Tabac brun c'est quoi

Voila j'ai cherché sur le net la définition précise du tabac bruns mais je n'ai rien trouvé qui correspondait à mes attentes, c'est pourquoi je me tourne vers vous pour poser mes questions sur ce sujet. qu'est ce que du tabac brun? Quel tabac doit-il contenir pour être du tabac bruns? Est-ce plus fort que les mélanges anglais?

Les tabacs bruns sont des tabacs séchés à l'air libre. Principalement du Kentucky mais peut-être du Burley également (je m'avance un peu ici).
Plus fort qu'un mélange anglais? Compliqué à dire.
Il faut déjà définir ce qu'est un mélange anglais. Partons de l'idée de que tu parles d'un mélange contenant du latakia. Et bien, ca dépend. Certains bruns, comme les semois de JP Couvert, sont des tabacs très doux, alors que d'autres comme le Scaferlati Caporal rouge est plus rustique. Mais c'est pareil chez les anglais. Tu peux trouver des mélanges doux comme le Squadron leader de chez SG, ou des tabacs plus costauds comme le Nightcap  de chez Dunhill.

Ludoc a écrit: Principalement du Kentucky mais peut-être du Burley également (je m'avance un peu ici).

Principalement du Kentucky ?

Si je ne me trompe pas le brun c'est du Burley et souvent exclusivement, notamment pour les semois.
Après on peut y ajouter d'autres tabacs par exemple dans le Saint Claude, ou dans le Vooroogst.

D'après ce lien, le semois est bien du Kentucky.
http://www.fumeursdepipe.net/artsemoisced.htm

Oui en fait rectification, le Kentucky c'est une variante du Burley.

Oui m'enfin, si on va comme ça, à la base de la base il n'y a que deux feuilles de tabac, heing. Le Burley et le Virginia, d'où sont issues toutes les variétés (et on te complexifie le truc avec tous les traitements).

En fait on raisonne en termes gustatifs quand on nomme un tabac. Un brun c'est surtout un traitement du tabac (boucané ou torréfié), mais les feuilles utilisées c'est une autre histoire.

Faut voir l'évolution de la composition du gris pour comprendre : selon les années il y a (de mémoire) des variations qui peuvent s'élever à 20% de la composition de tel ou tel tabac (c'est énorme !) sans qu'on note une si grosse différence.

Merci pour la précision Munch. Au passage, n'est-ce pas toi qui nous aurais gratifiés d'un exposé sur les différents orientaux?

Non, justement, je m'y perds, comme tous ceux qui n'ont pas accès aux McClelland et autres, et j'avais demandé à Nightcap de faire l'inventaire.

En l'occurrence, je trouve que l'appellation pue sévèrement du cul, puisqu'elle ne reflète pas un goût - les orientaux ont tous des saveurs très différentes.

Effectivement, je viens de retrouver le lien 
https://www.alanoblebouffarde.com/t7084-pour-ne-pas-se-perdre-dans-la-jungle-des-tabacs-orientaux-turcs?highlight=orientaux

Non , il y a l'origine mais aussi le traitement, la fabrication, comme le vin rouge ou le rosé et l'importance du marché. 
Par exple en France la SEITA fournissait du tabac "goût français" , un truc viril apprécié aussi en Italie, Espagne et
autres.
Cultivé en France mais aussi importé d'Afrique , d'Argentine ect...

Et sélectionné/traité comme tel pour ce goût, puis est arrivé avec les soldats US le tabac "blond" genre Maryland qui a fini par faire un tabac avec les clopes.

De là des croisements et traitements compliqués pour obtenir ce côté plus léger baptisé blond mais c'est assez
subjectif en réalité, ça ne correspond pas à 2 tabacs distincts mais à des élaborations différentes.

