SAMUEL GAWITH - Grousemoor

Sur ce point je diverge (et comme disait Desproges, c'est beaucoup).

Je préfère me faire mon opinion plutôt que le fier aux propos de quelqu'un qui, certes, tourne bien ses phrases et peux faire figure d'autorité dans le milieu, mais au final, qui a ses propres goûts et attentes qui peuvent très probablement différer des miens. 

J'en ai eu la preuve avec sa critique du Luxury Bulls Eye et la aussi avec le Groosemor que j'ai apprécié aussi.

Moi aussi je m'insurge contre cette revue injuste. Du Grousemoor je n'en ai fumé qu'une boîte, et depuis je rêvais d'en retrouver. Je suis extrêmement déçu d'apprendre qu'il sera retiré de la vente. Dans ma mémoire il n'est point du tout associé à un excès d'arômes et j'ai souvenir que le goût de citronnelle était très équilibré. Dans ma mémoire il reste associé au chant des rouge-gorges et à ce paysage d'Ardèche (ça ne se voit pas sur la photo, mais je fume du Grousemoor).

Jolie photo, Jaufré Cantolys ! 



Oui, je suis d'accord avec vous 2 = il convient de se faire sa propre opinion en fonction des son anamnèse (madeleine de Proust) et son expérience, au niveau gustatif et olfactif.


Pour être plus concret, j'avoue que je n'ai pas les papilles blindées comme celles d'Erwin Van Hove... Ni n'ai un organisme autant intoxiqué à la nicotine que lui


En conséquence, il m'arrive souvent d'assembler les tabacs entre-eux pour trouver le juste équilibre, et donc mon bonheur... En fonction de l'idée l'expérience que je me fais de l'harmonie au fumage... Tout simplement


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Jaufré Cantolys a écrit:Moi aussi je m'insurge contre cette revue injuste. Du Grousemoor je n'en ai fumé qu'une boîte, et depuis je rêvais d'en retrouver. Je suis extrêmement déçu d'apprendre qu'il sera retiré de la vente. Dans ma mémoire il n'est point du tout associé à un excès d'arômes et j'ai souvenir que le goût de citronnelle était très équilibré. Dans ma mémoire il reste associé au chant des rouge-gorges et à ce paysage d'Ardèche (ça ne se voit pas sur la photo, mais je fume du Grousemoor).

Ça y est! Grâce à l'entremise d'un ami très cher j'ai retrouvé du Grousemoor ! Peut-être une des dernières boîtes en Europe, puisqu'il n'est plus commercialisé... voilà trois ans que j'en cherchais ! Depuis cette fameuse randonnée en Ardèche. J'ai du parfum de thé plein les narines, et du chant de rouge-gorges plein la tête. Merci William! 

Il peut y avoir plus de rêve dans quelques brins de tabac que dans un livre de Giono. Cela dépend du fumeur.
Faire plaisir à un ami est une des plus belle chose que nous offre la vie.
Je suis allé lire les revues de ce tabac un peu partout.
De même que l'aveugle compense par l'ouïe et l'odorat, je corrige la  faiblesse de mon odorat et de mon goût par l'utilisation intensive et attentive de ma vue. Un vrai plaisir! Surtout en tirant sur une pipe garnie de mon mélange infernal. Je fume double!

Grâce à Chris, une boîte de Grousemoor encavée depuis 2015 m'est livrée au boulot, ce qui ne manque pas de faire marrer les copains quand ils me voient ouvrir frénétiquement l'emballage et mettre mon nez dedans.

Parce que du Gaouitte, j'en ai fumé : Squadron, Balkan, Skiff, FVF, BB, Perfection, y'a même du Talisman qui arrive.

Mais du Lakeland de chez le Samuel, never. J'en avais lu des revues (dont ici), entendu parler sur des forums US, mais jamais eu entre les mains.

C'est ...... particulier le machin là, comme pas mal de trucs brittons en fait (ceux qui connaissent la Marmite ou l'Irn Bru le sachent).

Enfermé dans un bocal étanche (j'insiste), ça ressemble à du tabac classique en vrac, du virginia tout ce qu'il y a de plus bête. Ouvre le bocal et prends toi ça dans les naseaux. Nom de Zeus, kessessé?

Comme dit la revue : It is a tobacco that has a very unique taste that is sweet with a strong floral note

Ah ça "iounaïque" tu l'as dit ! Un mélange de loukoum à la rose et de citronnelle, loin des petites fleurs de printemps vantées par la pub, mais les Anglais ne sont pas faits comme nous, leur nez non plus donc.

Au fumage c'est du facile, après un peu de séchage, la combustion est bonne, le goût est fortement atténué par rapport à l'odeur même si ça reste présent. En revanche j'ai un peu peur d'avoir durablement marqué ma pipe avec ce tabac...

