Fumer par temps froid ?

Plop !
Comme il faisait environ -452° aujourd'hui, je me suis posé une question existentielle au moment de sortir ma bouffarde. Comme ni moi, ni dieu et ni le chien qui passait devant moi n'a trouvé la réponse, je m'en remet à vous maitre sith.

Le fait de fumer à l'exterieur par temps froid abime t-il le bois de la pipe (Contact chaud/froid) ? Est-ce que c'est dangereux ?  Est-ce que ça provoque des explosions ? Une faille temporelle ? 

Hello !
J'ai peu pratiqué, mais à mon humble avis, il n'y a pas de risque: l'intérieur du fourneau est à quelques centaines de degrés (a l'estimée) au contact de la braise. Que l'extérieur du fourneau soit à 20°C ou a -10°C ne doit pas changer grand chose...

la question est super intéressante, car moi aussi je me pose la question! donc avis au habitué de la bouffarde par températures negatives.

y à t il un risque pour nos bouffarde préféré

little smoke a écrit:

Si ta pipe est restée toute la nuit sur la terrasse par moins 15° et que tu la bourre comme un sagouin et l'allume de la même manière en la faisant chauffer à fond et vite, ben elle risque de pas aimer du tout, mais bon, 'faut quand même être bien givré pour faire une connerie pareille !

Sinon, ça risque rien, tu peux bouffarder tranquille en patinant sur la glace !

J'en connais un qui skie en fumant ! 

extra little l exemple est terrible mais comme tu dis laisser sa pipe toute la nuit dehors, puis la faire bien griller faut déjà est tres loin dans sa petite tête pour faire ca! et le skieur à la bouffarde terrible aussi la grande classe dirais je .

merci à toi

little smoke a écrit:

Si ta pipe est restée toute la nuit sur la terrasse par moins 15° et que tu la bourre comme un sagouin et l'allume de la même manière en la faisant chauffer à fond et vite, ben elle risque de pas aimer du tout, mais bon, 'faut quand même être bien givré pour faire une connerie pareille !

Sinon, ça risque rien, tu peux bouffarder tranquille en patinant sur la glace !

J'en connais un qui skie en fumant ! 

j en ai connu un,qui fume en skiant  

ça glisse, merci LS !   
Depuis le temps que je me retiens de faire du snowboard en bouffardant, je vais enfin pouvoir en mettre plein les châsses a mes contemporains.

little smoke a écrit:

Ouaip, comme tu veux mais le résultat est l'même et moi ça m'fait bien rire ('faut pas s'prendre un arbre parce que ça fait toujours mal, mais là encore plus !) !!

j en ai connu un,il a voulu se pendre à un arbre et il s est raté,on lui a conseillé de lire la bible,il l a lue et il a lu 'repends toi'  

La seul chose que tu risque c'est d'avoir beaucoup d'humidité dans ton foyer à cause du chaud/froid Quand ma pipe est très froid je la réchauffe dans mes mains pendant quelques minutes avant de l'allumer

Phileas a écrit:La seul chose que tu risque c'est d'avoir beaucoup d'humidité dans ton foyer à cause du chaud/froid Quand ma pipe est très froid je la réchauffe dans mes mains pendant quelques minutes avant de l'allumer

Pas con, en effet j'avais remarqué cette histoire d'humidité. Je note.

Sinon ben, j'aime bien fumer dans le froid moi, ça me rappelle mes premiers essais durant mes balades parisiennes, ça permet de goûter un peu à la joie du poilu bouffardeur qui se réchauffe les mimines, les gens vous regardent avec envie et font plus facilement des commentaires, ah tiens, il a trouvé le moyen de se chauffer lui, on en voit pas beaucoup des fumeurs de pipe, putain con c'est classe, vas-y marche derrière lui qu'on sente l'odeur, etc.

kenshiro a écrit:

little smoke a écrit:

Ouaip, comme tu veux mais le résultat est l'même et moi ça m'fait bien rire ('faut pas s'prendre un arbre parce que ça fait toujours mal, mais là encore plus !) !!

j en ai connu un,il a voulu se pendre à un arbre et il s est raté,on lui a conseillé de lire la bible,il l a lue et il a lu 'repends toi'  

(plus fou que toi y'a pas ou il faudrait t'inventer !!!!)