Tabacs bruns, tabacs blonds, pas évident à définir pour les tabacs à pipe.
           Il y avait chez nous des tabacs ‘’traditionnels’’ dits au goût français et très appréciés dans les pays voisins, Espagne et Italie en particulier. Mais, même aujourd’hui, outre Manche et outre Atlantique, le goût français de la Gauloise est connu. Ces tabacs entraient dans la composition de nos cigarettes Gauloises, Gitanes, Celtiques, etc. C’étaient à peu près les mêmes qui composaient les scaferlatis caporal, gris ou bleu entre autres. Je ne me risquerai pas à définir les variétés qui les composaient, c’étaient majoritairement des tabacs cultivés chez nous, mais une part non négligeable était importée. Ces tabacs étaient ‘’air cured’’. Ils étaient ensuite mélangés et torréfiés et avaient un goût ‘’franc’’ et assez corsé.
            En 1930, les Américains  mirent au point une nouvelle méthode de séchage nommée ‘’flue curing’’ (séchage à l’air chaud). Cette méthode permet dans un four adapté, avec un contrôle strict, précis et variable dans le temps de la température et de l’hygrométrie, d’obtenir en seulement 6 jours un tabac jaune et parfaitement fumable à partir d’une feuille verte fraîchement récoltée. Cette méthode permet entre autre de conserver les sucres naturellement présents dans le tabac de Virginie alors qu’ils se transforment et disparaissent dans le séchage ‘’air cured’’ (séchage à l’air).
Voici un virginia ''air cured''


Voici un virginia'' flue cured''

           Le tabac blond était né et les Américains, dès 1944, le firent découvrir chez nous en ne se privant pas d’en améliorer le goût avec différents additifs.. Les cigarettes blondes furent très appréciées par la gent féminine et par les jeunes, et la consommation de tabac explosa.  Ces cigarettes étaient beaucoup plus douces que nos tabacs bruns. La distinction par la couleur du tabac composant les cigarettes était simple : tabac brun, tabac au goût français très corsé, tabac blond, tabac doux au goût américain.
         Ça se complique pour le tabac de nos bouffardes, car les différents traitements des tabacs Virginia que nous consommons leur font souvent perdre la couleur jaune. Ainsi, un virginia transformé en cavendish deviendra pratiquement noir tout en conservant sa douceur, voire en l’augmentant par l’ajout de sucres. Les flakes d’un Capstan  sont relativement sombres. On se rend compte alors que certains tabacs sombres, de couleur brune, fumés dans nos pipes n’ont plus rien à voir avec le goût français des tabacs bruns originaux. L’appellation tabac brun n’est plus adaptée, de part le goût qu'elle évoque, à ces virginia assombris.
         Et c’est sur ce point que je rejoins l’avis de Munch quand il dit ‘’ En fait on raisonne en termes gustatifs quand on nomme un tabac. Un brun c'est surtout un traitement du tabac (boucané ou torréfié), mais les feuilles utilisées c'est une autre histoire.’’
            Mais, en terme gustatif, nous sommes soumis aux goûts de chacun. C'est très subjectif. Je ne parlerai que des miens. Pour moi, outre les tabacs torréfiés ou fire cured style kentucky, on peut inclure dans les bruns les tabacs de Cuba et du Brésil de Mc Connell, les burley et burley maduro de Torben Dansk, l’aged burley falke de Solani et tous ceux qui ont, pour moi, un goût franc et corsé se rapprochant du ‘’goût français’’ original. Il doit y en avoir bien d'autres, outre Atlantique en particulier. que je ne connais pas. Mais, les goûts et les couleurs…

Très interessant!

Merci Stéphane et Pop. Pour ceux que ça intéresse, voici les courbes de température et d'humidité en fonction du temps pour le séchage ''flue curing'' (à l'air chaud). Il y a trois phases:
1)Jaunissement de la feuille 
2)Séchage de la feuille
3)Séchage de la tige
 La courbe en gris clair est la température du thermomètre mouillé (température humide). Elle est là pour simple indication car la température mouillée sera la bonne si la température et l'humidité sont respectées. On peut donc l'oublier.

Il y a quand même quelque chose d'ironique, dans tout ça. Je ne sais pas si mon ressenti est correct, mais il me semble que ce type de tabac n'a pas du tout la cote chez vous.
Pourtant, considérant tous les tabacs auxquels j'ai pu goûter depuis toutes ces années, ceux que je préfère par - dessus tout, ce sont les tabacs bruns, découverts lors d'échanges avec des membres sur divers forums. 
Particulièrement, le caporal bleu et le Caporal Export.  Est - ce un effet causé par son manque de disponibilité de mon côté de la Mare ? Je ne pense pas. Je les préfère aux semois, que je me procure régulièrement aux U.S.A..
Les tabacs bruns sont rustiques et riches au goût. Ils goûtent le tabac. Je les trouve satisfaisants. Même la version courante de Mac Baren, malgré une coupe plus large (et, au final, mieux adaptée pour la pipe que l'ancienne version), est bien réussie, à mon sens.

