Stéréotypage navrant dans le monde pipesque à discuter...

Je ne suis pas du genre à m’énerver sur les stéréotypes qui, malheureusement, sont les prénotions nécessaires à la mise en forme d'un discernement mais parfois leurs catégorisations rigides et navrantes me font pousser quelques soupirs.

Et voilà qu'en navigant sur un site internationalement reconnu de vente de pipes et de tabacs, le pfeifenkonsulat en l’occurrence, je vois un onglet "ladie's pipes" (Curieux (ses) cliquez ici).

Étonné, naif de nature, curieux aussi et incapable de définir ce qu'une pipe pour femme peut être, je clique et apprends.



Alors donc, une pipe pour femme est une pipe qui a un petit foyer car comme on le sait les femmes ne supportent pas un grand bol de tabac d'Hommes et les Hommes d'ailleurs n'ont le droit de fumer dans un petit bol, en témoigne les kiserus japonais à grande contenance...



De plus, la pipe pour femme doit avoir une bruyère gracieuse... Ne cherchons pas la petite bête en définissant ce que gracieux voudrait dire dans ce cas là, car on sait malheureusement que gracieux signifie avoir de la grâce et la grâce signifie essentiellement le charme d'un objet animé et admettons que grâce signifierai sensualité ou, plus consensuellement, un attribut féminin queconque car là est bien la raison donnée à l'affaire.

Je pose donc la question en quoi la pipe d'Homme doit se révéler dans un contexte expressif masculin et en quoi la pipe pour femme doit confirmer également son genre. Il faut me le dire car toute mon éducation doit être alors refaite.
Alex Brishuta est apprécié de nombreux fumeurs masculins, y compris dans ses créations florales, etc, etc.


Laissons place à vos réactions sous le regard de quelques fumeuses...

Andie McDowell en fumeuse de pipe j'aime beaucoup
Je pense que le terme est plus du au fait que ce sont des pipes plus élancées, plus fines et qui, a priori, d'un point de vue purement esthétique (libre à n'importe quelle femme de fumer un gros flake dans un bol géant) colle plus à l'image d'une femme. Après je ne pense pas qu'il y ait une quelconque forme de sexisme dans ce terme mais je ne suis pas celui qui l'a inventé.

Eh bien, eh bien.
On se calme.
C'est juste une appellation désuète dont l'identité se traduit par un petit bol et un long tuyau fin.
Faut-il être un sacré macho pour y voir une quelconque attribution forcée aux femmes !

Grand débat que voici, mais non... Je m'y refuse!

Munch a écrit:Eh bien, eh bien.
On se calme.
C'est juste une appellation désuète

Je pense aussi que cette appellation date un peu, ce qui explique un certain nombre de choses. Je peux comprendre ta réaction Demosthène, mais je la trouve un peu exagérée.

Je ne remet pas en cause le fait qu'un homme puisse fumer une pipe de dame (j'en ai deux) et qu'une femme puisse fumer n'importe quelle autre genre de pipe (ce qui la limiterai beaucoup), mais à mon avis il ne faut pas y voir plus qu'un nom donné à une catégorie de pipes.

Malgré ce que vous pouvez en dire le terme "pipe de dame" me parle néanmoins, et je n'aurais pas l'idée d'imaginer en entendant ce nom une pipe de forme trop grosse ou trop lourde, mais au contraire plutôt une forme fine à la silhouette légère telles qu'elles sont en réalité. Donc perso, ça ne me choque pas, et pourtant je ne me crois pas du tout soumis à ce stéréotype que vous dénoncez, Demosthène et LS. Je me range plutôt de l'avis de Nicolarsen et de Munch.

Il est un peu ridicule de nos jours de garder cette distinction, et cela m'agace aussi.

Ce modèle semi-church est ma forme préférée ( bien que je préférerais un fourneau légèrement plus grand).

P.S.



Je ne serais pas malheureux du tout avec cette Dunhill.  