Pas désagréable à fumer, mais si surprenant dès l'ouverture que ça peut rebuter. En fait, je ne sais pas quand fumer ce tabac... à l'heure du thé avec un Earl Grey?

Merci  à toi pour cette revue, le nez anglais est donc différent que le notre 

Et pas que le nez cher Stéphane, mais comme ce n’est pas l’objet de ce forum, je te parlerai une autre fois de leurs vins et de leurs femmes

Van Gaughin a écrit:Et pas que le nez cher Stéphane, mais comme ce n’est pas l’objet de ce forum, je te parlerai une autre fois de leurs vins et de leurs femmes

Euh, le doute m'habite a la lecture de ta revue. C'est du Lakeland ou du Grousemoor que tu as fumé ? 

Pierrot Gourmand a écrit:Euh, le doute m'habite a la lecture de ta revue. C'est du Lakeland ou du Grousemoor que tu as fumé ? 

Du Grousemoor
Les avis dixverges par rapport à l’appellation lakeland : une origine géographique, un style d’aromatisation….
Ce tabac semble appartenir à la catégorie tant par son origine que par les senteurs ajoutées.
Après je ne suis pas un expert!

Lakeland? Vaste sujet niveau tabac. Je ne le maîtrise pas. Pour la géographie sachez qu'en 1973 les autorités britanniques ont créé des métropoles d'agglomérations afin de rendre autonomes les grandes villes. Du coup pas mal de comtés ont vu leurs superficies réduites. Manchester et Liverpool ont pris la part du lion au Lancashire, qui s'est également vu piquer son exclave qui englobait Ulverston et Coniston. Cette même année le comté de Cumbria s'est formé, constitué de Cumberland, Westmorland et l'ex-clave de Lancashire. Ceci avait un but économique, industriel et agricole pour la plupart, mais également touristique, car les trois anciens comportaient des lacs et des petites montagnes qui dans leur ensemble formaient ce qu'on appelle la Lake District (Région des Lacs), assez courue par des randonneurs et campeurs. Kendal fait partie du Cumbria, côté Westmorland. Il y a eu des poètes Romantiques des Lacs, Wordsworth et Coleridge, début 19ème. Par contre pour les manufacturiers de tabac : qui a commencé à mettre une aromatisation florale d'abord? qui a d'abord mis un nom d'origine géographique ? Gallagher's, Ogden's, Samuel Gawith, Gawith Hoggarth ? Je ne sais pas.

https://pipesmagazine.com/forums/threads/tobacco-purity-law-in-great-britain-myth-or-reality.68077/

Merci pour la revue ! Les anglais sont spéciaux effectivement : ils leurs faut alors des tabacs spéciaux et autres pates tartinable bizarre 

L'age joue aussi peut etre sur les aromes perçu ! A tester et comparer avec un "frais" ?

Kilt&Pipe a écrit:https://pipesmagazine.com/forums/threads/tobacco-purity-law-in-great-britain-myth-or-reality.68077/

Un des commentaire sur ce fil fort intérressant qui a l'air de résumé le question : 

Every aspect of the purity laws is confusing. I think it best explains why latakia blends are refereed to as "Englishes", but in no way explains why a company started making soap flavored tobaccos. Tonquin, rose geranium, etc were the exact same things going into soaps, perfumes, and other scents also being produced in the Lakeland district.
And, Yaddy, hit the mail on the head with exactly what I have always wondered, "Why not use real vanilla? or even real rose hips, instead of their ugly cousins which only tastes similar, but not exact?" Purity, seems to translate into using other stuff used in chemical productions to replace natural flavorings.

Traduction à l'arrache : Chaque aspect des lois de pureté prête à confusion. Je pense que cela explique le mieux pourquoi les mélanges de Lattaquié sont appelés « anglais », mais n'explique en aucun cas pourquoi une entreprise a commencé à fabriquer des tabacs aromatisés au savon. Le tonquin, le géranium rose, etc. étaient exactement les mêmes éléments entrant dans la composition des savons, parfums et autres parfums également produits dans le district de Lakeland.
Et, Yaddy, j'ai frappé le courrier avec exactement ce que je me suis toujours demandé : "Pourquoi ne pas utiliser de la vraie vanille ? ou même de vraies cynorrhodons, au lieu de leurs vilains cousins ​​qui ont seulement un goût similaire, mais pas exact ?" La pureté semble se traduire par l’utilisation d’autres substances utilisées dans les productions chimiques pour remplacer les arômes naturels.

Mais j'ai pas compris la réponse. Lakeland et Grousemoor "are ze saime"?