Davy a écrit:Il y a quand même quelque chose d'ironique, dans tout ça. Je ne sais pas si mon ressenti est correct, mais il me semble que ce type de tabac n'a pas du tout la cote chez vous.

Eh bien, parfois, le ressenti ment, cher Davy 

En 2013, le caporal était le tabac le plus vendu en France, suivi par d'autres tabacs bruns :
http://www.pipegazette.com/2013/11/ventes-de-tabac-pipe-en-france-podium.html

Il y a un fossé entre la variété sans fin des tabacs exposés sur les forums et la réalité...
Aujourd'hui encore, le caporal se trouve dans presque tous les bureaux de tabacs en France.

Deux articles sur l'histoire de ces tabacs bruns, l'un sur le Caporal :
http://www.pipegazette.com/2014/08/le-scaferlati-caporal-une-article-du.html

L'autre publié en 1868 porte sur la fabrication dans deux manufactures de l'époque.
A partir de la fin de la page 724, il est question de la fabrication du scaferlati Caporal :
https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Manufactures_de_Tabac_:_les_%C3%A9tablissemens_du_Gros-Caillou_et_de_Reuilly

Davy a écrit:Il y a quand même quelque chose d'ironique, dans tout ça. Je ne sais pas si mon ressenti est correct, mais il me semble que ce type de tabac n'a pas du tout la cote chez vous.
Pourtant, considérant tous les tabacs auxquels j'ai pu goûter depuis toutes ces années, ceux que je préfère par - dessus tout, ce sont les tabacs bruns, découverts lors d'échanges avec des membres sur divers forums. 
Particulièrement, le caporal bleu et le Caporal Export.  Est - ce un effet causé par son manque de disponibilité de mon côté de la Mare ? Je ne pense pas. Je les préfère aux semois, que je me procure régulièrement aux U.S.A..
Les tabacs bruns sont rustiques et riches au goût. Ils goûtent le tabac. Je les trouve satisfaisants. Même la version courante de Mac Baren, malgré une coupe plus large (et, au final, mieux adaptée pour la pipe que l'ancienne version), est bien réussie, à mon sens.

J'approuve les côté satisfaisant de ces tabacs. J'aime leur rusticité et leurs goûts basiques.
Fumer du brun c'est fumer du tabac. 
Pour la cote, faut bien avouer qu'on préfère mettre en avant le tabac introuvable que celui qu'on fume tous les jours 

Merci Vol Terrien pour cet article très intéressant !

Les Bruns, il me vient régulièrement l'envie d'en fumer. Tout simplement pour me remettre le palais en place  

C'est le meilleur (avis personnel, bien sûr)

Davy a écrit:Il y a quand même quelque chose d'ironique, dans tout ça. Je ne sais pas si mon ressenti est correct, mais il me semble que ce type de tabac n'a pas du tout la cote chez vous.

        Oui, les temps ont bien changé, avant nous avions ça, snif...
https://epitome.hypotheses.org/1429
        Mais je suis bien d'accord avec toi quand tu dis:'' Même la version courante de Mac Baren, malgré une coupe plus large (et, au final, mieux adaptée pour la pipe que l'ancienne version), est bien réussie, à mon sens.''
          Elle est très réussi, et, si le paquet a perdu son charme retro, il a gagné en efficacité pour la conservation du tabac et pour l'emmener avec soi.Bien qu'un peu clair, Mac Baren a été très respectueux du gris de l'emballage. Alors, pourquoi les gens ne parlent-t-ils plus du gris???
 

Perso j'aime bien le Schippers qui est un brun legerement aromatique et surtout les semois :-)

Sherlock a écrit:Perso j'aime bien le Schippers qui est un brun legerement aromatique et surtout les semois :-)

Schippers arrete de schipper! (Désolé)

Je sors…