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Le chien
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Jaufré Cantolys
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Re: Le chien
Merci, Jauffré. Je l'ai lu mais comme souvent, je ne m'en souviens pas!
la hyène- Tête connue
- Messages : 2311
Date d'inscription : 22/09/2018
Age : 50
Localisation : Rhône / Lyon
Re: Le chien
Jaufré Cantolys a écrit:
"A partir de là, le temps fut mauvais. Souviens-toi. C'est à peine si on voyait de maison à maison. Chacun chez soi. Il ne fallait plus penser à faire des transports, même à cinquante mètres. Je faisais comme toi, comme tout le monde. Je sortais juste pour aller chercher mon tabac. J'avais le temps de tourner et retourner les choses. Je me dis que peut-être un chien ferait l'affaire. Je vis Auguste Blache et je lui demandai s'il ne voulait pas me vendre un de ses fameux chiens-loups. Je savais qu'il en vendait. Il voulut bien. Il me dit même que c'était le moment rêvé. Il en avait un jeune très fort. Il me dit: "Si tu le prends maintenant, il s'attachera à toi." Je lui dis: "Pourquoi donc maintenant?" Il dit: "A cause du mauvais temps et du froid. Il restera près du feu, et comme il comprendra que c'est ton feu, il s'attachera à toi." Oui. Et puis, je lui fis de la soupe à l'os. Alors, tu comprends, pour ce qui est d'aimer quelqu'un, il m'aimait."
(Jean Giono, Faust au Village).
Je voudrais revenir sur ce texte, qu’en ces temps hivernaux je ne me lasse pas de relire. A commencer par cette phrase : « Je faisais comme toi, comme tout le monde. Je sortais juste pour aller chercher mon tabac. » Il faisait si froid dehors qu’on ne sortait pas. Sauf pour aller chercher son tabac. On ne sortait pas pour aller acheter à manger, ou même boire un coup au café. On sortait juste pour aller chercher son tabac. Le tabac était devenu la chose la plus importante, la seule qui justifiât d’affronter le froid. Question nourriture, on avait des provisions pour l’hiver. Objection possible : pour le tabac aussi, on peut faire des provisions. J’en connais, au Village, qui auraient dans leur cave de quoi tenir plusieurs hivers. Mais il semble que dans le cas du tabac, le fait de se déplacer, de sortir de chez soi pour aller le chercher, participe au plaisir de fumer. On ne peut en dire autant des courses qu’on fait chez l’épicier (sauf peut-être parfois, quand on va choisir ses légumes un par un, le dimanche matin, au marché). Sans doute parce que le plaisir de manger tient moins à l’achat des ingrédients qu’à la préparation du repas. Oui, mais le plaisir de fumer sa pipe tient aussi à la préparation ! On prend plaisir à choisir sa pipe, la bourrer, l’allumer, etc... Ouida, mais aller chercher son tabac quotidien, allez savoir pourquoi, c’est différent. Cela confère à l’acte de fumer un caractère unique, solennel. Manger répond d’abord à un besoin, tandis que fumer répond à un désir. Il faut bien mettre autour de ce désir un peu de cérémonie. Par ailleurs, le plaisir d’aller acheter son tabac dehors semble augmenter proportionnellement au froid qu’il fait. Cela se ressent si, ayant bien jouï du froid, tu allumes ta pipe auprès de la cheminée. Tandis que le l’âtre réchauffe ta couenne, la pipe réchauffe ton âme. Tu es ainsi réchauffé de l’intérieur et de l’extérieur. On ne profite bien du feu qu’à condition d’avoir eu froid. C’est pourquoi le chien, « comprenant que c’est ton feu, s’attachera à toi ». Il s’agira alors des deux feux : celui la pipe et celui de la cheminée. La « soupe à l’os » (puisqu’on parle aussi de nourriture) en rajoutera un troisième, puisqu’on la fait cuire dans une marmite. On comprend, dès lors que le chien nous aime !
J’espère que ceux qui ont la chance d’avoir de la neige à leur porte, en cet hiver, apprécieront ce texte comme je l’ai apprécié. Et qu'ils iront désormais acheter leur tabac à pied
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"Le poète doit être un professeur d'espérance. A cette seule condition il a droit au pain et au vin, à côté de l'homme qui travaille" (Jean Giono)
Re: Le chien
Les chiens et leurs maîtres seront d'ailleurs à l'honneur en 2025 dans le grand magasin parisien Le Bon Marché. Loin de moi l'idée d'en faire la pub, mais j'ai trouvé l'affiche sympa.