Je pense qu'il est bon parfois de se permettre un ton ferme et vibrant d'unisson avec une émotion juste !   

Justement cette émotion que je partage avec vous, j'arrive bien à parfois en rire avec la justesse ironique et le sourire en coin tel que ce cher Munch a pu le faire.

Désuète, par contre, l'idée ne l'est pas. N'a-t-il pas eu en 2012 un stylo sortie de la cuisse de BIC dédiée aux femmes... et j'en passe des plus récentes encore. Espérais-je juste ne pas croiser un tel marketing dans nos rangs, oubien l'attendais-je au tournant ?


Notez la : "meilleure prise en main des femmes" - j'attends l'étude.

On en a même fait un terme pour actualiser la chose et ce terme est également tout récent : c'est du gender marketing. Donner un tel nom montre bien l'esprit de rationalisation, de statistique et de modélisation qu'il y a derrière ça et qui va contre tout respect pour la complexité, l'unicité de l'être et la diversité humaine, profitant des bassesses des hommes et femmes manquant de discernement sur ce que nous sommes, faisant croire au bien-fondé d'un tel fonctionnement ainsi que de son actualité. J'ai du mal à ignorer cela et ça m'a assez amusé de le partager avec vous afin de se faire un petit débat d'idée, jamais inutile de toute façon même si je comprends que mon rebond est assez vif sur un environnement qui de toute façon n'a jamais volé bien haut. Je m'y cognerais même la tête.

Pour ce qui est de ma réaction, certes vive, elle n'est exagérée que si on enlève l'humour cinglant que j'y dépose. Bon, c'est vrai que ce foutre de la gueule des biais du commerce est aisé mais ce n'est pas une raison pour laisser pisser de telles conneries. On ne peut même pas vraiment en causer sans être grossier !  

Je suis un personnage intransigeant sur ce qui est de l'ordre du mensonge et de la fuite de soi, je le sais bien et m'excuse pour l’impact que peut causer mes propos. Je n'ai de tolérance que vis à vis de notre nature et lorsque je vois l'homme se caricaturer de la sorte, jouer avec ses croyances pour mieux s'y noyer, ça me retourne le cœur.

Au fait, Munch, si tu veux te marrer : top dix des produits genrés les plus absurdes.


Bon, et sur ce, je fais aller me fumer un bol dans ma church' petit foyer. C'est vrai qu'elle est bien cette petite Dunhill...

Il semble plus qu'avéré qu'en effet, la femme soit devenue un consommateur parfaitement calibré au capitalisme le plus sale.

De mon point de vue, les conséquences sont plus que dramatiques, et les causes émanent (si je ne me trompe pas) d'une manipulation cynique des plus choquantes.

Alors la faute à qui ? Quel suite à cette catastrophe ?

Bof, je vais finir mon Causette pour voir si y'aurait pas un article sur le sujet. Dans le pire des cas on devrait trouver une explication dans Freud ou dans les pages psycho de Biba.

 Au fait, Munch, si tu veux te marrer : top dix des produits genrés les plus absurdes.

Alors ça, j'aime beaucoup.

J'ai failli pleurer sur des choses de ce goût, notamment en entreprise, avec les événements, le recrutement, la cooptation et les formations réservées aux femmes. Visiblement c'est pas hors-la-loi et c'est plutôt bien vu des comités d'éthique.

Et puis en parlant avec mes collègues de tous les genres, non, personne ne voit le problème.

Alors bon, je ne ris plus, je ne pleure plus, je me dis simplement que cette génération aura le mépris qu'elle mérite dans l'histoire.

Et je râle. Un peu.

Demosthène a écrit:Pour ce qui est de ma réaction, certes vive, elle n'est exagérée que si on enlève l'humour cinglant que j'y dépose.

Ben je ne l'ai même pas soupçonné; j'ai bien marché!
En tout cas c'est une façon originale de lancer un débat.