Lakeland en tabac ce sont des aros florales. Certains y voient un English flavour (pas Blend). Le Grousemoor de SG en est une. Soit dit en passant que GH a plus d'offre en matière de Lakeland. Ils se sont octroyés les noms d'origine géographique, tandis que SG, peut-être par accord tacite, a dû se contenter de Grousemoor. On tire plutôt sur le coq de bruyère dans les landes des Pennines, cad 40 bornes à l'est du Lake District.

Tout en étant né là-bas je les trouve particuliers. J'ai eu du mal à terminer mes blagues de Condor, St Bruno et Ennerdale. Paradoxalement le plus capiteux d'entr'eux, le Grasmere, m'a séduit d'emblée.

OK, donc si j'ai bien tout lu Freud compris, Lakeland est un style de tabac (au même titre que brun, anglais etc en quelque sorte) désignant un tabac floral. Parce Qu il existe un tabac qui s'appelle Lakeland, et pour le coup ça me portait à confusion. 

Va falloir que les gens qui maîtrisent le sujet créent un fil d'explication et d'éclaircissement là

Pierrot Gourmand a écrit:OK, donc si j'ai bien tout lu Freud compris, Lakeland est un style de tabac (au même titre que brun, anglais etc en quelque sorte) désignant un tabac floral. Parce Qu il existe un tabac qui s'appelle Lakeland, et pour le coup ça me portait à confusion. 

Va falloir que les gens qui maîtrisent le sujet créent un fil d'explication et d'éclaircissement là

Ah là c'est exactement ça. Le Lakeland Dark, c'estvloin d'un tabac floral... ou alors une fleur de mine qui a subi un coup de grisou.

Juste un avis, dont certains se souviendrons peut être :

Je ne suis pas difficile, voir très tolérant, mais quand j'ai gouté ce tabac il y a quelques années j'ai cru à une blague, pour être floral pas de doutes, très chimique et proche du Harpic WC...

Conseil : si vous voulez le tester, en pipe maïs ou une quelconque sans importance car il marque sévère le bougre...

Cet avis n'engage que moi, mais j'ai une pensée pour quelques amis qui en fument un peu...

j'ia testé aussi ce tabac et beurk pour moi, j'aime pas les tabacs aro dit aromatisation floral, à chaque essai j'ia l'impression de fumer soit un pot pourri, soit du Harpic WC... C'est pas pour moi ces machins là...

Gouté, pas trop mon truc non plus celui là..

Concernant l'aro type Lakeland je crois que sur les chroniques d'Erwin Van Hove sur le site fumeurs de pipe il y avait un billet sur le St Bruno. Il y avait parlé d'une aro lakeland florale/ savonneuse de mémoire et le décrivait aussi comme une famille d'aros.
Ou alors c'etait pas tout à fait ça et ma mémoire me joue des tours.. j'essaierai de retrouver l'article et vous mettrai le lien

Alors voilà donc  ce fameux tabac. Merci à van gaughin pour l'échantillon. J'avais jusque là bien apprécié les SG, enfin pas tous car j'ai laissé de côté la gamme aromatique. L'impair est réparé par ce test.

Les brins sont plutôt attrayants et la coupe ainsi que l'hygrométrie à mon goût. Il parfume la pièce, c'est certain. J'ai l'impression de presser un citron juste sous mon nez. Aprés bourrage les doigts sentent aussi le citron. 
Pressé d'allumer je saute sur mon briquet et zou ! C'est parti

En fait je l'ai testé deux fois dans deux pipes différentes. Une bruyère et une Jima. Les sensations étant les mêmes, je fourre tout dans la même revue.

Allumé le tabac respire le citron, un peu fumé certes mais clairement le citron. C'est assez étrange comme ressenti, je n'ai pas l'habitude. Au fur et à mesure, on pourrait s'attendre à ce que ce goût peu subtile disparaisse, comme souvent avec les aros. Ils ne sont pas nombreux ceux qui conservent leur pouvoir aromatique au-delà d'un demi foyer.
Là, il le conserve et l'accentue. Ce n'est plus citronné c'est acide. On est dans un tabac citrique. 
Mon palais crie grâce, mon langue me supplie d'arrêter et mes dents contentes de ce détartrage chimique, blanchissent d'aise.

J'arrête avant la fin du bol, le plaisir du fumage n'y est plus. 

C'est donc un aromatique, pas saucé, non juste macéré dans du jus de citron concentré. Il doit se conserver longtemps c'est sûr. Si il y a des marins parmis vous, je pense que vous pouvez être à l'abri du scorbut en en ayant une boite à bord.

Un test intéressant et qui me conforte dans ma réticence à découvrir plus en avant les trouvailles parfumées des assembleurs de tabac.