tu ne solidarises pas les couches avec ton tasse-braises. Sors ton tabac 20 minutes de ta blague avant fumage. Il doit être souple et non humide. Allumes et fûmes comme indiqué. Lorsque la pipe commence à ralentir, tu tasses légérement les cendres de la couche supérieure. Puis pour redonner un coup de flammes, d'un coup rapide, tu aspires, souffles et aspires. Si ça ne prend pas, tu refermes la paume de ta main sur le haut du fourneau et tu aspires doucement, puis un peu plus vite. Ta pipe va redémarrer.

Enfin, si rien ne vient. Tu grattes la couche supérieure de cendres de tabac que tu vides et tu rallumes avec ton briquet ou une allumette.

Vois-tu la difficulté c'est qu'il y a plusieurs paramètres à gérer en même temps et que faute de te voir fumer, on ne sait quels sont tes défauts et comment y remédier. Si tu n'y arrives vraiment pas, essayes de trouver un vrai fumeur de pipe pour qu'il te montre comment faire.

Hier EMP dans ma calabash BC. Et bien il y a du mieux!
J'ai plus tassé que d'habitude. La fumée était plus dense j'ai beaucoup moins aspiré. Je laissé la pipe se réguler en température elle est repartie tout de suite, ceci à plusieurs reprises.
J'ai moins jouer du briquet c'est incontestable
Bien plus agréable

Ah ça vient, les résultats commencent à apparaitre, le fruit des efforts aussi, le plaisir commence à faire place à la déception.

Tu as bien de fait de persévérer.

Bonne continuation.

Bonjour les amis,

Altotrad je suis heureux que ça commence à venir. Suis les conseils d'Algir, tu vas y arriver.

La grosse difficulté pour nous est de ne pas pouvoir corriger tes erreurs en direct, alors qu'in vivo cela prendrait 5 minutes.

c'est la difficulté des forums pleins de conseils mais pas de vie.
Merci tout de même pour les conseils