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Bach et ma pipe
4 participants
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Bach et ma pipe
Ce soir, j’ai refumé de l’Elisabethan Mixture dans ma churchwaden bambou. Jusqu’ici, j'avais fumé ce tabac dans des pipes trop courtes. La fumée s’avérait trop dense, trop forte, et les saveurs arrivaient mal décantées dans ma bouche. Le fait de rallonger le tuyau permet d’étaler en quelque sorte le spectre olfactif. On dissocie mieux le goût du Virginia de celui du Périque. Le plaisir qui en résulte est moins diffus, plus subtil, mieux construit.
Tout ça m’a fait penser à Glenn Gould, et à ses deux enregistrements mythiques des variations Goldberg : celui de 1955 (rapide) et celui de 1981 (lent). Dans un interview, il expliquait que sa musique de prédilection (celle de Bach) était de nature essentiellement polyphonique, et que la musique polyphonique « rend » mieux sur un tempo lent que sur un tempo rapide. Le cerveau humain, même bien exercé, peine à suivre plus de deux lignes mélodiques en même temps. Le fait de jouer lentement lui facilite la tâche. Il parvient ainsi à mieux « étaler » le spectre sonore, il dissocie mieux les lignes pour mieux ensuite les recomposer. D’où la supériorité des Goldberg 1981 sur celles de 1955.
C’est exactement la même chose avec la fumée. Conclusion : un tuyau long est aux pipes ce qu’un tempo lent est aux fugues de Bach.
Tout ça m’a fait penser à Glenn Gould, et à ses deux enregistrements mythiques des variations Goldberg : celui de 1955 (rapide) et celui de 1981 (lent). Dans un interview, il expliquait que sa musique de prédilection (celle de Bach) était de nature essentiellement polyphonique, et que la musique polyphonique « rend » mieux sur un tempo lent que sur un tempo rapide. Le cerveau humain, même bien exercé, peine à suivre plus de deux lignes mélodiques en même temps. Le fait de jouer lentement lui facilite la tâche. Il parvient ainsi à mieux « étaler » le spectre sonore, il dissocie mieux les lignes pour mieux ensuite les recomposer. D’où la supériorité des Goldberg 1981 sur celles de 1955.
C’est exactement la même chose avec la fumée. Conclusion : un tuyau long est aux pipes ce qu’un tempo lent est aux fugues de Bach.
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Bach et ma pipe
Jaufré Cantolys a écrit:Tout ça m’a fait penser à Glenn Gould, et à ses deux enregistrements mythiques des variations Goldberg : celui de 1955 (rapide) et celui de 1981 (lent). Dans un interview, il expliquait que sa musique de prédilection (celle de Bach) était de nature essentiellement polyphonique, et que la musique polyphonique « rend » mieux sur un tempo lent que sur un tempo rapide. Le cerveau humain, même bien exercé, peine à suivre plus de deux lignes mélodiques en même temps. Le fait de jouer lentement lui facilite la tâche. Il parvient ainsi à mieux « étaler » le spectre sonore, il dissocie mieux les lignes pour mieux ensuite les recomposer. D’où la supériorité des Goldberg 1981 sur celles de 1955.
Je comprends ton parallèle et il est intéressant. Sauf que pour moi la version de 1955 est supérieure à celle de 1981, trop réfléchie.
Bourrac- Habitant récent
- Messages : 444
Date d'inscription : 16/05/2020
Localisation : Hic et nunc
Re: Bach et ma pipe
Je ne serai pas aussi radical à choisir 1981 contre 1955 mais la comparaison se tient , ainsi que les longueurs de tuyau !
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“Dans ma pipe je brûlerai mes souvenirs d'enfance, Mes rêves inachevés, mes restes d'espérance.” J. Brel.
"La susceptibilité n'est pas signe d'intelligence" A. Taillard
Ernie- Notable
- Messages : 2576
Date d'inscription : 11/01/2021
Age : 52
Localisation : Nantes
Re: Bach et ma pipe
Jaufré Cantolys a écrit:Ce soir, j’ai refumé de l’Elisabethan Mixture dans ma churchwaden bambou. Jusqu’ici, j'avais fumé ce tabac dans des pipes trop courtes. La fumée s’avérait trop dense, trop forte, et les saveurs arrivaient mal décantées dans ma bouche. Le fait de rallonger le tuyau permet d’étaler en quelque sorte le spectre olfactif. On dissocie mieux le goût du Virginia de celui du Périque. Le plaisir qui en résulte est moins diffus, plus subtil, mieux construit.