Tabadoc a écrit:

kenshiro a écrit:

little smoke a écrit:

Ouaip, comme tu veux mais le résultat est l'même et moi ça m'fait bien rire ('faut pas s'prendre un arbre parce que ça fait toujours mal, mais là encore plus !) !!

j en ai connu un,il a voulu se pendre à un arbre et il s est raté,on lui a conseillé de lire la bible,il l a lue et il a lu 'repends toi'  

(plus fou que toi y'a pas ou il faudrait t'inventer !!!!)

dans la noble bouffarde tous risques,je suis le looping

tiens Tabadoc, je ne savais pas qu on avait fait une photo ensemble(au passage t as un joli chapeau    )

Je te remercie, tu m'as donné un physique plutôt avantageux. Merci ma poule….

Tabadoc a écrit:Je te remercie, tu m'as donné un physique plutôt avantageux. Merci ma poule….

de rien mon ,et je viens de m en aperçevoir,le titre du fil c est 'fumer par temps froid' et sur la photo,tu as une fourrure pour 'fumer par temps froid',faut l'faire

  fieu !!!

Tabadoc a écrit:  fieu !!!

dju ti,pour un peu,on croirais que t'es belge,une fois

J'apprends vite tu sais...

Tabadoc a écrit:J'apprends vite tu sais...

c est bien,c est bien,un jour t'auras la frite,mî pti poyon

Je relance la discussion sur le sujet même car je pense que mon coté parfois bourru avec mes habitudes peut apporter une expérience concrète au débat.

La pipe de bruyère n'est pas une femme difficile, loin de là. Si la bruyère est bien sèche, ce qui est le cas de la majorité des pipes et de toutes les pipes dignes d'être respectées, les cellules du bois sont mortes et ne peuvent donc aucunement se réhydrater. Les molécules d'eau ne peuvent donc être stockées et ne peuvent que circuler dans le bois qui ne peut faire éponge.

Pour vous donner concrètement ce que ça donne : j'ai un jour récupéré un bloc de bruyère, un ébauchon misérable qui avait été laissé dans la boue en extérieur pendant au moins un an. De la mousse se trouvait dessus ainsi que de la terre et toutes ces petites choses que l'on appellerait salissure. Malheureusement, comme souvent, je n'ai pas pris l'initiative de le photographier amis vous pouvez quand même facilement imaginer le tableau. Je l'ai ramené chez moi afin d'examiner la résistance du bois et vérifier son humidité, l'impact de son mauvais traitement. Avant de le travailler, je l'ai nettoyé comme un sauvage histoire de ne laisser que du bois, avec une éponge et un bain d'eau tiède pendant une demi-journée. Je l'ai ensuite séché à la main et laissé reposer un quart d'heure.

La quantité d'humidité du bois à l'extérieur dépassait les 80% vu qu'il n'était pas encore sec or à deux millimètres de profondeur, elle s'abaissait à 20%. En fait, une fois poncé sur un millimètre, l’ébauchons est apparu comme neuf : sec, clair, sans impuretés. Le temps passé en extérieur n'avait aucunement altéré ses propriétés. La mousse n'avait d'ailleurs même pas réussi autre chose comme implantation que de rester en surface.


(Petite photo sympa d'un inconnu pour illustrer le propos.)

Lorsque je vais à mon atelier en hivers, il y a souvent plus de 80% d'humidité dans l'air. Le sol marneux et la bruine ne laisse pas beaucoup de chance au soleil qui peine déja à sortir quelques rayons de chaleur. Il y fait entre cinq et neuf degrés tout au plus. Dehors, il fait un ou deux degrés en ces matins là humides. Ne vous imaginez surtout pas que ce soit une gène pour fumer. En fait, j'aime boire mon café au contact de cette bruine qui ruisselle alors de la tasse et danse avec les fumées des cheminées, toujours matinales. Ma pipe au bec, je la garde... et si des gouttelettes s'y trouvent, amicales, je les laisse glisser sur le bois, parcourant ses veines humides des yeux. J'aime sentir son tiède foyer dans cette solitude tranquille qui me rappelle que chaque jour est unique.

Il ne faut pas s'inquiéter de l'humidité face à sa pipe, mais il faut savoir être vigilant vis à vis de la combustion qui s'y mène. En ces matins humides, je préfère toujours un tabac sec aux humides flakes qui alors se font un plaisir de juter. Il faut aussi faire attention au tirage car le foyer se refroidissant plus vite, on mesure parfois mal la combustion. Le gout change aussi et il est parfois difficile de retrouver son tabac. On est alors tenté de rallumer, de tirer, de contrarier le bois. Je pense qu'il est facile de mal fumer en ces conditions et là est finalement ce que je considère comme le risque éventuel pour la pipe. Mais ce risque là est intrinsèque au fait de fumer la pipe, rien d'étonnant.

