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Quand je vous dis que c'est grave!
3 participants
Page 1 sur 1
Quand je vous dis que c'est grave!
La Camarde
C’est vrai je suis bien vieux
Et souvent la camarde
M’a redis l’air furieux :
« Dis ! pour quoi tu t’attardes »
Et tout en me montrant
Sur le bord de la tombe
Et la pelle et la pioche
Elle m'a dit ces mots
« Tu sais bien que c’est moi
Qui gagne les batailles.
Et qu’un lion comme toi,
Même, n’est pas de taille.
Tu perdras tu le sais
Cet ultime combat
Qui te fera passer
De la vie au trépas
Pense au soulagement
Qu’apportera la tombe
A ton vieux corps perclus
A tes peines profondes,
A tous ces grands malheurs
Dont la vie t’a chargé.»
J’ai repris mes esprits
Et lui ai dit : « Ecoute !
Certes tu as raison,
Et de quelque façon
Je perdrais la partie.
Mais avant toute chose
Il faut que je te dise :
Oui, tu proposes à tous
Ton au-delà magique
Dont nul ne peut savoir
De quoi il est fourni :
Qu’on soit cambrioleur
Ou bien violeur de filles,
Honnête commerçant
Bon père de famille,
Politicien véreux,
Ou vertueux servant
De l’intérêt plus grand
De ses concitoyens,
On est dans l’ignorance
Jusqu’au rideau baissé.
Il faut que tu le saches :
Je ne suis pas pressé
De rejoindre ma tombe
Et son repos glacé.
Non tu ne gagnes pas.
Je suis dans cette vie
Qui ne s’achève pas.
Et j’en emplis mes yeux
Et mon cœur, même vieux
Je vois ces amoureux
Passer par ce chemin
Que j’ai suivi moi-même
Une fille à la main
Je les vois s’enfoncer
Là-bas dans les colchiques
Qui fleurissent les prés
Leurs yeux brillent de joie.
Et leurs corps enlacés
Que mon esprit évoque,
D’un plaisir fou frémissent,
Tandis que leur esprit
Est empli de bonheur.
Et je revois les jours
Où j’étais à leur place.
Et mon vieux corps tressaille.
Tant que de mes doigts gourds
Je peux tourner les pages
Des vieux livres que j’aime
Et de nouveaux tirages
Tant que mes jambes frêles
Me conduisent dehors
Me chauffer au soleil,
Voir la lune vermeille,
Tant que mes yeux s’emplissent
De toutes ces images ;
Que mes oreilles entendent
Les bruits que fait la vie ;
Que les parfums des fleurs
Passent par mes narines ;
Que le miel des abeilles
Enchante mon palais ;
Oui, je resterai sourd
Au chant de tes sirènes
Je te connais tu sais.
Et je t’ai vu de près
Sur le champ de bataille.
Mais tu étais alors
Trop occupée ailleurs
Pour prendre garde à moi.
La moisson était large
Et tu ne chômais pas.
Je connais bien tes ruses.
Tu m’attendras sans doute
Au détour d’un chemin,
Dans le creux d’un fourré,
Dans mon lit un matin.
Ou bien pour te venger
De tant de résistances,
Tu me feras mourir
Dans d’atroces souffrances.
Qu’importe ! tant que j’ai
Du tabac dans la pipe
Que je garde toujours
Dans le coin de ma lippe.
Tant qu’il me reste assez
De force pour gratter
L’allumette qui va
Servir à l’allumer.
Imitant Cyrano
Dans ce moment suprême
Je ne te cède rien.
Ma pipe est mon épée;
La pointant je te dis :
Je me bats ! Je me bats !
Et quand tu m’auras fait
Enfin ton croche-pied
Que ma main sera froide
Et ma bouffarde éteinte
Mes amis seront là
Pour garder ma mémoire
Volant en arabesques
Dans leurs pipes le soir
Essaie de le comprendre:
Tu ne gagnes jamais !
C’est vrai je suis bien vieux
Et souvent la camarde
M’a redis l’air furieux :
« Dis ! pour quoi tu t’attardes »
Et tout en me montrant
Sur le bord de la tombe
Et la pelle et la pioche
Elle m'a dit ces mots
« Tu sais bien que c’est moi
Qui gagne les batailles.
Et qu’un lion comme toi,
Même, n’est pas de taille.
Tu perdras tu le sais
Cet ultime combat
Qui te fera passer
De la vie au trépas
Pense au soulagement
Qu’apportera la tombe
A ton vieux corps perclus
A tes peines profondes,
A tous ces grands malheurs
Dont la vie t’a chargé.»
J’ai repris mes esprits
Et lui ai dit : « Ecoute !