@Jaufré: Pour aller chercher mon tabac à pied, 7 km c'est un peu loin surtout dans la neige. C'est là qu'on apprécie ses réserves
@Jaufré: Pour aller chercher mon tabac à pied, 7 km c'est un peu loin surtout dans la neige. C'est là qu'on apprécie ses réserves
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Il faut vivre raisonnablement en succombant régulièrement à des petits plaisirs déraisonnables... (Jean Rochefort)
Brase d'Anjou- Vieux de la vieille
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Date d'inscription : 22/05/2020
Age : 59
Localisation : Campagne angevine à l'ouest d'Angers
Re: Le chien
Jaufré, j'ai beaucoup aimé ton histoire mais je trouve Giono bien méprisant pour les chiens, ramenant leur attachement à leur maître à "une soupe à l'os". Il va, me semble-t-il, bien plus loin. celui de leur maître aussi.
https://www.youtube.com/watch?v=2CcugdwbN9s
https://www.youtube.com/watch?v=2CcugdwbN9s
william1941- Poète, barde, troubadour...
- Messages : 6906
Date d'inscription : 03/04/2020
Age : 83
Localisation : Garrigue et méditerranée. studio à Paris
Re: Le chien
Merci Jaufré. C'est sûr que mon chien s'attache à moi lorsqu'un bourrage de pipe commence. Pour lui c'est synonyme de promenade ou de jeu à l'extérieur.Jaufré Cantolys a écrit:Jaufré Cantolys a écrit:
"A partir de là, le temps fut mauvais. Souviens-toi. C'est à peine si on voyait de maison à maison. Chacun chez soi. Il ne fallait plus penser à faire des transports, même à cinquante mètres. Je faisais comme toi, comme tout le monde. Je sortais juste pour aller chercher mon tabac. J'avais le temps de tourner et retourner les choses. Je me dis que peut-être un chien ferait l'affaire. Je vis Auguste Blache et je lui demandai s'il ne voulait pas me vendre un de ses fameux chiens-loups. Je savais qu'il en vendait. Il voulut bien. Il me dit même que c'était le moment rêvé. Il en avait un jeune très fort. Il me dit: "Si tu le prends maintenant, il s'attachera à toi." Je lui dis: "Pourquoi donc maintenant?" Il dit: "A cause du mauvais temps et du froid. Il restera près du feu, et comme il comprendra que c'est ton feu, il s'attachera à toi." Oui. Et puis, je lui fis de la soupe à l'os. Alors, tu comprends, pour ce qui est d'aimer quelqu'un, il m'aimait."
(Jean Giono, Faust au Village).
Je voudrais revenir sur ce texte, qu’en ces temps hivernaux je ne me lasse pas de relire. A commencer par cette phrase : « Je faisais comme toi, comme tout le monde. Je sortais juste pour aller chercher mon tabac. » Il faisait si froid dehors qu’on ne sortait pas. Sauf pour aller chercher son tabac. On ne sortait pas pour aller acheter à manger, ou même boire un coup au café. On sortait juste pour aller chercher son tabac. Le tabac était devenu la chose la plus importante, la seule qui justifiât d’affronter le froid. Question nourriture, on avait des provisions pour l’hiver. Objection possible : pour le tabac aussi, on peut faire des provisions. J’en connais, au Village, qui auraient dans leur cave de quoi tenir plusieurs hivers. Mais il semble que dans le cas du tabac, le fait de se déplacer, de sortir de chez soi pour aller le chercher, participe au plaisir de fumer. On ne peut en dire autant des courses qu’on fait chez l’épicier (sauf peut-être parfois, quand on va choisir ses légumes un par un, le dimanche matin, au marché). Sans doute parce que le plaisir de manger tient moins à l’achat des ingrédients qu’à la préparation du repas. Oui, mais le plaisir de fumer sa pipe tient aussi à la préparation ! On prend plaisir à choisir sa pipe, la bourrer, l’allumer, etc... Ouida, mais aller chercher son tabac quotidien, allez savoir pourquoi, c’est différent. Cela confère à l’acte de fumer un caractère unique, solennel. Manger répond d’abord à un besoin, tandis que fumer répond à un désir. Il faut bien mettre autour de ce désir un peu de cérémonie. Par ailleurs, le plaisir d’aller acheter son tabac dehors semble augmenter proportionnellement au froid qu’il fait. Cela se ressent si, ayant bien jouï du froid, tu allumes ta pipe auprès de la cheminée. Tandis que le l’âtre réchauffe ta couenne, la pipe réchauffe ton âme. Tu es ainsi réchauffé de l’intérieur et de l’extérieur. On ne profite bien du feu qu’à condition d’avoir eu froid. C’est pourquoi le chien, « comprenant que c’est ton feu, s’attachera à toi ». Il s’agira alors des deux feux : celui la pipe et celui de la cheminée. La « soupe à l’os » (puisqu’on parle aussi de nourriture) en rajoutera un troisième, puisqu’on la fait cuire dans une marmite. On comprend, dès lors que le chien nous aime !
J’espère que ceux qui ont la chance d’avoir de la neige à leur porte, en cet hiver, apprécieront ce texte comme je l’ai apprécié. Et qu'ils iront désormais acheter leur tabac à pied
Kilt&Pipe- Habitant récent
- Messages : 419
Date d'inscription : 11/02/2019
Age : 57
Localisation : L'Etang-La-Ville
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