Tout ça m’a fait penser à Glenn Gould, et à ses deux enregistrements mythiques des variations Goldberg : celui de 1955 (rapide) et celui de 1981 (lent). Dans un interview, il expliquait que sa musique de prédilection (celle de Bach) était de nature essentiellement polyphonique, et que la musique polyphonique « rend » mieux sur un tempo lent que sur un tempo rapide. Le cerveau humain, même bien exercé, peine à suivre plus de deux lignes mélodiques en même temps. Le fait de jouer lentement lui facilite la tâche. Il parvient ainsi à mieux « étaler » le spectre sonore, il dissocie mieux les lignes pour mieux ensuite les recomposer. D’où la supériorité des Goldberg 1981 sur celles de 1955.
C’est exactement la même chose avec la fumée. Conclusion : un tuyau long est aux pipes ce qu’un tempo lent est aux fugues de Bach.
Perso, l'audition multimélodique ne me gène pas (mais, c'est une déformation puisque je m'amusais en amateur sur des synthés à plusieurs pistes .. donc à force l'oreille décompose ou recompose les dfférentes ligne)
Pour la church', le socle ? c'est toi ou c'est moi ? (plus aucun souvenir )
Invité- Invité
Re: Bach et ma pipe
Tu as raison Bourrac, j'ai été trop catégorique. Les goûts et les couleurs ça ne se discute pas. J'aurais dû dire: "c'est pourquoi la version de 1981 est plus réfléchie" (car c'est en effet le terme exact).Bourrac a écrit:Je comprends ton parallèle et il est intéressant. Sauf que pour moi la version de 1955 est supérieure à celle de 1981, trop réfléchie.
Vu la qualité des finitions (sans parler de la branche de pin qui colle aux doigts parce que le vernis a été posé directement dessus sans attendre que la résine sèche)... si je te disais que c'est toi, me croirais-tu?John Ross a écrit:Pour la church', le socle ? c'est toi ou c'est moi ? (plus aucun souvenir )
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Bach et ma pipe
Jaufré Cantolys a écrit:Vu la qualité des finitions (sans parler de la branche de pin qui colle aux doigts parce que le vernis a été posé directement dessus sans attendre que la résine sèche)... si je te disais que c'est toi, me croirais-tu?John Ross a écrit:Pour la church', le socle ? c'est toi ou c'est moi ? (plus aucun souvenir )
Ouf ... (sans vouloir te vexer )
Je me disais aussi : j'aime bien les trucs roots mais quand même (sans vouloir te vexer -bis- )
Mais, je t'aurais fait certainement le même avec juste un chouïa de finition supplémentaire ( sans vouloir te vexer )
Invité- Invité
Re: Bach et ma pipe
J'avoue ne jamais avoir trop écouter Bach, que ce soit Jan Sebastián ou Sebastian tout court. Encore moins Goldberg à par Whoppy dans Sister Act mais je ne crois pas qu'il y ait un lien.
Bref, j'aime beaucoup cette analogie et ce retour sur ce qu'apporte un tuyau long. Merci Jaufré.
Du coup, que ce soit pour apprécier la musique ou un tabac, peut on désormais dire qu'on devra "accorder nos tuyaux longs"?
Bref, j'aime beaucoup cette analogie et ce retour sur ce qu'apporte un tuyau long. Merci Jaufré.
Du coup, que ce soit pour apprécier la musique ou un tabac, peut on désormais dire qu'on devra "accorder nos tuyaux longs"?
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Suzan hated literature, she'd much prefer to read a good book - Terry Practchett
Pierrot Gourmand- Monument
- Messages : 13879
Date d'inscription : 15/11/2016
Age : 42
Localisation : Troyes
Re: Bach et ma pipe
Voici la variation 25 ma préférée...
Imaginez le Virginia à la main gauche, et le Périque à la main droite...
Imaginez le Virginia à la main gauche, et le Périque à la main droite...
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