Certes tu as raison,
Et de quelque façon
Je perdrais la partie.
Mais avant toute chose
Il faut que je te dise :
Oui, tu proposes à tous
Ton au-delà magique
Dont nul ne peut savoir
De quoi il est fourni :
Qu’on soit cambrioleur
Ou bien violeur de filles,
Honnête commerçant
Bon père de famille,
Politicien véreux,
Ou vertueux servant
De l’intérêt plus grand
De ses concitoyens,
On est dans l’ignorance
Jusqu’au rideau baissé.
Il faut que tu le saches :
Je ne suis pas pressé
De rejoindre ma tombe
Et son repos glacé.
Non tu ne gagnes pas.
Je suis dans cette vie
Qui ne s’achève pas.
Et j’en emplis mes yeux
Et mon cœur, même vieux
Je vois ces amoureux
Passer par ce chemin
Que j’ai suivi moi-même
Une fille à la main
Je les vois s’enfoncer
Là-bas dans les colchiques
Qui fleurissent les prés
Leurs yeux brillent de joie.
Et leurs corps enlacés
Que mon esprit évoque,
D’un plaisir fou frémissent,
Tandis que leur esprit
Est empli de bonheur.
Et je revois les jours
Où j’étais à leur place.
Et mon vieux corps tressaille.
Tant que de mes doigts gourds
Je peux tourner les pages
Des vieux livres que j’aime
Et de nouveaux tirages
Tant que mes jambes frêles
Me conduisent dehors
Me chauffer au soleil,
Voir la lune vermeille,
Tant que mes yeux s’emplissent
De toutes ces images ;
Que mes oreilles entendent
Les bruits que fait la vie ;
Que les parfums des fleurs
Passent par mes narines ;
Que le miel des abeilles
Enchante mon palais ;
Oui, je resterai sourd
Au chant de tes sirènes
Je te connais tu sais.
Et je t’ai vu de près
Sur le champ de bataille.
Mais tu étais alors
Trop occupée ailleurs
Pour prendre garde à moi.
La moisson était large
Et tu ne chômais pas.
Je connais bien tes ruses.
Tu m’attendras sans doute
Au détour d’un chemin,
Dans le creux d’un fourré,
Dans mon lit un matin.
Ou bien pour te venger
De tant de résistances,
Tu me feras mourir
Dans d’atroces souffrances.
Qu’importe ! tant que j’ai
Du tabac dans la pipe
Que je garde toujours
Dans le coin de ma lippe.
Tant qu’il me reste assez
De force pour gratter
L’allumette qui va
Servir à l’allumer.
Imitant Cyrano
Dans ce moment suprême
Je ne te cède rien.
Ma pipe est mon épée;
La pointant je te dis :
Je me bats ! Je me bats !
Et quand tu m’auras fait
Enfin ton croche-pied
Que ma main sera froide
Et ma bouffarde éteinte
Mes amis seront là
Pour garder ma mémoire
Volant en arabesques
Dans leurs pipes le soir
Essaie de le comprendre:
Tu ne gagnes jamais !
Dernière édition par william1941 le Mer 22 Sep 2021 - 22:05, édité 1 fois
william1941- Poète, barde, troubadour...
- Messages : 5806
Date d'inscription : 03/04/2020
Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Quand je vous dis que c'est grave!
Parce que ta plume ne tressaille point,
Tiens bon les reines de ta monture.
Cette amie fidèle saura prendre soin,
De ton cœur et de ses fêlures.
J'espère ne pas être grossier, j'ai beaucoup aimé.
Tiens bon les reines de ta monture.
Cette amie fidèle saura prendre soin,
De ton cœur et de ses fêlures.
J'espère ne pas être grossier, j'ai beaucoup aimé.
BobyLaGanache- Notable
- Messages : 4511
Date d'inscription : 15/10/2020
Age : 33
Localisation : Auvergne 63
Re: Quand je vous dis que c'est grave!
Quel beau compliment à la pipe!BobyLaGanache a écrit:Parce que ta plume ne tressaille point,
Tiens bon les reines de ta monture.
Cette amie fidèle saura prendre soin,
De ton cœur et de ses fêlures.
J'espère ne pas être grossier, j'ai beaucoup aimé.
william1941- Poète, barde, troubadour...
- Messages : 5806
Date d'inscription : 03/04/2020
Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Quand je vous dis que c'est grave!
Je suis plutot hermétique à la poésie en général, mais tes mots simples, clairs, directes font passer des émotions auxquelles je suis sensible...
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Gzav- Tête connue
- Messages : 2297
Date d'inscription : 15/07/2018
Age : 52
Localisation : Région parisienne
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