Rien ne vaut une dégustation dans un fumoir, au calme, au chaud et bien assis, je le concède volontiers. On ne peut d'ailleurs être attentif aux nuances d'un tabac qu'en ces conditions. Je réserve d'ailleurs mes pipes de salon à cet usage et mes plus rares tabacs. D'autres, plus rustiques et pourtant pas moins bonnes fumeuses savent que la vie n'est pas complète sans un contact avec nos racines, quelles qu'elles soient et que je peux réduire mon rapport à la pipe à autre chose qu'un mode de vie. Elle m'accompagne et donc se trouve avec moi lorsque je travaille la terre, lorsque je maçonne, lorsque je suis à l'atelier, lorsque je parcours les bois, lorsque je me prends les pieds dans un barbelé oublié au sol et que je tombe face contre terre dans un sol humide et vaseux. Et elles savent aussi que la vie nous changent et qu'il faut savoir prendre soin de soi. Elles demandent donc plus d'entretien et souvent je modifient leurs teintes et corrige leurs accrocs.

Ainsi, je conclue donc que si une pipe ne craint pas les changements brusques de température ni l'humidité, il en reste qu'une pipe laissée en vitrine demande bien moins d'entretien qu'une pipe de bucheron. A ce sujet, le risque souvent fatal constaté lors de mes restaurations est plutôt un culot si épais qu'il en vient à fendre le bois... Il y a aussi un allumage fait par un aveugle qui crame la moitié d'une parois avec un briquet tempête oubien ces histoires américaines de celui qui fume le plus vite et qui se résume à une intoxacation suivi d'une pipe dont la parenté avec le charbon se relève comme évidente. Le risque pour la pipe, ce n'est pas tant l'environnement sinon le fumeur en soi, mais ça aussi, on le savait déja.

Quelle plume mon ami !
Au moment ou j'allai sombrer (et oui, je travaille de nuit ), le récit de ton expérience viens
de me réveiller à tel point, que je m'en vais fouiller pour trouver d'autre de tes "commentaires".

Demosthène, c'est toujours un immense plaisir de te lire, en particulier quand tu prends le temps de développer ainsi un texte. Merci pour ces évocations.

Les promenades forestières avec une pipe au bec me manquent, tant la forêt est rare par ici (je m'interdis de fumer dans la garrigue des calanques: d'une part les odeurs sont déjà très riches, et d'autre part les risques d'incendie sont bien trop importants). J'en regrette parfois ma forêt auboise.

ah punaise la garrigue magnifique et plein de parfum! c est sûr, mais par ici tu ne peu mal de mettre le feu il fait tellement humide

par contre moi j ai du mal à fumer en foret avec 2 chtits nains et deux chiens que je n ose lacher

Cher Demosthène,
L'ambiance de tes matins froids est parvenue jusqu'ici, résonnant familièrement, apportée sans doute par le nuage sortant de quelque pipe. Dans le vieux massif de l'Ardenne (on se fout alors de la frontière) un endroit parmi ceux que j'aime s'appelle Roc La Tour. Et c'est là, lors d'un petit matin brumeux où l'on ne croisait guère que des sangliers, que tu m'as sans le vouloir ramené.

Aussi, grâce à toi, j'irai, pris par la brume, la bruine, et tout ce qui fait brrr, fumer une de mes bouffardes au bord de la corniche, face à la forêt.
Merci !

Laifour a écrit:Cher Demosthène,
L'ambiance de tes matins froids est parvenue jusqu'ici, résonnant familièrement, apportée sans doute par le nuage sortant de quelque pipe. Dans le vieux massif de l'Ardenne (on se fout alors de la frontière) un endroit parmi ceux que j'aime s'appelle Roc La Tour. Et c'est là, lors d'un petit matin brumeux où l'on ne croisait guère que des sangliers, que tu m'as sans le vouloir ramené.

Aussi, grâce à toi, j'irai, pris par la brume, la bruine, et tout ce qui fait brrr, fumer une de mes bouffardes au bord de la corniche, face à la forêt.
Merci !

très belle photo Laifour